Groupe : HOSTIA
Titre : Nailed
Label : Deformeathing Production
Année : 2022
Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!! La gueeeeeeeeere !!!!! (respiration, reprise de souffle) Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!! La putain de guerre !!!! (arrêt cardiaque, défibrillation) Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!! (Mort)
Tout ce qui vient de Pologne, on peut être quasi certain qu’à chaque fois c’est une machine de guerre, Vader, Hate, Behemoth (euh, avant ?), Dark Tranquillity (ah non c’est suédois, mais c’est hyper bon, tout le monde le sait)… Et HOSTIA , pourtant pas très vieux dans la scène (puisque le premier album est sorti en 2018), ne déroge pas aux traditions de manière ultra religieuse.
Et comme de dignes pourfendeurs d’esprits trop fragiles, les sacristains restent fidèles à leurs convictions et font la chasse aux iconoclastes avec ce nouvel et troisième album « Nailed ». Parce que du haut de leur croix ils nous montrent le chemin qu’ils avaient nettement mieux tracé avec le bien trop court mini « Resurrected meat » qui ne faisait que onze minutes. Ces quatre archanges combattent le mal comme des Saints d’esprits, bien que leurs histoires musicales semblent avoir baigné dans la fange pour certains, au sein de groupes bien crasseux issus aussi de la Terre Sainte Polonaise.
Et donc marchant dans les pas de « Resurrected Meat », « Nailed » avec sa couleur d’étole liturgique prune propose cette fois-ci quinze psaumes sur un peu plus de vingt trois minutes (à la limite du funeral doom pourrait-on croire).
Quinze morceaux de grind/death ultra efficaces, ultra extrêmes, avec une caisse claire en mode déguinglée qui passe largement mieux que sur Saint Anger si l’on veut rester dans la Sainteté.
Les morceaux possèdent ce côté assez groove de certains groupes français de la génération Massive Charge/Insane Order, et du coup on passe tantôt du côté nettement plus death avec des titres tels que « Little priests » qui sont là pour alourdir la séance de sermon, et tantôt outrageusement plus grind à l’ancienne, toujours plein de groove.
Hostia gère tellement bien sa musique que certains morceaux comme « Stone in the throat » se révèlent être de purs condensés de grind et de hargne mais avec une réelle aération qui leur donne un côté très accessible .
« Nailed » est une bombe atomique, la voix de St Sixtus, enfant caché et difforme d’un accouplement hasardeux entre Piotr Wiwczarzek, Glen Benton et Mark Greenway sur « Fear emptiness despair » bouscule les traditions. Les titres « Nailed » , « The return of the living dead » montrent la puissance d’écriture du groupe, parce que dans leur grind/death, les choses se heurtent et se remettent en ordre. Le groupe possède malgré tout , encore ce petit côté hard core des familles présente sur les premiers albums, qui se devine facilement sur certains morceaux comme « The vampire of barcelona » , tandis que sur « Afterlife » l’intensité fait rage pour balancer du grind/death ultra puissant plein de furie .
Avec une production impeccable, comme peuvent l’avoir les groupes de grind actuels, HOSTIA signe ici, l’album le plus véhément, le plus féroce qu’ils n’aient jamais écrit. Et si les deux premiers albums avaient laissé entrevoir le bout du téton, à base de marteau-thérapie sans aucune pitié, « Nailed » enfonce le clou, en ne conservant que peu de séquelles core, pour engendrer un grind/death groovy qui pioche avec intelligence dans les deux styles pour s’éloigner de la violence de Nasum et arriver à créer son propre univers, tout en continuant de critiquer les maux de nostre société.
Depuis ses débuts HOSTIA fait un sans faute, si « Hostia » mettait la fessée, que « Carnivore Carnival » foutait une torgnole, et que « Resurrected Meat » servait de coloscopie pour tester l’arrivée de ce nouvel album, il est clair que « Nailed » est la suite logique d’une discographie impressionnante de qualité.
Ce troisième album est un monstre de violence contrôlée, et possède tous les ingrédients pour laisser les stigmates suffisantes sur vos corps afin de prouver son efficacité, et point besoins de clous pour ça.
Arch Gros Barbare
20/04//2023