SOULSLICER -Pandemic-

Groupe : SOULSLICER

Titre : Pandemic

Label : Great Dane Records

Année : 2022

Le death metal français actuel, arrive encore aujourd’hui à se diversifier et à proposer des scènes relativement différentes bien que complémentaires. Entre l’ancient death metal, le old school death metal, le death metal brutal, il y a cette espèce de death metal traditionnel, ni brutal , ni trop glauque et ténébreux, mais plutôt basique et primaire qui émèrge malgré tout.

Jérôme Mahé et Samuel Girard (Athanatheos), non contents d’avoir sorti un bon album chez le cultissime label Lavadome Productions à savoir Ad Vitam Infernal et son « Infernal Comedy », se sont à nouveau réunis.

Les gars ne manquent pas d’inspiration qu’elle soit ricaine ou rosbif, et pour le coup les forces sont décuplées avec Kiato Luu (Anteria) et Antoine Poisson (Athanatheos batterie cession), voilà SOULSLICER qui débarque de Bretagne.

Pas de troll, de folk, de flûte ou de korrigan, la seule chose grasse à part le Kouign-Amann

, ce sont les ambiances poisseuses que SOULSLICER veut donner à son death metal et dans l’ensemble c’est plutôt réussi.

Logo à l’ancienne, artwork à l’ancienne, quasi tout est réalisé par Jerôme Mahé et Samuel Girard jusque dans la production afin de maîtriser la gestation jusqu’à l’accouchement. Donc simplicité dans le booklet, et retour à l’essentiel, sans fioriture.

Huit titres, trente cinq minutes, SOULSLICER ne va pas chercher à faire la sirène pour charmer tous ceux qui veulent naviguer en eaux profondes. Au contraire, le groupe propose quelque chose de brut.

Sans en avoir la couleur au niveau de la production, (et c’est dommage, parce que cela aurait mérité un niveau supérieur pour mettre en valeur la qualité des compositions), SOULSLICER propose tout de même un death metal qui va chercher ses bases dans le monde d’Asphyx, Bolt Thrower et sa percussion de bulldozer. Mais ce qui est dommage c’est que la production aurait dû être plus puissante, vraiment !

D’une part pour l’effet machine de guerre redoutable des riffs, mais aussi pour la voix de Samuel qui a une tessiture comme on aime à écouter, et alors c’est à ce moment là qu’il faut vraiment faire vomir toutes les tripes de l’enfer grâce à un mastering ultra massif .

Après niveau écriture, déjà dès « Forsaken sanctuary » ça bute la famille comme un serial killer à la tronçonneuse, et ça continuera ainsi jusqu’au bout, jusqu’au huitième titre.

Entre les ralentissements vraiment très old school et anglais, où les leads guitares prennent parfois une sonorité vraiment similaire à « Warmaster », SOUSLICER arrive à faire prendre sa sauce, parce qu’ils savent amener des rythmiques de bataille mordorienne avec les accélérations adéquates.

Cette sensation de guerre ne quittera jamais l’esprit tout au long de l’album ce qui lui donne justement cette noblesse. Et les variations de leur death metal éviteront d’être trop monotones grâce à des titres tels que « Flesh eternal » plus sombre, « Irradiate your soul » plus Asphyx des derniers albums, ou encore la terrfiante « Radio active grave » plus lourde, plus malfaisante.

Le death traditionnel que propose SOULSLICER sur ce premier album, fait son travail de fossoyeur jusqu’à même poser un solo heavy en osmose totale sur « Archangel of atomic light » qui est certainement l’oeuvre de Kiato Luu donnant encore plus de caractère.

Voici un premier album réussi.

Arch Gros Barbare

11/10/2022