CARNET DE CONCERT
FINNTROLL/SKALMOLD/BRYMIR
02/12/2022 CC John Lennon à Limoges (87)
EXODE EN LIMOUSIN
Après une journée de travail à livrer les plaisirs avides et ridicules du peuple, je me dirige vers le centre culturel John Lennon à Limoges (87). C’est toujours avec nostalgie que je rejoins cette salle car c’est dans celle-ci que j’ai pu voir des groupes comme Arch Enemy, Satyricon, Soilwork, Kataklysm, Hypocrisy, Cannibal Corpse, Napalm Death ou bien Sacred Reich et bien d’autres groupes. Un peu moins d’une heure trente pour atteindre la salle du défunt leader des Beatles, entouré de complexe sportif et d’établissement scolaire, accessible car elle est située en périphérie de Limoges et proche de l’A20.
Ce plateau, on le doit de nouveau à EXECUTION MGT qui œuvre depuis plus de trente ans dans le Limousin pour nous offrir de belles affiches avec des pointures du metal. Cette première “journée” entre dans le cadre du festival de noël, concept reconnu de cette organisation chevronnée, qui se déroule sur quatre dates, cette année, pour la trentième édition. Témoignage de la longévité et de l’évolution de cette organisation.
Pour se faire, ce sont les finlandais de FINNTROLL qui ouvrent ce festival de noël après leur dernier passage, il y a maintenant sept ans de ça. À l’époque, ils étaient venus pour célébrer les dix ans de Nattfödd accompagné de Hatesphere et Profane Omen. Cette fois-ci, c’est pour défendre le dernier album en date du groupe, “Vredesvävd” sorti en 2020 et pour lequel, la tournée aura été repoussé à maintes reprises mais toujours maintenu, à contrario de la date limousine de Obscura/Persefone/Disillusion (tristesse). Dans leurs bagages, ils ont pris avec eux SKALMOLD, groupe islandais ainsi que leur comparses helsinkien BRYMIR.
Pour une fois, je laisse mes obsessions de côté, c’est à dire d’écouter l'entièreté des discographies de À à Z des groupes dont j'ignore la musique, en l'occurrence SKALMOLD et BRYMIR, de tout apprendre sur eux pour ne pas se faire surprendre et je laisse la magie d’antan opérer en les découvrant sur scène.
PREMIER CONTACT
Encore et toujours cette affiche à l’entrée indiquant “photos sans flash uniquement”. Tant pis pour Barry Allen, je me contenterai de John Jones.
Arrivant dans la demi-heure vacante entre l’ouverture des portes et le début des concerts, le temps de passer la file d’attente et le sas de sécurité, BRYMIR avait déjà commencé mais je ne pense pas avoir loupé de morceau. La salle est construite sur et contre un talus, ce qui fait que l’entrée et le rez-de-chaussée, si je puis dire, est en réalité un étage et la fosse se trouve à l’étage inférieur.
Le stand de merch est plutôt fourni avec un étalage SKALMOLD/BRYMIR fusionné où l’on peut se procurer les cds et vinyles des groupes ainsi que les t-shirts et sweat habituels. En revanche, on peut se pencher sur les bonnets et pulls en laine du côté de SKALMOLD. Côté FINNTROLL, on retrouve les t-shirts de la tournée ou bien d’autres visuels, des sweats mais surtout, surtout, les oreilles de gobelins en latex de fabrication berlinoise de haute qualité, il y a les modèles de Vreth ou Skrymen de taille moyenne ou bien la version de Tundra de grande taille. Il y a aussi les formats physiques des albums de FINNTROLL qui est important à souligner je trouve, car beaucoup de groupes arrivés à un certain niveau de notoriété, ne vendent plus leurs musiques sur les stands.
L’HIVER ARRIVE
Ambiance boréale, beaucoup de bleu électrique dans le jeu de lumière accompagné d’éclats de jaune et de blanc, BRYMIR évolue dans un death mélodique plutôt moderne avec une touche symphonique et des éléments pagan. On ressent quelques inspirations d’Amorphis dans certains passages et une batterie à la Soilwork sans copier ces derniers. Il y a même eu un début de morceau très étonnant, dans un black sympho très Dimmu Borgien. BRYMIR utilise énormément les chants en chœur, qui malheureusement, étouffait un peu le reste des instruments. Moment touchant sur le troisième morceau, décrit par le chanteur comme le plus triste qu’il ait écrit car il est en l’honneur de son défunt ami parti trop tôt suite à un suicide. Des solos à chaque morceau qui font plaisir car bien exécutés par le guitariste soliste, en majorité pour lui mais le guitariste lead n’est pas sans reste et n’a rien à envier techniquement à ce dernier puisque sur les deux, trois solos qui l’a joué, ils étaient excellents. Le groupe est rodé pour la scène, le chanteur en bon frontman harangue la foule et sait la faire participer comme lorsqu’il demande au public de choisir entre deux morceaux, un parlant de la guerre et l’autre, parlant de poissons et en particulier de saumons…Le public choisira les poissons !
Une entrée en matière assez sympa, un public réceptif et le groupe l’a ressenti, ils semblent très ravi de ces retours et souhaitent revenir au plus vite, c’est une impression que donne souvent le public limousin aux groupes, ce qui est très bien pour faire perdurer ce genre de date dans cette région de la France.
HEKLA
Un petit “Spiritual Healing” et “Extreme Agression” pour patienter et nous voilà les islandais de SKALMOLD, six gaillards au style très sobre, tshirt et chemise couleur uni noir hormis un des guitariste et le batteur, au style plutôt guerrier torse nu et manchette en cuir aux poignées.
D’entrée, on ressent de suite les deux figures de proue du groupe que sont le chanteur guitariste et le bassiste, au milieu de la scène qui lance le premier morceau avec une certaine puissance. Un jeu de lumière varié tout au long du set passant du rouge au bleu en traversant le vert persan. On a affaire à du folk/viking metal comme pouvait le faire Tyr dans un tout autre style. Un chant qui se rapproche de Jan-Chris de Koeijer sur Erase et Soul Survivor, le tout en islandais. La voix occupe une place importante dans le groupe, les instruments servant surtout à l’accompagner mais les phases sans chants nous offrent des riffs totalement aventuriers dignes du viking/folk, nous sommes dans une ambiance beaucoup plus guerrière que BRYMIR. L’avantage d’avoir trois guitaristes dont le chanteur permet à celui-ci de pouvoir ôter les mains de sa guitare puisqu'il est très expressif avec ses bras lorsqu’il chante. Malheureusement, j’ai eu du mal à percevoir le son du claviériste puisque je me suis aperçu de sa présence uniquement lorsqu’il a lancé un morceau en prenant le chant donc l’ensemble à dû prendre le dessus sur son instrument.
Des morceaux plutôt longs dans leur majorité laissant la place au public de reprendre les chœurs avec le groupe installant une vraie ambiance festive d’après guerre. Là aussi un public réceptif et un groupe satisfait de sa prestation. Limoges marque définitivement des points auprès des groupes venant dans ces contrées.
SWAMP THING
La brume s’épaissit, on s’aventure dans les marécages, le coassement des grenouilles et autres amphibiens nous entourent. Une présence se fait ressentir, ce sont les kobolds qui préparent de mauvais coups dans leurs cachettes. Bras de micro avec un crâne de bouc et un support de micro au style cyberpunk, les finlandais de FINNTROLL sont bien présents.
“Att Döda Med En Sten” du dernier album “Vredesvavd” nous asperge de black/folk dont FINNTROLL sont bien les seuls à maîtriser, sachant allier la puissance et le tranchant du black metal à l’allégresse du folk. Un des guitaristes de SKALMOLD enchaîne un deuxième set puisqu’il est présent avec FINNTROLL en remplacement pendant quelques jours encore, cette fois-ci grimée. Un collier d’ossement orne le cou de Vreth, chanteur charismatique du groupe. Le dernier album est bien évidemment représenté avec quatre morceaux, “Mask”, “Ormfolk” et “Ylaren” complète le premier déjà cité, pour notre plus grand plaisir car il est excellent. On aura droit à tous les albums même si “Midnattens Widunder” a pour seule vitrine “Svartberg”. Bien sûr, on retrouve les fameux “Nattfödd”, “Solsagan” et “Trollhammaren” qui marchent toujours aussi bien en concert et que tout le monde attend avec impatience. Des samples de mouettes en fond pendant le morceau “Fiskarens Fiende” (il me semble) accentuent le côté folklo du groupe. C’est un show rempli de malice où les gobelins se donnent à coeur joie dans leurs plans machiavéliques. “Jaktens Tid” montrera le bout de son nez, avec le morceau éponyme, qui ravira les plus vieux fans. Le fameux rappel pour souffler et nous balancer à nouveaux trois morceaux dans la gueule avant de clore la soirée. “Under Bergets Rot” ouvre ce rappel avec explosivité et le public qui scande le fameux “OH OH” de ce morceau.
L'acoustique est parfaite, un jeu de lumière respectant les codes couleurs des différents albums, FINNTROLL est vraiment un groupe à part dans la scène folk occupant seul une place que nul autre ne pourra détrôner.
JUSQU'À LA PROCHAINE FOIS
Encore une bonne soirée au CCM John Lennon, il est temps de rentrer. Il y avait des nouveaux gobelets à l’effigie de l’asso EXECUTION, un bleu et un rouge avec un nouveau logo. Je me suis dis “niquel, je vais aller prendre un soft et j’aurais un bleu, trop bien”. Et puis non, j’ai eu un gobelet hellfest… Après avoir eu le tout noir, le rouge avec l’ancien logo, le transparent doré, le transparent vert, le basique, j’ai pas eu un des nouveaux, fait chier ! Bien sûr, étant trop timide et anxieux, j’avais juste à demander un des verres en redonnant celui que j’avais, le scénario a eu lieu dans ma tête mais pas en vrai, bordel !
Tant pis, j’aurais plus de chance (ou de courage) aux prochaines dates, soit le 16 décembre 2022 pour Alcest, Hangman’s Chair, Seth et Gggolddd ou pour Soilwork et Kataklysm le 11 Février 2023. Tout comme ce soir, je serais amusé de voir les mêmes têtes que je vois depuis toutes ces années et à qui, avec mes comparses de toujours, on s’est amusé à leur donner des surnoms : Jack Sparrow, Jean Luc Lahaye (pour la ressemblance physique, pas les casseroles qu’il traîne), le chauve au crâne tatoué, etc… Est-ce qu’ils nous ont également donné des surnoms ou sommes-nous seulement un grain de sable dans ce désert humain ?
Le Mexicain
03/12/2022