GROUPE: AZGARATH

TITRE ALBUM: Old

LABEL: Chaoscibel / Remparts Productions/The ritual Productions / MFT Records

DATE DE SORTIE: 2023

N’avons nous pas rêvé de ténèbres durant la fin des 80’s, le début des 90’s ?

N’avons nous pas voué un culte aux pays nordiques qui semaient le trouble et la terreur au travers de nuées glaciales bercées par un blizzard violent et plongées dans les temps immémoriaux ?

Est-ce que nous sommes nostalgiques d’une période faste du siècle dernier d’après guerre où le black metal avait un sens, où le black metal ne se faisait pas emmerder par des psychopathes de la pensée unique, où le black metal ne partait pas uniquement dans un registre romantico-pralinien du cul et cloné à outrance dans un écrin de soie synthétique ? La réponse est sans nul doute oui... Et c’est peut être pour cela que l’authenticité dans certains groupes de black metal, mérite encore d’utiliser le terme black metal pour décrire leur musique.

Le duo corrézien de AZGARATH est un comble de simplicité, de spontanéité mais surtout de sincérité baignant dans de la violence pure et ténébreuse où l’état d’esprit totalement sale et presque punk prédomine.

Fiers d’une démo et surtout d’un double album « Echoes from the past » sorti en 2020 qui aura servi d’antichambre de l’enfer, AZGARATH trace ici sa propre route, et après avoir bien démontré que ses origines se puisaient dans les Darkthrone, Mayhem, Satyricon, Immortal et autres Bathory de la première heure, le groupe revient trois ans plus tard avec quelque chose de nouveau qui sent l’ancien temps une fois encore.

Certainement que son nom « Old », ce mcd le porte avec une ferveur diabolique, et ses quatre titres amènent la bête jusqu’à la vingtaine de minutes pour porter à bout de bras une musique baignée dans le nihilisme et la nostalgie d’une vague dont les origines étaient très primitives , tandis qu’aujourd’hui elle se perd pour d’autres dans une sophistication superficielle.

AZGARATH va à l’essentiel, sans pour autant tomber dans le minimalisme des demos « trve evil underground » de l’époque au son raboté et à l’atmosphère parfois trop artisanale, ce nouveau mcd est un véritable hymne qui ravive la flamme ancestrale de la noirceur totale, avec des mélodies blasphématoires soutenues par une batterie ultra régulière qui rythme la route de la destruction, jusqu’à ce que tout ne soit plus que champ de ruines…

Particulièrement efficace le black metal de AZGARATH recolle notre présent maudit en nous montrant notre passé glorieux et l’on se retrouve à savourer une musique d’abord réservée au plus de quarante ans qui n’ont jamais cessé d’écouté les gloires d’antan, de l’époque du grand Osmose Productions (que ce soit au niveau international ou au niveau français) , mais surtout reservée à ceux qui la connaissent. Et ce n’est peut-être pas le hasard si ce mcd a été mixé et masterisé par Marc « Skrow » Reina de Imperial.

Si « Nocturnal mass » à l’âme extrêmement proche d’un « Transilvanian hunger » ne vous avait pas convaincu, vous serez forcément interloqué par « Ruins » et ses moments de brume sur des guitares tantôt sifflantes et agressives, tantôt plus acoustiques rappelant le passage entre deux mondes d’un « Pure holocaust » et un « Battles ».

AZGARATH écrit de manière très juste et lorsque l’on arrive sur la fin de « Ancients rites », on se rend finalement bien compte que le duo s’érige sans le vouloir aujourd’hui en interprète singulier de l’ancien monde. L’atmosphère qui ressort de ce mcd ressemble à tout ce qu’il y avait de nauséabond dans les années 90’s lorsque tout le monde était à la recherche du plus primaire et du plus underground des black metal. AZGARATH brille par sa noirceur et restitue l’ambance morbide de cette époque maudite avec un talent certain.

Et si c’est la sincérité qui est recherchée , ici avec « Old », vous serez servi.

Arch Gros Barbare

22/08/2023