
27 novembre 2022
Golgauth :
Nous sommes le samedi 19 novembre 2022 et CABALE est ce soir en terres bigourdanes.
Ce n'est pas la première fois que nous nous posons ici, aux portes des Pyrénées, quasiment au pied du Pic du Midi de Bigorre, nous étions venus l'année dernière pour Voorhees et Nuclear Revenge dans cette belle salle de La Gespe à TARBES – 65 présentant à l'extérieur sur sa façade un dessin ou plutôt la caricature du King du rock’n’roll : Elvis Presley.
L'intérieur est bien spacieux, pouvant accueillir une capacité de maximum 1000 personnes debout.
Quelle affiche puisque nous bravons le froid pour voir les ricains de NILE et les brésiliens de KRISIUN.
La salle est bien remplie car on trépigne d'impatience.....
Oui, vous avez compris, KRISIUN monte sur scène.
Il n'y a pas que SEPULTURA au Brésil !!!!!......, il y a KRISIUN..... Qui ne connaît pas ce groupe de brutal death formé de 3 frangins qui nous martyrisent les oreilles depuis le début des années 90 ?
12 albums studio dont le dernier en date : « mortem solis » sorti cet été.
Le ton est donné, ça va être brutal, je dirais comme d'hab car ce n'est pas la première fois que je les vois. Alors tu prends une méga claque d'entrée car ils ne font pas dans la dentelle !!!!! Le premier morceau joué est : « kings of killing » tiré de l'album : « apocalyptic revelation ».
Si vous ne savez pas ce que ça fait de prendre en pleine tronche un TGV lancé à plus de 300 km/h, ben venez voir KRISIUN....., ça fait exactement le même effet..... C'est brutal, rapide, parfaitement exécuté et le son est très bien, sauf durant certains solos, on n'entendait plus trop la basse.
La playlist suit avec :
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sword into flesh ( tiré du dernier album ),
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combustion inferno ( tiré de l'album southern storm ),
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scourge of the enthroned ( tiré de l'album éponyme ),
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descending abomination ( tiré de l'album the great execution ),
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vengeance's revelation ( tiré de l'album apocalyptic revelation ),
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necronomical ( tiré du dernier album ),
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apocalyptic victory ( tiré de l'album apocalyptic revelation ),
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serpent messiah ( tiré du dernier album ),
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hatred inherit ( tiré de l'album conquerors of armegeddon ).
Pour les fans des premières heures, on peut s'apercevoir qu'aucun morceau n'a été joué des 2 premiers albums et surtout du « black force domain ». Les albums : « ageless venomous, works of carnage, bloodshed, assassination, forged in fury » ont également été épargnés......
Durant ce déferlement de décibels, de brutalité les pogos, autres slams et circles pits n'ont pas arrêté. Faut dire que l'ambiance est à son comble.
Le trio sait nous malmener avec cette musique agressive et cette irréprochabilité dans l'exécution des morceaux joués. C'est une tempête sonore, un bourrinage extrême qui a ravi le public. Que ce soit à la basse ou à la six cordes, la maîtrise est là...., et je ne vous parle pas du matraquage extrême des doubles caisses …....
Alex a longuement remercié les fans venus en masse. Il nous a même gratifié le fait de boire un coup à notre santé, en le disant en français !!!, puis en s'enfilant d'un coup cette pauvre canette d' Heineken......
Le show fut chaud, on ne peut pas le nier et on aurait aimé que cela continue un peu plus.....
Arch Gros Barbare :
28 ans d’existence , toujours aussi puissant, toujours aussi percutant et toujours aussi extraordinaire. Nile rendait visite à la Gespe de Tarbes ; Kemet, ce limon noir, s’est déversé aux pieds des montagnes pour affirmer sa puissance ancestrale.
Les américains ne viennent que rarement, voire jamais dans ces contrées reculées, et c’est avec délectation qu’ils furent reçus par un public qui aura tout de même fait le déplacement en masse, pour les voir eux et évidemment Krisiun.
Nile a brillé, Nile a resplendi et n’a rien perdu de sa superbe.
Et ce line-up 2022 taillé pour le live, puisque Brian Kingsland s’affairant à des occupations plus familiales , a offert au peuple un show phénoménal avec une setlist pharaonique.
Le légendaire Karl Sanders, accompagné du non moins tentaculaire Georges Kollias, se sont entourés de musiciens hors norme avec Scott Eames (Nevalra et chanteur actuel de Vital Remains) à la guitare et au chant , ainsi que de Julian David Guillen (Absolver , Sapraemia) bassiste aux mille doigts également au chant, véritable personnification du chaos et du mal qui a su lui aussi enivrer les vivants de son venin apophisien obscur.
Le show aura été indubitablement noir du début jusqu’à son ultime fin, et personne n’en aura perdu une miette car NILE sait imposer sa musique pharamineuse à travers les âges, à travers les âmes pour que son approche massive et pachidermique écrase en une seule fois les agnostiques qui pouvaient encore douter de la toute puissance de ce groupe, de sa quintessence ; et le temps d’un souffle court tout ne fut qu’ embaumement et psychostasie pour une vénération totale.
La transmission du chant guttural entre Karl Sanders, Scott Eames et Julian David Guillen , ne fut qu’extase où celui-ci se transmettait de manière fluide et limpide tel un djinn prenant possession des corps pour mieux voir à travers les yeux de ses hôtes la décrépitude de notre monde.
Ce line-up n’était qu’osmose et nous transportait dans son périple sur sa barque sacrée à travers les douze portes sur ce Nil souterrain où l’on a revisité les albums « Annihilation of the wicked » (en grande partie) , « Black Seeds Of Vengeance », « Those Whom The Gods Detest », « What Should Not Be Unearthed », « In Their Darkened Shrines » sans oublier bien sûr le dernier en date « Vile Nilotic Rites » et aussi un hommage suprême à leur premier album « Amongst The Catacombs Of Nephren-Ka » sorti en 1998 tout de même.
Et si la passation de chant fut majestueuse, les démonstrations de guitares/basses le furent tout autant car chacun se donnait la répartie dans une logique et une limpidité cristalline, Scott Eames était maître en la pyramide, et l’on a pu constater qu’il contrôlait chaque note apprise, qu’il recrachait la mort sur scène comme Osiris domine son royaume ; et chaque minute passant, le monde d’en haut ne devenait qu’une faible lueur pâle où l’on s’enfonçait petit à petit dans ce couloir menant au sarcophage entouré de ces samples qui ont aussi fait la gloire de ce groupe.
La lourdeur des rythmiques, la puissance de leur atmosphère, auraient pu sans nul doute mettre à mal un public fait d’esclaves qui n’attendaient que le fouet, s’ils ne connaissaient pas la musique ou la thématique,et pouvaient être perdus. Malgré tout cela n’aura pas été le cas, NILE a absorbé l’énergie de cette salle pour n’en recracher que du sable rouge où la chaleur montait de manière exponentielle.
Karl Sanders, était vénéré comme un Dieu et avec une générosité infinie c’est dans une communion la plus solennelle que le public leur a rendu une vénération sans faille jusqu’à la fermeture du sarcophage.
Un spectacle de qualité et un live d’anthologie auquel nous avons assisté, plus dévastateur que les dix plaies elle-mêmes NILE a fait couler le sang, et les ténèbres se sont abattues dans la Gespe comme la Peste sur le monde pour contaminer les esprits et les tourner vers ce groupe gigantesque.
La soirée a rassemblé plus de 350 fans, merci à La Gespe, à l'orga et aux groupes pour cette soirée.
Arch Gros Barbare -Golgauth-
Photos : Smooky/Golgauth
27/11/2022