GROUPE: LIPID
TITRE ALBUM: The Perfect Killing Machine
LABEL: Great Dane Records
DATE DE SORTIE: 2023
Sans mauvaise blague, aucune, sur les glucides et les lipides (bien que cela permettrait à chacun de se remémorer les cours de sciences naturelles, et autres trucs sur les végétaux ; la photosynthèse hein ? Tout le monde s’en fout maintenant !!), les danois de LIPID traversent enfin la frontière sudiste pour migrer chez nous après bientôt trente ans d’existence et ce second album du nom de « The Perfect Killing Machine ».
Ok, on ne va pas se mentir, c’est pas la pochette d’album la plus glamour que vous ayez eu l’occasion de voir (au point qu’on en regrette parfois les IA que tout le monde s’arrache à prix dérisoire). Mais si l’on étudie le titre de l’album, c’est vrai que la machine la plus parfaite pour mettre fin à notre civilisation, à notre humanité, c’est nous-mêmes et sans doute ce médecin/chercheur au sourire enjôleur en serait bien une espèce de totem vivant.
Bref, ça prouve que parfois l’emballage qui a un pouvoir de décision immédiat (vous ne nierez pas que c’est ce qui compte au premier rencard) , peut parfois être trompeur.
Preuve en est, le contenu de ce second album, n’est pas ce à quoi on s’attendait.
Voici un sept titres, qui dure à peine un peu plus d’une demi heure, pour envoyer un thrash relativement heavy sur certains titres comme « Before the storm » où on a l’impression d’être à la croisée des derniers Kreator et des derniers Accept.
LIPID a construit cet album avec un esprit très synthétique de ce qu’il s’est passé dans les années 2000.
On sent la rage thrash qui perdurait encore dans leurs amours des 90’s , avec un premier titre « Dead for the rest of your life », qui possède du riff à l’américaine dans la veine des Testament et Exodus de l’époque juste avant 2000.
Et donc c’est rapidement que l’on se dit que LIPID possède une dynamique très agressive , avec un thrash groovy et une envie de déboiser la forêt à coups de merlin bien aiguisé.
La voix est très groovy, parce que Soren Pedersen qui est aussi guitariste dans le groupe, possède le timbre de la plupart des groupes des années 2000. On n’hurle pas, la voix gueule sans jamais partir dans déchirement.
Et c’est sur ce premier titre que LIPID avait besoin de montrer son savoir faire immédiatement pour prouver que le groupe n’écrit pas de la soupe et des mièvreries. La puissance des morceaux réside dans l’envie de balancer du riff hyper tassé, du solo toujours enflammé, le tout sur des rythmiques thrash groovy, limite dans la mélodie de la scène thrash allemande des années 2015 à aujourd’hui.
On l’entend sur les premières chansons, c’est chaud, ça brûle, et c’est « dansant ». Rien de sombre, ou ténébreux ni morbide, LIPID joue du thrash très citadin et contemporain.
C’est vraiment sur « Before the storm » que le heavy pointe son bout de chair, avec un titre à la rythmique ultra classique mais qui fait un effet médicamenteux miracle pour nous sortir de la léthargie actuelle. Parfois le positivisme a du bon. Ce morceau envoie comme un hymne heavy thrash, avec du lead guitare vraiment savoureux.
Et comme tout bon album des années pré-2000, le petit instrumental aux contours mélancoliques indispensable pour tout bon album qui se respecte est bien présent avec « Ominous symphony », et ça c’est une marque indiscutable de musiciens qui ont baigné dans les 80’s, parce que l’écriture d’instrumentaux courts, est une marque de fabrique de cette époque.
La suite de l’album se poursuit pleinement dans ce thrash un peu mélo, un peu agressif et groovy, qui montre que finalement « Before the storm » n’était qu’une halte dans le quartier heavy, pour en fait créer le trouble dans vos têtes de chevelus.
L’enchaînement « Wreck of the past » et « Imagination of the fake » apporte ce côté sombre qu’on attendait finalement, mais « Imagination of the fake » propose le meilleur titre de l’album avec un solo et des rythmiques massives et enivrantes au point d’y revenir plusieurs fois et de s’apercevoir que cet album tient ultra bien la route.
Ce titre amène tout l’album et le hisse où l’on ne penserait pas qu’il irait, réellement bien écrit, il annonce en fait le dernier morceau.
« Fragments of eternity » écrit déjà il y a cinq ans, sur leur ep de 2019, on sent qu’il n’a pas la même teneur, mais qu’il possède cette musicalité, cette mélodie présente sur « Imagination of the fake », raison pour laquelle ils ont eu envie de remettre ce titre au goût du jour, parce qu’il est lui aussi à la frontière du death/thrash melo, mais avec un solo heavy metal totalement jouissif.
LIPID signe un second album qui ne mérite pas son visuel parce que cet album ne paye pas de mine, mais son contenu est très intéressant.
Allez écouter « Imagination of the fake », « Before the storm » ou « Fragments of eternity », vous serez convaincus.
21/01/2023
Arch Gros Barbare