CARNET DE CONCERT AUBEROCK 3 27 septembre 2025 – 24640 BASSILIAC ET AUBEROCHE -

CARNET DE CONCERT

AUBEROCK 3

WITCHES – VOORHEES – LE COVEN DU CARROIR – THE SOUNDROOTS – BLACK’N’RED

Samedi 27 septembre 2025 – 24640 BASSILIAC ET AUBEROCHE -

Préambule

Ceci n’est ni un carnet de concert, ni un live report, c’est tout simplement un moment de vie, réunissant des personnes qui apprécient celle-ci , (bien qu’au vu de leurs écoutes ce soit la mort leur visuel), la musique et le bien vivre (et pourtant la mort est un manque de savoir vivre).
Les bonnes soirées musicales se font rares en ces temps plus qu’obscurs, mais le Auberock est devenu aujourd’hui une espèce d’Oasis en Terres Périgourdines qui semblent attirer toujours plus de monde. Alors après avoir apprécié cette belle soirée, on espère que vous aimerez ce que vous lirez…
Bon voyage.

Un trajet inattendu

Sortir de son salon est devenu chose très difficile à surmonter, parce que d’abord le confort inégalable d’une bâtisse en cul de sac ne trouve son égal nulle part, mais surtout parce que l’extérieur est bardé d’obstacles et d’hostilité constante. Et si ça c’est pas être extrême, on ne s’y connaît pas.

Et donc une des rares fois de l’année pour ce vieux Beorn de Papa Ours et moi-même où nous sortons de sa grotte d’ours mal léché pour lui et de mon trou de Barbare pour le vieil aigri sanguinaire au bouclier érodé par un demi siècle que je suis (mais surtout par la connerie humaine) , nous voici donc prêts à partir pour l’Eregion, car ce soir le Auberock est en fête, pour sa troisième édition. Et l’affiche , bien que les autres le fussent également, est particulièrement appétissante ce soir.

Alors, point le temps de passer à la taverne du Dragon vert si avenante en pays de la Comté , pour se sustenter ou s’hydrater de quelque hydromel, mais suffisamment tout de même pour chérir d’un amour profond Mme Barbare, en lui disant à plus tard, pour ensuite prendre la route vers notre destin.

La Guyenne est particulièrement belle en cette saison, car l’automne lui va si bien, les couleurs orange, jaune, rouge et marron qui remplissent le bord des chemins et la vue au loin, prennent place au fur et à mesure que nous roulons, tandis que pour se mettre en condition, il ne faudra pas moins que ce bon vieux disque dur externe d’environ 1400 chansons de hard rock, de heavy, de thrash, de black, de death de doom et autres grind puis indus où les mélodies enivrantes de groupes de l’hexagone autant que du reste d’Arda dans son immensité, nous conquièrent de leur musicalité.

Et c’est ainsi que nous mettrons environ une heure trente à parler de musique bien évidemment, chanter en coeur sur des classiques tout en zappant quelques morceaux et riant de cette brutalité que peuvent avoir certains groupes. D’ailleurs pour l’anecdote, on parlait de « Collapse » de Benighted sur « Identistick » où je lui disais que cette époque pour ce groupe était bénie. Avec « Icon » c’était mes préférés, car leur groove était royal, et leur brutalité conditionnée à la compréhension musicale. Bref, après moult morceaux intenses et tout autant mélodiques, nous arrivâmes vers 18h30 en ce lieu si perdu au milieu de nulle part, mais dont ce soir l’oasis musicale Auberock troisième du nom allait une fois encore être le phare dans la nuit de cette région reculée où l’homme n’a presque jamais mis les pieds.

Passant subrepticement devant l’entrée de la place Eugène Leroy, pour le coup « re-designée » en bastide fortifiée, on reconnaît les patrons de la soirée, organisateurs émérites qui nous font le coucou de l’amitié, et l’on part se garer de l’autre côté du hameau là où il n’y a pas de corbeaux, mais de belles bâtisses de l’ancien temps.

Un coup de fil prévenant et nous voici partis à la conquête de l’Auberock, ce festival qui attire le chaland, le manant, le passionné, le sachant, quelques alchimistes de la musique extrême, d’autres amateurs du rock velu au poil soyeux , des autochtones, et de fins limiers qui apprécient tout ce qui est millésimé.

Et il valait mieux appeler avant car une fois dans l’arène (la place en fait , n’allons pas si loin dans la métaphore), les portables font la farandoles des fous, et ne captent plus rien car le Auberock c’est aussi le triangle des Bermudes en Terres Périgourdines.

LA COMMUNAUTE DE L AUBEROCK

Le bonjour aux patrons, avec ce stress d’organisateur mélangé au plaisir singulier de cette même fonction, le sourire aux lèvres, le placement du bracelet, et ils nous laissent divaguer au beau milieu de cette plèbe agréable, amicale et conviviale car c’est bien là le mot clé de ce petit festival en ces nouvelles contrées.

Immédiatement, les têtes reconnaissables se manifestent un peu comme dans les Sims avec le petit diamant vert au dessus de la tête , et l’on commence la longue tournée des bisous, des embrassades, les copains, la biscotte, mais surtout une authenticité dans les rapports humains. Bien évidemment , même si nos deux snipers Cousin (qui est parti couvrir visuellement la première édition du « Sorry for the Noise » dans les Coteaux-du-Blanzacais en Charente avec Fractal Gates, Monolyth, Rytual, Starlit Pyre, Hemlock) et Golgauth (qui est parti couvrir la coupe de Foot de son rejeton) ne sont pas avec nous ce soir, la horde est en nombre avec le Mexicain qui s’est projeté depuis chez lui pour venir presque en vtt en ces lieux où certains disent qu’il serait presque né ici, (ce qui vient à se poser des questions sur sa véritable origine mexicaine, mais qui est-tu vraiment ?) d’une part ; mais aussi avec le Smook (venu avec sa tendre et si compréhensive bien aimée), muni tout comme moi pour l’évènement de sa plus belle veste de lumière ô combien pleines de patches si importants à nos yeux , et qui avait à cause de la route un besoin incommensurable d’échanger avec quelques habitués du Pyrenean (venus également soutenir l’instant) , mais également de s’hydrater les lèvres convenablement.

Quelle ne fut pas notre surprise de rencontrer après tant d’années le légendaire Rachid « Teepee Bünghole » ( Corrosive Elements – Conviction – Swamp Terror – Moonskin – Pervert Asshole…) , venu soutenir à la batterie pour le coup les terribles WITCHES, et enfin notre bonheur également de rencontrer en chair et en os, Monsieur Chris de VOORHEES. Alors là encore les embrassades, les souvenirs, histoire de se rappeler qu’on vieillit, et de disserter sur la différence entre soutenir un groupe et être supporté par sa femme, on fait le grand tour pour voir tout le monde, ce Demoniak Laurent (Carbon Seed), Nico Corpsgrinder, Eric ( Wapdrive) et David (Overcharger) aux manettes, Rémy (Heboidophrenie) et sa patronne de Black’n’Red Sophie, le légendaire « Bayou », les érudits, docteurs es thrash et death metal que sont Chon et Oliv de Breakdust, Seb le maître d’oeuvre de la Seisach, des amis de Golgauth, Martin (Vayron) qui a fait la connaissance « hasardeuse » de Chon et Oliv (rires et esclaffements, bien évidemment), et tant d’autres dont j’en oublie les noms à cause de l’âge et surtout parce qu’il se dit dans la vallée de source sûre, qu’ils furent plus de deux cents à venir au temple hier soir. Ce qui montre que ce petit festival attire de plus en plus de monde, et que forcément vous y viendrez. Vous le savez, nous le savons, ils le sachent.

BLACK’N’RED

Le temps de boire une boisson non houblonnée, c’est assez rapidement que BLACK’N’RED commence à chauffer la salle pour entamer l’ouverture officielle du AUBEROCK.
Les gens rentrent, parce que le hard rock est accessible au monde et très rapidement la musique chaleureuse et la proximité humaine de Sophie dans sa communication avec le public rend plus facile le contact entre le public et la musique de BLACK’N’RED.

Ce groupe de hard rock aux contours très bluesy de Charente qui n’existe que depuis 2023 commence déjà à faire quelques bonnes dates dans le Sud-Ouest et possède son public, parce que c’est dans la chaleur de la nuit, au fond d’un boui-boui crasseux , sentant la sueur et l’alcool au rabais, avec juste ce qu’il faut de Jack Daniel’s tout de même et le vieux cigare suivi de sa cendre épaisse, que l’on apprécie ce genre de groupe.

La frontwoman communique de manière symbiotique avec le public qui s’est bien amassé pour le coup devant la scène où les riffs chauds commencent à désinhiber les festivaliers.

C’est quelque chose qu’elle a bien compris lors des prestations scéniques, ce chant avec le coeur, ces lignes vocales, presque bien souvent parlées avec une conviction et une passion qui déteint à chaque fois sur les auditeurs, et une musique écrite comme ce que l’on faisait dans les années 70’s, quelque chose de taillé véritablement pour le spectacle.

Avec des rythmiques à l’ancienne, ça groove, ça brûle et ça permet de mettre ce public d’un soir à température ambiante, car même en Dordogne, il commence à faire froid dehors. La bouteille du Tonton Jack est encore mise à l’honneur comme bien souvent dans les concerts de BLACK’N’RED.

BLACK’N’RED fait son taff, met le feu aux planches et les rockeurs sont aux anges et prêts à en découdre avec le groupe suivant qui est dans une couleur de single malt bien similaire à celle-ci.

INTERLUDE

La faim tenaille toujours la ventraille des aventuriers et heureusement que ce festival a pensé à vous remplir la panse. Alors si la queue qui n’est pas si grande que cela finalement, se fait pour obtenir ce précieux qui se compose d’un ticket - pour une portion de frites et un sandwich saucisse ou merguez bien chaudes cuites aux flammes de la montagne du destin -, c’est avec un plaisir certain que nous dégustâmes ces quelques vivres afin de tenir le coup pour le reste de la représentation des prochains troubadours du hard rock.
Et une fois après avoir écumé le stand de VOORHEES, parce qu’il nous manquait de verres de old school beer metal, mais également quelques t-shirts à l’effigie de ce groupe de death incroyable, on s’attelle à découvrir THE SOUNDROOTS

THE SOUNDROOTS

Là aussi énergie débordante, en découvrant THE SOUNDROOTS je disais à Papa Ours, que ce côté très redneck, très cajun, me faisait penser à Overcharger quelque part, même si la comparaison est osée, et si OVERCHARGER avait dû faire du rock hard ou du hard rock, il sonnerait très roots, comme ça, et en l’occurrence, ça tombait bien car c’était THE SOUNDROOTS.


Les mecs occupent la scène , le son est cool, et si ces gars ont des influences qui vont de Ac-dc à n’en point douter, débordant sur Motörhead, inévitablement, puis sur quelques grands mentors du heavy metal, force est de constater que leur hard rock aux racines southern, qui existe depuis plus de 13 ans, prend place également dans la soirée.
Et forts de prestations scéniques multiples, très multiples, vraiment, vraiment très multiples (parce qu’ils en ont écumé des scènes) dans les contrées les plus reculées du monde connu, avec plusieurs albums pour le prouver, THE SOUNDROOTS conquit en suivant ce public rock venu en masse pour se soulager d’un monde qui part à la dérive.

Et quitte à s’amasser sur un radeau en étant médusés, autant que les festivaliers profitent d’une musique qui grince, qui couine et qui brûle les doigts. C’est ce qu’offre THE SOUNDROOTS sur scène, parce qu’on sent que dans ce hard rock, il y a autant Hard que Rock, les rythmiques sont incandescentes et les amateurs de rock sont servis. Ça danse et ça bouge, la basse domine et le graillon élimine. Le gras, peut-être pas, mais les licornes et les papillons s’en sont allés, parce que THE SOUNDROOTS qui plaît aux Périgourdins, ça leur parle et ils lui rendent bien.

Ca montre cet éclectisme que présente ce festival au grand coeur, dans une espèce de bi-polarité qui plaît pour que chacun y trouve son bonheur.

INTERLUDE

On continue de rigoler en faisant le tour de tous, même à aller voir les vinyles chez un distro que l’on voit régulièrement dans les bonnes festivités de la Dordogne et autres contrées mitoyennes.
Les âmes se confient et les langues se délient, l’ambiance est amicale tandis que le monde autour s’est habillé de noir car la nuit est arrivée.

Les lumières prennent le dessus et les stands de merch sont encore plus visibles. Lorsque l’on s’aperçoit des prix pour WITCHES ou VOORHEES, groupes avec une bonne notoriété qui proposent des t-shirts à 15 euros, tandis que les grosses pointures en veulent à votre plan épargne pour vous vendre un bout de textile, on se pose des questions. Car si des groupes tels que ceux de ce soir, comme WITCHES , THE SOUNDROOTS, BLACK’N’RED , VOORHEES ou le COVEN DU CARROIR, peuvent vous vendre des albums à dix euros, des t-shirts à 15 euros, pourquoi les autres ne le peuvent pas ?

Encore une fois, un petit festival à taille humaine , taillé dans l’amour et le respect, voici ce qu’est le AUBEROCK au crépuscule de son succès.

D’ailleurs à ce sujet, ils proposent même des bouchons gratuits pour ceux qui perdent leurs obturateurs d’écoutilles ou pour ceux qui n’en n’auraient pas pour les enfants qu’ils amènent dans ce genre de soirée. Cette petite attention qui fait que l’on pense à vous, et si jamais personne n’a de pensée pour vous, le AUBEROCK l’aura eue. Rapide discussion avec « Bayou », mémoire vivante du hard rock en pays foyen et il faut aller se planter devant Jason...euh VOORHEES.

VOORHEES

Le death metal dans toute sa splendeur, ni dans sa brutalité intense, ni dans sa technique immense, mais dans sa régularité ultime, dans sa sauvagerie et sa puissance. Voici ce que les plus braves attendaient, car lorsque l’on sait le périple de Nico Corpsegrinder pour venir voir nos mangeurs de chocolatines qui s’ignorent, et pas mal d’autres qui ont bravé mille périples pour venir jusqu’ici, cela prouve que VOORHEES n’est plus vraiment le rendez-vous du vendredi 13, mais celui des amateurs d’un death metal américain qui avec aujourd’hui quatre albums à son actif, sait conquérir son public et le faire venir à lui pour constituer ses légions.

VOORHEES, ce nom est maintenant sur beaucoup de lèvres, parce qu’à l’instar de son emblématique tueur en série dont l’enfance a été traumatisée, mais qui ensuite s’est trouvé une thérapie de reconstruction par le hockey sur glace et le jardinage à la machette, le groupe n’a aucune pitié.

Les changements de line-up n’ont pas déstabilisé le groupe qui, muni de son nouvel album (qui arrive très prochainement juste après le changement d’heure), revient plus fort que jamais pour ce N°4.

Le monde est rentré pour s’empiler et se mettre « bite à cul » diraient certains miloufs, en file indienne diraient certains instituteurs ou hommes de foi, en charnier confirmeraient quelques fossoyeurs. Et là, la différence est là, car malgré tout, les rockeurs et les deathsters venus de loin pour écouter la bonne rythmique qui ramone et qui laboure le champ du voisin, se sont tous concentrés pour VOORHEES qui a fait salle comble.
La température est montée d’un coup, certains ont même découverts le groupe, en sortant de leur trou et ça fait plaisir. VOORHEES a été généreux.

D’abord parce qu’on a eu droit à pas mal de morceaux du nouvel album avec notamment « Voorhees 4 », qui a ouvert le bal des morts vivants, mais aussi « Scream again », « Metal & Flesh », « Another half chapter » (tirés du EP sortis chez Crypt of Dr Gore ), ou encore la terrifiante « Pazuzu » qui est passée comme un bulldozer à la poste. Ce titre est un véritable bombardier, la scène a tremblé et le public connaisseur ou pas, était à la solde du groupe , esclaves d’un soir d’une musique envoûtante . A en voir les headbangs qui fusaient de tous parts, et le petit circle pit qui s’est formé en plein milieu de la salle communale, il s’en est fallu de peu que le rond fasse un crop circle dans le bâtiment tellement tout le monde était en hypnose devant VOORHEES. La voix de Chris pue la mort quand les riffs vomissent les entrailles du macabre.
L’hommage à Wes Craven fut bon tout autant que celui de Candyman avec « Be(e) my victim » titre que vous pouvez retrouver sur le dernier album également.

Petits et grands ont pris chacun à leur niveau la fessée ou la branlée qu’ils méritaient, parce que VOORHEES s’est défoncé pour offrir un set de qualité, plein d’authenticité ce qui d’ailleurs s’est vu facilement après la prestation, lorsque leur stand de merch a été envahi par la plèbe.
Ce fut un moment d’excellence. Et c’était au AUBEROCK III le retour de la revanche.

INTERLUDE

Ca faisait donc la queue, plutôt longue que celle de Smaug qui n’aurait rien trouvé à redire, le seul point noir c’est que vu que ça capte mal et que le web est ravitaillé par les corbeaux, il était compliqué de pouvoir payer avec les sum up. Mais point de ralentissement, on trouve toujours de quoi s’arranger. Et pendant ce temps là, certains continuaient de s’hydrater, s’hydrater, et s’hydrater encore. Et si le corps est composé à 60 % d’eau pour certains hier soir c’était de la bière. Le temps de discuter avec le créateur du COVEN DU CARROIR, de quelques coffrets , ainsi que de son label naissant Chapitre XIII, spécialisé dans le black metal et qui produira justement le prochain Sans Roi, il fallait entrer de nouveau.

WITCHES

Voici venu le temps de l’histoire et le temps de la mémoire. WITCHES était là . Ce groupe mené par Sybille , (où durant ce set, certains ont découvert le lien avec Agressor), ce groupe qui était là au début de toute chose et qui est encore là aujourd’hui . Ce groupe de thrash/death très speed des temps immémoriaux, est venu lui aussi dans cette région reculée pour permettre à tous de découvrir si ce n’était pas déjà fait depuis les années 80’s, ce thrash/speed ancestral et légendaire d’un groupe qui a marqué son époque, qui le marque encore et qui aujourd’hui inspire le respect de tous.



Voir le sieur Teepee à l’oeuvre était également très récréatif, car cet individu est un humain , un vrai, chargé d’une bienveillance incroyable, et d’une sérénité sans égale. C’était un bonheur de l’avoir vu et d’avoir pu converser et échanger quelques instants avec lui.
Mais pendant ce temps là, WITCHES dont le logo en terrasse plus d’un par son efficacité et sa simplicité, nous faisait le tour de sa discographie durant l’AUBEROCK.

Les anciens étaient là, tous ceux qui suivent le groupe depuis des décennies ont fait le déplacement pour voir les sorcières à l’oeuvre, et faire danser le Sabbat à ce public dont la jeunesse proportionnelle ne demandait qu’à adorer un groupe qui n’était pas venu jusqu’à leur oreilles chastes.

Sybille maîtrise et balance du millésime avec « Silly Symphony », qu’on retrouve sur la démo « Agressive soap » sortie en 1988 et pour ceux qui ont raté le train sur surtout dans sa version rugueuse et bien agressive du « 30 years of thrashing » sorti en 2016. Entre solo infernal et violence d’un thrash dont on a perdu la recette, WITCHES explose le public. Les trois premiers titres issus de ce 30 « years of thrashing », notamment, sauf erreur , « lessive agressive » et « thrashing witches », ouvrent le show dans le sang.

Ensuite les sorcières ont remonté le temps pour offrir à ce petit monde de fragiles des morceaux issus du « 3.4.1 » leur tout premier album qui a été réédité très récemment en vinyle et en digipack pour ses trente ans. C’est alors qu’on a pu écouter « Horror Museum », « Crystal » « The eye » « eternal heroes » et d’autres titres de cet album qui a été mis à l’honneur où les riffs coulaient à flots tandis que le AUBEROCK avalait cette violence flagellante, les anciens derrières et les plus jeunes, les plus téméraires devant.

Mais c’était sans compter sur un des titres cultes de WITCHES en bout de playlist avec « We are » qui a terminé de découper le public avec sa vitesse effrénée et son agressivité impériale.

En fin de concert, quelle ne fut la surprise lorsque Sybille invita Chris de VOORHEES à venir pousser de la voix, pourvu que Eric et David trouvent à monter le volume suffisamment fort pour que les deux forment à l’unisson un combo de rage sur une reprise de Kreator « Tormentor » qui tombait à point nommé pour clore ce moment de nostalgie.

INTERLUDE

Rapides discussions avec Pierre, Paul, sans oublier Jacques , les grimages du Coven du Carroir terminés, voici donc venu le dernier groupe de la soirée, pour lequel malheureusement, distance et route oblige, nous n’avons pu assister qu’à trois morceaux.

LE COVEN DU CARROIR

Totale découverte musicale pour ce projet très black. Il est compliqué sur scène pour ce genre de groupe de trouver une adhérence complète lorsque les initiés ne sont pas légion. Surtout lorsque la batterie est programmée , et qu’il n’y a que deux guitaristes et aucun bassiste. Ambiance minimale particulière donc mais ambiances et atmosphères très noires. En plus du grimage , le duo impose son style, et en trois morceaux vus avant de partir, j’y ai trouvé une essence particulièrement ténébreuse qui certainement aurait mérité plus d’écoutes, et qui donne envie de découvrir en tous les cas, leur premier album « Tenebrae Fabulae » sorti en 2024. Un black metal dont le Sorcier du Berry semble avoir le secret agrémenté d’orchestrations et d’une rythmique très martiale qui rappelle Satyricon dans sa période « Now, Diabolical » où les atmosphères se mélangent avec la froideur d’un Summoning des premiers albums. Du coup, belle impression sur ces premiers titres, le COVEN DU CARROIR sait planter sa brume d’une manière fantomatique et ce style referme le festival de la manière la plus abyssale qu’il soit.

LE RETOUR DES ROIS


Malheureusement il était temps de partir, car la route est longue et pleine d’obstacles pour rentrer. Le temps de laisser Papa ours terminer sa conversation avec Teepee, de faire le bisou à Chris, à la horde de Cabale, on respire et on part à la voiture.

Route inverse dans le noir, du grand hard rock et du heavy dans le disque dur, avec entre autres un Black Sabbath de Tony Martin chanteur dont on ne parle jamais assez qui a sublimé d’une manière personnelle trois albums de Black Sabbath , notamment le « Cross of thorns » de « Cross Purposes » où winnie l’ourson a pris sa fessée, suivi aussi de morceaux d’une époque lointaine qui nous ramenaient en arrière comme avec Robert Zemeckis dans « Retour vers le futur », en se tapant du Van Halen « Dreams » et « Right now », où Sammy Haggar était élu pour nous : meilleur chanteur de Van Halen, et enfin pour arriver jusqu’à destination avec le 30eme anniversaire de Gamma Ray en live sur « The silence », cette version tellement merveilleuse à deux chanteurs qui dépasse l’entendement .


Une belle soirée en Auberoche, des gens bienveillants, un festival au prix totalement accessible aux bourses de prolétaires non accompagnés par le système, dans une atmosphère conviviale où musique s’allie avec confrérie et où ripaille et mixtures houblonnées s’allient à la très bonne ambiance.

Voici un acte 3 réussi qui promet par son attractivité, de perdurer encore quelques années, souhaitons le. En attendant le monde était là, puisque plus de deux cents, l’ambiance était là puisque chaleur tropicale a envahi la salle, et la qualité était là.

Le chapitre se termine mais le livre n’est pas terminé, c’est votre histoire, vos concerts. Et des concerts, vous en aurez d’autres sans que ce soit un festival à 80 000 personnes, car cette intimité vaut qualité qu’il faut préserver. Alors allez-y nombreux, mais pas trop…


Félicitations pour cette troisième édition, car l’artisanat est de retour dans nos Terres et ça fait plaisir...

Arch Gros Barbare

28/09/2025

Photos parce que Minos Dante et Golgauth n’étaient pas là : Papa Ours et Smooky.