INFERN - Turn Of The Tide -

Groupe : INFERN

Titre : Turn Of The Tide

Label : Dolorem Records

Année : 2024



Si Memoriam rendait honneur au défunt et légendaire Bolt Thrower, les bretons de INFERN transcendent encore plus cet hommage parce que leur death metal influencé par les anglais, mais aussi possédant de bons relents d’Asphyx ou encore de Obituary, montre à la facette du monde que les générations se suivent et parfois ne se ressemblent pas. On arrive encore aujourd’hui à perpétuer des traditions pour conserver l’essence d’origine, et ce premier album « Turn of the tide » avec une police proche du « Dead » d’Obituary, nous le rappelle sans équivoque.

Voici un album façonné dans le chaudron des anciens où l’on redécouvre un savoir faire qui disparaît, avec des rythmiques pesantes, au tempo putride, presque quarante minutes de morbidité assez lente où les atmosphères glauques et purulente nous rappellent les belles années de la fin des 80’s et du début des 90’s.
INFERN jongle parfaitement dans ce qui nous a fait trembler ces années là, avec du solo qui hennit des enfers ( « Tormented Paranoïd ») , on retrouve cette manière d’écrire où la rythmique est là pour poser le décor, et c’est jouissif à mort. Aucun besoin de technique à outrance, de rapidité ou de brutalité extrême, INFERN pose sur cet album une époque, une grande époque et sans rien inventer du tout, nous offre un album sur un plateau en or. C’est juste une branlée phénoménale sur cette régularité de rythmique qui rappelle fortement Bolt Thrower sans l’ombre d’un doute, notamment, avec des titres tels que « Burning Fields », mais c’est un plaisir pour les oreilles, un rouleau compresseur constant, et ça fait tellement de bien qu’on en pleurerait presque.

De la grisaille de l’artwork , à la photo aux t-shirt de Candlemass, Unleashed, Morgoth… en passant par la sobriété du livret, tout est là et INFERN sort un album qui aurait été sur toutes les platines des amateurs de death metal dans les années 90’s. Aucune erreur, aucune faute de goût,

Cette morbidité flagrante dans la voix, dans la production, dans cette manière de ralentir la cadence pour poser des ambiances crasseuses où malgré tout la double pédale fait rage tandis que le reste colle à l’âme d’une manière insidieuse et visqueuse, INFERN propose un premier album qui le place tout en haut.

« Archetype of brutal agressor », « Gaining ground » solo de crevard à l’ancienne, « State puppet Theater »….Que des tubes de l’été, cet album est parfait pour la maison, parfait pour les salles obscures et les plus de quarante ans savent le bonheur que cela procure.

Dolorem Records signe une signature incontournable, INFERN joue du death metal, un death metal où la mort règne en maître , et si vous n’avez pas connu les années de diamant de ce style si prenant, plongez donc dans ce premier album de INFERN, parce que vous y trouverez ce qui nous a fait rêver plus de trente ans en arrière et qui continue de nous rassembler. Si vous frissonnez à l’écoute des titres de « Turn of the tide », vous comprendrez, point besoin d’explication.

IN-CON-TOUR-NABLE, certainement un des meilleurs albums de death metal de l’année 2024.

Arch Gros Barbare

22/10/2024