Groupe : THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN
Titre : The new world order
Label : Autoproduction
Année : 2023
Contre vents et marées, en face du true revival heavy metal qui « speede » et qui avec des clous lacère de riffs poilus le chevelu à patches, il y a cette démarcation qui roule à grande vitesse également mais qui propose un heavy metal plus mélodique, plus enjoué et qui suscite un engouement différent. Certains parleront de Power, mais le seul power qui existe est celui du crâne ancestral qui fait détenir la force toute puissante.
Jeune dans son existence mais avec l’âme et l’âge de vieux briscards du heavy metal, THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN est un groupe suédois comme son nom l’indique, et se compose de membres qui ont déjà officié dans moult formations, notamment leur chanteur Herbie Langhans.
Pourtant le groupe ne s’est réunit qu’en 2017 et n’a commencé à sortir quelques chansons qu’à partir de 2019, puis un premier album phénoménal « Rise of the beast » en 2020 et ce nouvel album arrivé cette année.
Chose remarquable THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN se débrouille en autarcie pour produire ses albums, et ça montre une volonté de fer qui se retrouve dans leur musique. Faire mieux que le sublime « Rise of the beast » était chose difficile, et si THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN n’a pas réussi à faire plus fort, ils ont au moins fait aussi bien. Peut-être est-ce dû au changement de lead guitare entre Jonas Andersson remplacé par Carsten Stepanowicz…
En attendant THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN revient trois ans plus tard, avec un dix titres encore une fois totalement réussi où les guitares et les solos sont constamment mis à rude épreuve afin de tenir une cadence diabolique.
Depuis le premier album ce groupe proposait un heavy metal très mélodique qui se situe à la croisée de Pretty Maids (époque « Anything worth doing is worth overdoing »), de Axel Rudi Pell, Edguy (période « Theater of salvation », Running Wild , Accept et même Gamma Ray dans ses moments les plus Helloweeniens et progressifs.
Alors ça fait un gros mélange certes, mais c’est parce que THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN compose en puisant dans ce qu’il y a eu de meilleur dans cette scène. L’album débute sur une intro digne de Nocturnal Rites et de leur « The legends lives on », mais bien vite on rentre dans le vif du sujet et on revient à ce qui a fait la splendeur de leur premier album. Vitesse et mélodie entrainante font de ces chansons de véritables hymnes au heavy metal euphorique de Edguy, avec « The beast is rising » et ses choeurs marqués au fer rouge.
Dix titres, dix mouvements frénétiques, et on se sent partir dans une boulimie incontrôlable, une fringale irrationnelle ; THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN enchaîne les tubes et nous enchaîne également derrière les murs de sa forteresse musicale. Les variations vocales sont simplement renversantes, les thématiques des rythmiques s’envolent à chaque instant, toujours dans une espèce de vitesse accetable et l’album se découvre avec enchantement.
Malgré cela, THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN sait tout de même y ajouter des variations de tempo grâce à des morceaux comme « Heroes of the past » qui met un point d’honneur à être encore plus accessible au grand public pour montrer la capacité mélodique du groupe, parce que c’est sur ce genre de titre que la voix contrôle les instruments.. On s’imagine bien la scène avec un jeu de guitaristes dansant comme les Accept savent le faire, et c’est à juste titre car en arrivant sur « Back from the dead » on retrouve totalement la magie des allemands de l’époque de « Metal Heart », mixée à celle d’un « Eat the heat » ( nous ramenant aux ambiances présentes sur une compilation passée inaperçue nommée Voices of Rock II sortie en 2009 où David Reece se confrontait à Tony Martin, Bert Heerink, Rob Rock et d’autres tenors du style ; David Reece qui avait sorti lui aussi cette même année un album de Hard Rock mélodique fort plaisant nommé « Universal Language ») , autant dans le riff que dans la voix. Chanson totalement indélébile sur ce second album et représentative du potentiel de THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN.
Et comme une évidence, ce nouvel album fera la même chose que « The beast inside of me » sur le premier album, (d’ailleurs comme tout bon groupe de heavy l’a toujours fait), THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN n’oublie pas d’écrire sa balade avec «Where the Eagle Fly » qui prend plus dans le rock prog à la Rainbow , et dans un Axel Rudi Pell de légende.
THE LIGHTBRINGER OF SWEDEN signe ici un digne successeur à « Rise of the beast » et la musique écrite par Lars Eng, guitariste émérite de ce groupe incendiaire est pleine de sincérité et d’authenticité. C’est avec des albums comme celui-ci que beaucoup ont aimé le heavy metal mélodique et continueront de l’aimer.
Arch Gros Barbare
23/04/2023