SCORN -Winds of torment-

Groupe : SCORN

Titre : Winds of torment

Label : Great dane Records

Année : 2022

La musique entre potes, y a que ça de vrai, mais entre vrais potes ; y a que ça de vrai, mais entre putain de vrais potes !

SCORN c’est la réunion violente entre le Manu interplanétaire de Death From above (et ex-putain de ouf de Can of Worms), avec Guillaume Perredeau (ex-Psychobolia et ex-Outcast), Tony (ex-Red Dead) et Rob (juste Rob, mais c’est le bassiste donc…). Ça fait beaucoup d’ex, mais en même temps, qui n’en a pas ?

SCORN c’est un logo à la Origin (mais bien sûr qu’on la remarqué ! ) , un son de batterie plutôt contemporain sur sa grosse caisse, une pochette plutôt musée du Louvre de type ouverture des portes de l’enfer, et comprimé entre thrash et death, une espèce de coeur scindé en deux, dans une enveloppe indissociable.

Voici donc dix morceaux qui tapent dans le bois dur, avec du riff qui sent l’urine et la bière de clodo, mais qui ont été écrits dans la sueur, la vraie.

Dix hymnes à la violence, en mode nuque de chien pour plage arrière de simca 1100 (si t’as pas la ref , t’es trop jeune, gougueulise toi petit enfant de la Z), avec une influence thrash très américaine, et un chauvinisme insolent à la française qui fait du thrash/death parce qu’on ne sait pas choisir.

Avec ce premier album , les riffs nous donnent envie de refoutre des baskets, un t-shirt troué, un moule burne et juste bouger les cheveux longs pour ceux qui en ont encore.

Ça tabasse dans une dynamique qui ne faiblit pas une seule fois, mais comme l’album n’est pas hyper long (trente huit minutes) , on peut décortiquer les écoutes.

Les trois premiers morceaux, c’est ultra thrash, même si les cordes vocales du Manu sont plus death, ça brûle de partout, on se retrouve pas mal dans le thrash ricain old school qui ne part pas dans la mascarade. SCORN joue sur l’agressivité sans tomber dans la brutalité, et du coup leur thrash structuré donne presque envie de danser ;« Let me see your blood », romantique à souhait, mais surtout « Dripping veins », qui moshe un petit peu, tout en conservant la rage d’antan, avec le lead solo qui s’impose de lui-même. Un des titres phares de l’album, qui rappelle les ambiances parfois à la Testament.

Mais allant de surprises en surprises, on prend la gifle « saumon dans la tronche » avec la très courte, efficace, violente et ultra brutale « Scorn », le genre de titre indispensable pour remettre gentiment les rondelles dans le bon ordre.

Plus sérieusement cet album est une succession de morceaux bien écrits, où la technique « Winds of torment », se mêle à la mélodie , mais aussi l’inspiration, histoire de montrer que le groupe sait plaisanter, mais n’est pas là pour rigoler.

SCORN sort ici un premier album vraiment bien construit, prenant et qui évolue au fur et a mesure que l’on avance.
En effet , si les premiers titres sont plus violents, « Winds of torment » prend la mélodie plus au sérieux, et la noirceur envahit totalement « Despondency », pour ralentir un peu le tempo et montrer une facett
e terriblement plus sombre, mais tout aussi efficace.

Du coup, la fin de l’album prend cet aspect plus death que thrash, mais conserve cette légère rapidité fidèle au thrash.

« The urge to kill » s’enchaine parfaitement avec ses petites sœurs, prenant même un peu de groove à la Pantera sur « Deathstroke and agony », de la froideur de technocrate sur « The horde » (là aussi qui n’est pas sans rappeler Outcast) où la technique prend réellement le pas sur le reste , tandis que le pachyderme sort de sa tanière sur l’atmosphère de « Sentenced to live ».

Voici donc un album véritablement complet, c’est un premier album, mais de vieux de la vieille, donc forcément le résultat est là, et bien là.
SCORN signe ici un très bon album et vous devriez déjà être en train de l’acheter pour les soutenir au lieu de lire ces lignes.

Arch Gros Barbare

27/06/2022