CARNET DE CONCERT - Muscadeath jour 1 30/09/2022 Vallet (44)-

CARNET DE CONCERT

MUSCADEATH XX

30 septembre 2022 à VALLET (44)

Il est indéniable de penser mais également de dire que le Muscadeath est devenu au cours des années LE festival en salle le plus savoureux, le plus puissant, le mieux organisé des festivals en salle français de metal extrême ; un véritable pèlerinage annuel qui attire et qui a attiré encore ce week-end énormément de monde. En espérant que le Gatinaicticut le talonne de près, dans ses prochaines éditions ; et cela semble en prendre le chemin.

En tous les cas, le Muscadeath est devenu incontournable par sa taille humaine, par son affluence de metalleux qui apprécient la musique death et black, essences même du metal en général, par son organisation sans faille et tout confort, tant en matière de stands de merch, de musique, d’artisans, de nourriture où l’on peut se sustenter de manière agréable et par son site « in door » vraiment bien placé.

Cette nouvelle édition a fait l’unanimité puisque la musique et la bière ont coulé à flots dans une ambiance des plus chaleureuses.

On s’aperçoit quand même que dans cette messe noire rien n’a bougé, les fans d’il y a vingt/trente ans sont au rendez-vous et écoutent toujours les groupes d’il y a vingt/trente ans. La seule chose qui a changé dans les tranchées, ce sont les rides des deux côtés.

 

Vendredi 30 Octobre 2022

18h30 La vingtième édition du Muscadeath démarre par le jeune groupe LUNAR TOMBFIELDS, en provenance de Nantes, groupe local donc.

Découverte pour notre part et à l'écoute des premières notes, on se dit de suite que ça pourrait être une sortie des Acteurs de l'ombre et ça ne trompe pas car à leur actif, un album quatre titres "The eternal harvest" sorti chez ces derniers en 2022. 

C'est un duo, accompagné par deux autres musiciens lors des prestations live. 

Une espèce de black metal atmosphérique ou bien post black metal comme on l'appelle de nos jours, clairsemé par des chants clairs (malheureusement un peu étouffé par les balances (ainsi que d'autres groupes par la suite)). Un set de quarante minutes, bien mené dans l'ensemble mais un manque de présence sur scène est à noter, ce qui sera certainement amélioré au fur et à mesure des prestations du groupe. 

LUNAR TOMBFIELDS, a la dure tache d’ouvrir le bal des vampires, et ce n’est jamais chose facile car la plèbe tarde toujours en début de festival à se rapprocher de la scène. Du coup, pour réchauffer le peuple, c’est ardu, mais malgré tout LUNAR TOMBFIELDS maîtrise ses morceaux, les lumières font un boulot parfait, et leur post-black pose un brouillard pour qui veut bien le voir et s’abandonner dans ce style particulier, aujourd’hui plus apprécié de cette jeunesse déprimée.

Nous avons à nouveau à faire à des nantais, GOTHOLOCAUST. Là aussi, découverte pour nous, pourtant c’est un groupe actif depuis le début des années 2000, ainsi qu'une révélation. Une grosse révélation. 

Ils jouent un black metal inspiré de la vague norvégienne, autant dans la musique que dans le style vestimentaire, qui nous rappelle les Gorgoroth, Taake, Tsjuder. Le chanteur, Darkhaus, a les mêmes mimiques et déplacements que Gaahl. Musique incisive et efficace. Des passages mélodiques détonants mais somptueux. Un très bon set bien rodé de quarante minutes à peu près, pour un groupe confirmé qui a sa horde de fans.



Setlist :

Light of the stormblade

Burn the christian whores

Nyarlathotep

Uppsala

Impious  

Summa perfectionis

The trial  




Voilà, que pour cette première soirée plutôt orientée Black metal, apparaissent les RITUALIZATION. Groupe respecté dans la sphère death metal sombre de l’hexagone. Et forts d’un nouvel Ep sorti il y a peu chez Iron Bonehead Productions, les Orléanais ont posé la première pierre Death metal du week-end.

Massif et old school, RITUALIZATION marque rapidement de sa patte l’ambiance de la salle. Et même si là aussi le son n’est pas au meilleur de sa forme, on se rend compte que ce groupe, est un petit peu le Incantation français, et que sa réputation depuis ces dernières années est méritée. Da’ath arbore fièrement les couleurs de Misgivings, dans lequel joue Infamist, l’autre guitariste, et durant le show Warchangel veut voir du sang par terre ! Ici aussi la messe est dite.

RITUALIZATION crache sa mort à travers ses morceaux, c’est lourd et puissant et le public en prend pour son argent, c’est assez étrange par moments où l’on retrouve le son des guitares qu’avaient Carcass sur « Symphonies of sickness »., mais c’est aussi peut-être dû aux balances de cette soirée.

En tous les cas RITUALIZATION ouvre une porte ce soir là où l‘on s’enfonce encore plus dans les Ténèbres afin de mieux préparer la foule à ce qui l’attend le lendemain.



Evidemment les maîtres de l’aristocratie ont dominé de leur éclat souverain la scène du Muscadeath car MISANTHROPE a joué « Immortel », cet album qu’ils ont réédité pour les vingt ans. Et c’est à partir du show de MISANTHROPE, que l’on s’aperçoit, que le live, indépendamment des anecdotes de micros qui tombent dans la bonne humeur, c’est quelque chose revendiqué par les groupes comme étant l’ultime orgasme, mais encore faut-il savoir lâcher prise et se donner corps et âme.

C’est ce que fait MISANTHROPE, de la générosité avec un Jean-Jacques Moréac qui même sans chanter s’exprime comme un dément en jouant de son instrument, et montrant définitivement que le bassiste est plus qu’un porteur d’amplis. Cet homme là est un virtuose, et certainement un des meilleurs de sa génération, la preuve en est, c’est que les yeux du public auront été vissés de longs moments sur sa prestation scénique et sa technique.

Et même si par moments, celle-ci était trop en avant niveau balance, Gael Feret et Anthony Scemama ont offert une répartie magnifique et de haut niveau où le chef d’orchestre Philippe Courtois n’avait plus qu’à s’en donner à coeur joie.

Jusqu’à la fin du show MISANTHROPE offre, MISANTHROPE donne, se donne, et l’on voit que dominer une scène n’est pas inné pour tout le monde ; et pour réchauffer un public il faut savoir être un bon show man. Philippe Courtois a su agripper la foule et l’entraîner dans les méandres des mélodies de MISANTHROPE jusqu’à « Tranchée 1914 » qui a fini de mettre le feu pour qu’enfin « Bâtisseurs de Cathédrale » achève littéralement cette bande de chouans ralliés à la cause !



Des groupes profitent de l'anniversaire du MUSCADEATH pour fêter le leur également et c'est le cas de  BELENOS qui fête les vingt ans de leur album "Spicilège" en jouant l’ intégralité des morceaux. C'était majestueux, à la hauteur des écoutes sur format physique. Il est rare de voir BELENOS sur scène et pourtant Loïc, figure emblématique du groupe, accompagné par Yohann et Sven sur les devants de la scène et Marc derrière les fûts, assurent grave et sont même supérieurs à certains groupes qui peuvent tourner sur deux ans avec plusieurs dizaines de dates à l'année. 

On parlait des problèmes de chant clair plus tôt et bien BELENOS a eu le même souci lors du show mais cela n'a pas boudé notre plaisir. Ayant encore du temps après avoir joué l'intégralité de "Spicilège", BELENOS ont eu la bonté de nous jouer, en plus, le morceau Morfondu, qui ouvrait leur premier album "Errances oniriques" en 2000. 



Setlist :

Tal ifern

Ensorcelé

Terre de brume

Noz pagan

Par belenos

Mort divine

Loin au nord

L'antre noir

Morfondu



Aaaaaah MARDUK, trente-deux ans d’existence, du black metal brutal et irrévérencieux au possible, abject, infâme et malsain. Les suédois n’étaient pas là pour balancer de la licorne et du papillon de nuit qui laisse dans son sillage de la poudre de fée. Tout ceci est laissé aux gothobofs et aux blackosoces. Le black metal n’est pas une musique pour zouker ou pour faire parade, tout comme le death metal d’ailleurs. Meilleure prestation de la soirée, évidemment, avec l’expérience et la notoriété qui vont de pair, MARDUK a laisser traîner sa souillure dans notre fange, et ils n’étaient pas là pour être gentils car les portes de l’enfer se sont ouvertes sous nos pieds. Le Dieu MARDUK était là et nous pissait dessus. Certains l’ont appris à leurs dépends. On est partagé entre le fait que le côté nauséabond fait partie de l’âme de MARDUK et que c’est à ça qu’il faut s’attendre , et avec le fait que le public attend parfois, à tort, un retour chaleureux trop habitué aujourd’hui au metal de bisounours.

Meilleure balance

de la journée, avec un son aussi propre que démoniaque MARDUK est venu répandre le venin. Entre chaque morceau, on a pu constater que cela servait à se reposer un peu tellement ils jouaient vite, bien et fort.

Encore une fois, il est bon de constater que faire des concerts ce n’est pas que jouer devant du public en restant de marbre ou immobile, au contraire Mortuus a dominé la scène entière, il a possédé les esprits malades, s’est débarrassé des faibles et des fragiles, poussant allègrement tout intrus qui voulait monter sur la scène quand Lindholm voulait éjecter de force le téléphone qui le filmait et l’aveuglait en même temps. Morgan « Evil » Steinmeyer Håkansson était déchainé, et même si lui et le bassiste n’ont pas vraiment changé de place, c’est un tableau des enfers que nous avions en face de nous, et aucun titre n’a failli.

Ces musiciens, savent tenir la scène et on

t réalisé une démonstration sans faille, avec une setlist infernale variée et taillée pour la guerre.

Werewolf

The hangman of prague

Those of the unlight

Frontschwein

Materialized in stone

Viktoria

Bleached bones

World Funeral

Wolves

Panzer division marduk



Jusqu’à « Bleached Bones », qui a calmé un peu le tempo pour poser un décor de mort, c’était intense et violent. Et enfin le groupe nous a gratifié d’un rappel de roi avec « Panzer Division » évidemment, qui a fini de mettre à mort les derniers otages.

Grandiose.



Retour tranquille à 02h00 du matin au gîte, pour se poser comme des princesses, trempées dans des corps de vieux.

Et comme par hasard, après s’être endormi vers les trois heures du matin, le premier œil s’ouvre vers 09h. Entre la douche, le café et la rosée du matin que l’on sent à travers la bombe à chiotte, (parce que la saucisse c’est bon, mais y a obligatoirement du déchet,) on est allé doucement vers 09h00 et pas trop vite jusqu’à 15h00 pour retrouver l’affiche de la seconde journée, qui elle était Death Metal.

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