SMASHED -Spreading Death-


13 mars 2023

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Groupe : SMASHED

Titre : Spreading Death

Label : Cabale Prod

Année : 2022

SMASHED c’est une histoire d’amoureux de la musique qui a commencé il y a si longtemps, c’est l’histoire de copains montagnards qui se sont réunis dans des temps plus vieux que l’antéchrist, et qui ont mis des années à sortir un premier EP. A cette époque, le chanteur n’était pas Adri le grizzly, à cette époque la basse était autrement poulpeuse . Et puis le temps a passé, ce EP s’est refait une santé, pour qu’on arrive contre toute attente à la destruction du monde que l’on a connu, pour que l’on subisse enfin les attaques de la bête immonde qui sème la mort dans tous les coins de rues. Pas de quartiers ni de prisonniers, il fallait rattraper le temps perdu.

SMASHED aura mis un peu moins de dix ans, pour offrir à la face du monde un album digne de l’histoire du death metal, de la sauvagerie et de la brutalité sans faille.

Hasardeux ou fins stratèges les Tarbais ont fait durer le plaisir jusqu’à une cuisson parfaite , moins de trente minutes pour ensuite oeuvrer comme un boucher et découper la barbaque proprement, ce n’est pas très « évégant » comme image, mais pourtant si à propos. Et dans ce genre de death metal qui agit comme le marteau sur nos têtes d’enclumes, il n’en fallait pas plus.

Alors oui, vingt-neuf minutes pour montrer que le death metal de SMASHED si inspiré par les débuts de Cannibal Corpse a su évoluer pour prendre de la vitesse, du groove, de la brutalité pour sûr, mais surtout de la prestance, de la noblesse et de la confiance.

D’abord de la confiance, parce que le travail réalisé par Stéphane Elkine est tout simplement impressionnant, et pour une fois que des novices peuvent réellement constater le boulot, si on n’est pas au niveau du Morrisound, on s’en approche fortement, et la couleur donnée apporte indubitablement à « Spreading Death » ce petit côté siècle dernier si apprécié.

Ensuite de la noblesse, parce que le travail de la pochette réalisé par Slo est tout simplement impressionnant, d’une part par ses couleurs inhabituelles, mais surtout parce qu’il va dans le détail et la finesse, exactement comme SMASHED le fait sur son album.

Et enfin de la prestance, parce que le death metal de SMASHED est tout simplement impressionnant, massif, et qu’il écrase tout sur son passage ; parce qu’en France il y a des groupes de death metal en tous genres, old skull, modernes, ancient, techniques, mélodiques, mais aucun ne joue avec une brutalité aussi schizophrénique que ces tarbais et aucun ne s’approche de la folie cannibale comme ils savent le faire.

Et toujours dans le souci du détail, comme celui de la pochette, SMASHED commence l’album avec une intro qui place le décor encore plus en profondeur pour enchaîner sur cette diablerie de « Scheitan » où on a pu découvrir la terrifiante voix du Grizzly, une espèce de bête du gévaudan mais pas du Gévaudan . A ça on mêle une basse sur ce titre complètement psychédélique et des guitares sous acides, et on se rend vite compte que SMASHED ne baissera pas d’intensité.

Et c’est le cas ; « Lethal dysphoria » la plus estivale nous rappelle les meilleurs moments de la soca dance où le solo à la Jeff Dhamer vient faire saigner le dance floor.

Le massacre de population ultime revient au titre « Sanctuary of nightmares » où les riffs chantent , les rythmiques écrasent, les vocaux dépècent pendant que la basse lacère. On retrouve sur ce morceau la quintessence de SMASHED, de la violence de la brutalité, mais totalement contrôlée, et là certainement que l’inflluence américaine est plus présente, mais ça élève leur musique à un niveau supérieur par ce côté imposant.

« Spreading Death », n’est pas du brutal death, mais plutôt du deat brutal, car les « Hate », les « Stalker » et autres « Spreading death », ont encore ces petites traces de death/thrash, et ça donne à cet album l’aération nécessaire qui l’empêche de s’éttoufer dans son vomi.

Quoi de plus naturel que de finir sur un clin d’oeil, avec « Zombie Ripper », car tout fan de SMASHED qui se respecte, sera décomposé de manière spontanée en écoutant ce morceau qui baisse le rideau et qui nous ramène quelques années en arrière.

Avec « Spreading Death », SMASHED offre au death metal français, une ancienne voie, peut-être sans issue, mais elle mène sans doute vers une vieille cabane dans les bois où se cache un livre. Et rien que pour savoir de quoi parle ce livre, ça vaut le coup d’en explorer la fôret. Si le monde devait être détruit, que ce soit sous les tentacules de cette bête immonde, qu’elle sème la mort, nous écouterons.

Arch Gros Barbare

13/03/2023