IDOLOS - Ajchikaj-

Groupe : IDOLOS

Titre : Ajchikaj

Label : Acid Vicious/Percussive Spectre/Orejona Production

Année : 2023

Dernier chapitre de la trilogie, et certainement le plus abouti, IDOLOS fait son retour de manière remarquée et distinguée. Ces entités vénusiennes, gardiens de l’ancienne science Atlante, viennent terminer le message déjà commencé avec « Ahi cab » et « Naa » et le récit cosmique que nous apporte IDOLOS au travers d’un black metal atmosphérique qui n’a eu de cesse de progresser et d’évoluer au fil des Ep vers quelque chose de plus synthétique, touche à sa fin. Mais pour finir de transcrire ce message il faudra donc quatre nouveaux titres dont le premier ne sera qu’une introduction basée sur des ondes vibratoires qui annoncent le départ imminent vers le royaume des Cieux après avoir définitivement reçu la connaissance ultime.

IDOLOS nous montre avec un visuel encore plus parlant comment leur musique sert de vecteur de communication en mettant en exergue à chaque instant l’importance des émotions. « Faces revealed » est totalement stellaire , et même lorsque les accélérations atmosphériques de leur black metal si poétique vient à se confronter à la voûte céleste, on sent que IDOLOS a progressé avec deux années de plus, vers quelque chose d’ultime, comme si « Ajchikaj » représentait réellement la fin de toute chose ou au contraire le commencement d’une nouvelle ère. Les claviers résonnent comme des tempêtes magnétiques, tandis que les guitares restent sombres mais avec cette âme heavy qui offre aux titres la possibilité de toucher du doigt les corps cosmiques.

Ces premières presque huit minutes seront la révélation, car IDOLOS nous montre la voie pour rejoindre ce royaume, où toute chose matérielle n’a plus d’importance. Tandis que les huit minutes suivantes avec « Into the house of bats », le voyage se poursuit pour Xibalba. Si « Ahi cab » et « Naa » étaient déjà montés crescendo dans l’inspiration et que leur black metal atmosphérique prenait autant de noirceur d’un côté que de splendeur de l’autre, on se retrouve ici avec des titres encore plus aboutis où la voix reste une fois de plus très voilée et gutturale et où la violence sait se faire valoir sur des blasts torturés et des rythmiques de guitares vraiment mélodiques et spleenantes.

Finalement aujourd’hui personne n’écrit la musique comme IDOLOS le fait , ni moderne, ni post, ni shoegaze, IDOLOS possède un talent unique pour amener ses atmosphères particulières dans un « black metal » atypique et tourmenté. Sur «Into the house of bats » on se fait surprendre par ce troisième chant ni guttural ni suraigu, mais simplement clair, accompagnant des guitares tellement doucereuses et tellement enivrantes à la fois.

Pour acheminer le monde vers 24 minutes de béatitude , « The sun and the moon » vient poser la pierre finale à l’édifice, avec une spécificité très céleste puisque les rythmiques de mastodontes viennent frapper le sol avec fracas, et que les sonorités de claviers fournissent réellement ce sentiment de science fiction et anthology , alors que les guitares poursuivent le travail de fond en restant aériennes et oniriques un peu à la Summoning époque « Minas Morgul ».

Ce dernier morceau est la touche finale à une œuvre qui aura duré plus de trois ans, et qui nous aura guidé vers les étoiles. Chanson magnifique qui vient heurter l’auditeur en plein coeur du début jusqu’à son ultime fin, et qui montre le talent indéniable du duo qui aura su nous faire vibrer sur ces trois Ep.

IDOLOS termine sa trilogie en ayant une personnalité plus que jamais affirmée, en ayant l’assurance d’avoir écrit quelque chose qui parle aux humains , tout en donnant la sensation que cela va au-delà de nos propres pensées terrestres. Leur univers a toujours été à part au cours de ces trois EP, et l’un ne va pas sans l’autre, il faut vraiment évoluer progressivement entre « Ahi Cab » et « Ajchikaj » et harmoniser ses humeurs à l’évolution de la musique d’IDOLOS. Grand Respect.

Arch Gros Barbare

20/04//2023