POST-MORTEM -Monumental pandemonium-

Groupe : POST-MORTEM

Titre : Monumental Pandemonium

Label : Great Dane Records

Année : 2022

Ce retour hyper puissant de POST MORTEM en 2016 vendait du rêve, parce que « God with Horns », mettait la fessée à pas mal de sorties, et puis on s’est demandé si le groupe allait de nouveau faire un break d’une vie, mais non.
Six ans plus tard,
ce qui n’est tout de même pas rien, POST MORTEM nous remet une nouvelle dose et là c’est salade de phalanges et soupe à la mandale avec bourre pif saignant en dessert.

Abonné au bleu comme son prédécesseur, proche des couleurs d’un « Tales from the thousand lakes » ou d’un « Sweet-X rated nothing » , « Monumental pandemonium » est un album phénoménal.

Le death metal dégouline par tous les trous , la mélodie mariée à la brutalité donne un rendu unique et la puissante alchimie de Renaud Hebinger propulse les douze morceaux à l’étage du niveau boss mode branlée dans Renegade (les vieux cons avec des amstrad sauront). Vraiment la production de cet album est brutale on prend les quarante trois minutes dans la face, et impossible d’y mettre un frein.
La voix de Xavier Schrieber est une voix de bonhomme gutturale à souhait, à la Voorhees versus Amon Amarth , quelque chose de poilu et velu qui vous fait passer la raie de droite à gauche , et
retourner le slip à l’envers sans avoir eu le temps de cligner des yeux.

IL N Y A RIEN A JETER.

Album parfait, pourtant ça n’y paraît pas, parce que la cover signée Laurent Greder (Drums) n’est pas dans les codes de groupes death noirs qui gagnent leurs galons dans les ténèbres. Et pourtant depuis l’introduction jusqu’à la dernière note , on ne se rend pas compte de la qualité que peut contenir ce nouvel album de POST MORTEM.

POST MORTEM, est entré dans le cercle des groupes de death metal actuels qui expriment leur rage dans quelque chose d’horrifique, ce qui donne à leur musique ce relief plutôt mélodique (pas dans le sens death mélodique), qu’on retrouve dans certains groupes seulement, tandis qu’en fait les structures et les rythmiques ne sont que machine de guerre. Et là encore une fois disons-le, la batterie grâce à la production, possède un son exceptionnel.

Titres courts, aérations, mais surtout claviers et orchestrations (l’introduction en sera la preuve) de Samuel Clauss permettent à la musique de POST MORTEM d’évoluer, non pas en death old school, mais en death metal plus contemporain avec une musicalité tout autre où même les réfractaires dur de dur( fermés à l’humanité), et les désorientés (qui pensent que dès qu’une guitare sature c’est du gros metal qui tache), peuvent se rencontrer et se trouver sympas chacun du côté de sa barrière.

Si « Genocider » met en bouche pour avaler l’album d’une traite avec un coulis de brutalité , déjà « Skin of my enemy », fait monter la barre d’un autre cran, en y ajoutant une atmosphère au suspense cinématographique , avec ce désir d’y mêler quelque chose de mélancolique très heavy dans le lead guitare.
Et ça fonctionne, parce que ça bute.

Tout l’album bute, tout les titres s’enchaînent, violents, mélodiques, puissants, et sont
tous du même acabit. Il faudra arriver sur « The pure terror », pour s’enfiler du solo plus thrash/death , sur une rythmique, elle aussi thrash/death et c’est un petit peu avec « Cryptic revelations » les plus différentes de l’album, la dernière prenant nettement plus un virage mélodique dans ses accélérations.

Mais POST MORTEM ne se perd pas en route, et reste sur la même ligne de conduite malgré tout,du début jusqu’à la fin, c’est brutal et puissant, méchamment puissant.

Parce qu’au final, toutes les orchestrations ne desservent pas la musique de POST MORTEM, preuve formelle sur « Soul inquisitor » et sur l’instrumental de fin « Graviora manent ».

« Monumental pandemonium » possède un goût spécifique avec une personnalité charismatique, c’est un album réellement efficace , ceux qui en doutent, devraient alors l’écouter, pour se rendre compte qu’ils se sont en fait trompés.

Arch Gros barbare

04/07/2022