Groupe : CREEPING FEAR
Titre : Realm of the impaled
Label : Dolorem records
Année : 2025
Déjà dix ans que « World execution » est sortie et cette petite démo était fort plaisante. Une décennie plus tard après quinze ans d’existence, c’est le troisième album de CREEPING FEAR qui voit le jour.
Et c’est bon de savoir que des groupes de la dernière génération, comme CREEPING FEAR aiment encore et savent toujours écrire du death metal puissant morbide et destructeur. 3eme album et s’il est une chose que les franciliens savent très bien, c’est qu’un bon album de death metal est un album court et ce « Realm of the impaled » est le plus court des trois puisqu’il ne fait que trente cinq mn. Alors pour ce laps de temps, il a fallu être pertinent et efficace pour en ressortir une nouvelle fois glorieux. Car il est vrai que CREEPING FEAR depuis « World execution » n’a jamais déçu. Le death que joue CREEPING FEAR conserve toujours la même recette avec une bestialité sauvage, mais également une minutieuse précision dans le riff et un savoir faire pour ce qui est de l’atmosphère lourde et massive (« Demonic ascent ») autant que brutale et violente ( « Dismembered and thrown into black flames ») . En terme de régularité et de continuité si la musique du groupe se pérennise au travers d’une dextérité irréprochable, sur un niveau d’écriture international, c’est sur la confiance qui est maîtresse qu’ils ont retravaillé avec Paolo Girardi pour tenter d’avoir la même approche visuelle avec une couleur nettement plus pertinente. Le vert étant très apprécié ces dernières années.
Souvent comparé quant à l’inspiration à Immolation ou Morbid Angel, il est indéniable de préciser que CREEPING FEAR a su forger sa propre identité, et si leur death metal est aujourd’hui d’une noblaillerie indubitable, on sent que ces quatre années de plus ont confirmé leur maturité et leur puissance d’écriture.
Alors peut être est-ce le hasard, mais la pluralité de plans plus lourds et plus lents sur cet album ne sont pas sans rappeler les ambiances de Vital Remains sur « Forever underground » où l’on constate une alternance de puissance modérée et relativement réfrénée, juxtaposée à des rythmiques ténébreuses tantôt ultra violentes, tantôt macabres à souhait, mais à chaque fois robustes et trapues (« Realm of the impaled » ou encore « Torture wheel »).
CREEPING FEAR s’amuse à écrire des morceaux ultimes avec la guerre pour motivation parce qu’à chaque chanson c’est la sauce qu’on prend dans la tronche, jusqu’à arriver à « Obscene sacrifice », où la basse est mise à l’honneur, permettant ainsi de savourer ce titre motoculteur avec le travail de Frédéric Gervais (qui se permet de faire chanter ses autres talents chez KHORA), et celui de notre père à tous : Dan Swanö.
En alliant puissance, force, violence avec ce qu’il faut de contrôle, et surtout une inspiration mature et redoutable, CREEPING FEAR se hisse sans conteste dans les rangs des groupes de niveau mondial dont le death metal est d’une intensité et d’une robustesse à toutes épreuves, mais surtout à celle du temps, car ce genre d’album pourvu que l’on apprécie sincèrement la musique pour ce qu’elle est et non pour le paraître,
reste très longtemps dans la chaîne hi-fi . Et cette musicalité de haute voltige perdure jusqu’à la toute fin avec « Cursed Endeavor » qui possède tous les ingrédients de la majesté ténébreuse.
« Realm of the impaled » est une obligation, et l’avantage c’est que si vous ne connaissiez pas CREEPING FEAR, il vous donnera envie d’aller écouter les deux autres.
Arch Gros Barbare
22/09/2025