SOULREAPERS - Melody Of Chaos -

GROUPE: SOULREAPERS

TITRE ALBUM: Melody of chaos

LABEL: Great Dane Records

DATE DE SORTIE: 2025

Beaucoup de mal à entrer dedans. Pourtant le projet SOULREAPERS donne l’eau à la bouche, avec Buzz guitariste de Memories of a lost soul depuis les années 90’s et pour le coup ici, multi-instrumentiste depuis 2023 dans SOULSREAPERS, on sent que le monsieur a plus de facilité à travailler seul qu’accompagné. Sauf que pour le coup, il nous pouvait pas faire les vocaux lui-même et c’est Mike Tarentino, ex-chanteur de Natron sur trois albums qui s’est chargé du boulot.
Donc, oui, il est difficile d’entrer dans l’album dès la première écoute, et surtout sur les premiers titres. Si la production est propre et que les compos sentent le vieux death melo des 90’s, ce premier album ne donne pas tout ce qu’il a dans le ventre immédiatement.

Malgré ce côté sombre bien présent sur le visuel de Leandro Cristobal Scampini et cette mélancolie typiquement reconnaissable chez les groupes des années 90’s , SOULREAPERS tend à se conformer à un état d’esprit romantique italien particulier. Le chant de Mike est plaintif bien qu’extrêmement guttural grave, mais sur les deux premiers titres « Terrifying souls » et « Blood of my blood », on y décèle ce petit côté trop sirupeux que pouvaient avoir les italiens dans ces années là. Il n’y a qu’à écouter Evol en matière de black, goth, lors de leurs premières productions. Et bien qu’ici on soit dans le death mélodique , SOULSREAPERS sur ses deux premiers morceaux ne se détache pas de ce romantisme originel. En même temps, pourrait-on vraiment leur reprocher ?

C’est donc quelques bonnes accélérations mélodico-agressives qui se posent , avec quelques passages beaucoup plus mélancoliques, sur ces deux premiers morceaux, et c’est très notable sur « Blood of my blood » surtout.

Quitte à vraiment faire du death melo presque goth, autant le faire bien. Et ce qu’a fait SOULSREAPERS par la suite, parce que « Testament of madness » possède ce petit truc en plus qui fait que même en ralentissant, en y apportant quelque voix féminine comme l’avait fait Dark Tranquillity sur « The gallery » ou « The mind’s I » (uniquement pour la comparaison de l’apport anecdotique de voix féminine), ils arrivent à apporter une touche nettement plus individuelle et singulière. Ce qui offre à ce « Testament of madness » une mélodie plus accrocheuse où le romantisme exacerbé de ces ténors de l’amour, se transforme avec autant de puissance dans quelque chose de noir, de suprême contenant autant d’attentions amoureuses, mais sombres.

On s’approche facilement d’atmosphères très dark comme Moonspell sait le faire , d’ailleurs Mike Tarentino possède par endroits cette tessiture à la Fernando Ribeiro.

Et puisque la recette est bonne, autant en profiter. C’est sur un instrumental digne de Secret of Mana que SOULREAPERS poursuit son épopée de « Melody of chaos » pour entamer le retour des Ténèbres sur « It was worth it », morceau très inspiré sur la mélodie, autant que sur le solo et l’esprit de la chanson elle-même. Celui-ci percute quelque part, et se démarque d’une manière remarquable. C’est peut-être aussi un titre charnière, parce qu’à partir de là on découvre un SOULREAPERS plus violent, plus agressif dans sa mélodie avec « Blanck Slates » aux intentions black/death mélo avec un soupçon de Scandinavie par endroits.

C’est pour cela que l’on a du mal à entrer dans l’album, mais plus on l’écoute, plus il possède de bonnes qualités ; pour preuve « Time is passing » qui s’inspire sincèrement de la scène suédoise death melo et qui permet à l’album de prendre un véritable envol sur des rythmiques très puissantes à en donner un petit côté théâtral et presque prog, quand la voix de Mike prend plutôt des airs de celle de Nergal.

Au final l’album termine plutôt bien avec « Useless return » parce que la dynamique est là, le chant de Mike prend toute sa dimension sur ce titre sans doute un peu plus effréné que le reste et une batterie programmée intéressante dans ses graves, à cela ajoutons le retour de la voix féminine sur un passage, et vous aurez un autre titre très chaleureux qui confirme que l’album possède quelques atouts pour avoir le soutien des amateurs de death melo plus dark qu’agressif.

Voici donc un premier album de vieux loups de mer, qui ont eu envie de faire autre chose, et qui, bien que ses bons côtés ne soient pas décelables immédiatement, plusieurs écoutes prouveront qu’il cache bien son jeu.

Arch Gros Barbare

25/09/2025