STORTREGN -Interview 21/06/2022-

STORTREGN, groupe unique, parti d’un black/death de l’ancien temps à un death technique et mélodique de haute voltige, les suisses ont su en 16 ans s’imposer et faire montre d’une évolution implacable. Alors que leur dernier album en date «Impermanence» est un joyau sans égal, STORTREGN a bien voulu répondre à quelques questions, pour qu’on fasse un petit bilan de carrière. Interview…


Bonjour, à vous, tout d’abord, la première question qui me semble opportun de vous poser, c’est de savoir pour Johan et Romain, si votre engouement, votre rage et votre dynamisme peut-être, pour STORTREGN sont toujours aussi intacts après toutes ces années ? Est-ce que vos objectifs ont changé à un moment donné de l’évolution de STORTREGN ?

Romain : Salut, je pense que la réponse est oui, en prenant en compte le fait que le groupe progresse au niveau technique et musical, que le line-up est solide depuis 2 albums et que l’engouement du public pour notre projet ne fait que s'accroître depuis la signature avec le label The Artisan Era sur notre dernier album “Impermanence”. Nous pouvons être satisfaits du chemin parcouru, et d’être encore debout après toutes ces années. De belles choses sont encore à venir !

Johan : La rage et l’envie n’ont absolument pas changé ! L’expérience fait que nous avons maintenant plus d’outils à notre disposition pour les exprimer et savoir où aller avec tout ça.

Vous avez tous vos vies à côté de Stortregn, Johan est prof de guitare et a sa propre carrière de guitariste classique, Sam est prof de batterie et joue dans plein de projets non metal, Romain est designer graphique je crois, Duran est architecte et Manuel est travailleur social. Pour les plus anciens du groupe, que représentait en 2008, puis 2011 à 2013 STORTREGN pour vous, et que représente STORTREGN maintenant à vos yeux, avec l’expérience, l’évolution de vos vies, de la musique aussi et du monde musical ?

Romain : Comme évoqué précédemment, il y a eu une évolution importante du groupe depuis ses débuts. En 2008, nous étions encore inexpérimentés mais nous avions une passion commune pour la scène suédoise des années 90. Cela nous a nourri et inspiré afin de sortir un premier E.P (Devoured by Oblivion) en autoproduction, avec ses défauts mais sa fougue de jeunesse, il faut bien commencer quelque part !

Par la suite, pour le premier album “Uncreation”, nous avons décidé de tout faire en studio, et pour cela nous avons choisi le Conatus Studio du fameux Vladimir Cochet avec qui nous collaborons d’ailleurs encore aujourd’hui. Dès le départ, cela nous a apporté un cadre, nous a permis d’engranger de l’expérience, de la rigueur et même d’accrocher notre premier label. Une fois la machine lancée, la musique a évolué avec une touche plus moderne grâce au fait d’avoir étendu notre champ d’écoute à des formations plus contemporaines. Ces dernières années, le projet a pris un tournant plus technique et progressif, ce qui demande forcément plus de travail de composition et de mise en place pour le live. Sur le dernier album, il y a également eu un travail plus important sur l’aspect promotionnel, nous avons souhaité offrir plus de contenu vidéo afin de mettre le plus possible en avant ce nouvel opus. Le projet grandit et demande plus d’investissement, ce qui n’est pas forcément facile avec nos emplois du temps respectifs mais nous mettons tout en œuvre pour que rien ne freine l’avancée du groupe.

Duran: Comme l’a précisé Romain, nous avons une large palette d’influences lorsque nous composons notre musique. On essaye de garder notre musique fraîche et contemporaine sans oublier nos racines musicales. Personne n’aime écouter une musique incestueuse!!!!

Pour les moins anciens, notamment Sam, Duran, Manuel que représentait à l’époque votre intégration dans STORTREGN, quels étaient vos objectifs personnels, musicaux et amateurs par rapport à la musique ? Et pour vous aussi que représente STORTREGN à vos yeux aujourd’hui ?

Manuel : Pour moi, Stortregn c’était avant tout des potes : on se croisait régulièrement dans le local que nous partagions entre Stortregn et mon précédent groupe ; on se croisait aux concerts et en festival. Avant d’intégrer Stortregn, j’avais déjà remplacé Duran à la basse lors d’un weekend épique.

Duran: L’important est de faire une musique qui nous plaise et que nous pouvons assumer à 100%. J’ai rejoint le groupe quelques mois après la sortie de Evocation of Light. A cette époque, la composition de Singularity avait déjà été entamée et il y avait beaucoup de concerts en vue. Johan, Romain et Sam m’ont donné l’occasion de contribuer à l’activité du groupe et j’y ai pris goût très rapidement. Aujourd’hui, une année après la sortie du 5ème album du groupe, je suis très fier de ce qu’on a accompli jusqu’à présent et reste convaincu que nous continuerons d’aller de l’avant en explorant la musique extrême et en impactant notre scène relativement “niche”.

En 2011, bien que pas mal de monde citait Dissection surtout, et Dark Tranquillity, dans vos accointances, vous, vous citiez bien volontiers The Faceless, Obscura ou Revocation. Il aura fallu attendre 2018 pour que se révèle cette facette de vous-même.

Du coup quid de votre personnalité ?

Pensez-vous l’avoir trouvée uniquement depuis « Emptiness » ou c’est plus quelque chose de construit et d’évolutif qu’il aura forcément fallu que vous traversiez, tant humainement qu’en tant qu’instrumentiste au cours de tant d’années ?

Duran: Entre chaque album du groupe, il y a eu un bond en avant mais je pense que les influences plus contemporaines se retrouvent déjà sur Singularity. Les riffs sont déjà plus tranchants et plus rapides que sur Evocation of Light et les structures de morceaux sont également plus variées. Le fait qu’on ait pu avoir la contribution de quatre musiciens plus contemporains dessus, à savoir Steffen Kummerer (Obscura, Thulcandra), Simon Girard (Beyond Creation), Ville Viljanen (Mors Principium Est) et Vladimir Cochet (Mirrorthrone, Weeping Birth), en est la preuve. C’est un album qui a ouvert la voie pour composer Emptiness Fills the Void et, par la suite, Impermanence.





En 2018, quand sortait « Emptiness fills the void », on savait que vous aviez fait des changements de line-up auparavant, en devenant plus stable, avec en plus une écriture de titres plus collégiale.

Mais comment Romain as-tu techniquement abordé ton choix de laisser la guitare pour te réserver au chant ? Est-ce que tu te considérais plus apte à chanter qu’à jouer ?

Auquel cas il aurait fallu trouver un chanteur... Je veux dire ton choix a-t-il était fait en fonction de tes capacités vocales ou guitaristiques, ou bien par rapport à tes propres envies finalement ? Est-ce que vous aviez envisagé à un moment de prendre un autre chanteur et toi de rester à la guitare ?

Romain : Il y a eu un concours de circonstances qui a rendu évident ce choix de laisser la guitare.

Tout d’abord le fait que le niveau technique augmentait de plus en plus, mais également pour le bien du live il était préférable de me concentrer sur le chant afin de proposer un travail plus complet, maîtrisé, ce qui a permis que je m’exprime bien plus et cela à donné une nouvelle dynamique scénique.

Pour tout te dire, il y a eu également un facteur par la suite qui ne m’aurait pas laissé le choix. J’ai eu un syndrome des loges qui touche principalement mes mains et mes avants bras ce qui m’a contraint à arrêter la guitare et la basse brutalement. Le principal c’est que l'on ai pu garder l’ADN du groupe en me laissant au chant.

As-tu donc par la suite, parce qu’on sent une différence vocale entre « Singularity » et

« Emptiness... » très nette, travaillé tes différentes voix comme tu l’aurais fait avec la guitare ? Je veux dire as-tu travaillé ta voix aussi assidûment que tu l’aurais fait avec ta guitare ?

Romain : Effectivement il y a une différence. La possibilité de pouvoir pratiquer uniquement le chant et de le préparer pour le live permet de prendre de grandes libertés et de proposer un éventail plus large, plus technique car on peut se focaliser sur cet instrument unique qu’est la voix. Comme dit plus haut, j’ai pu proposer quelque chose de plus complet et maîtrisé. Ce changement a été grandement bénéfique au groupe et cela a pu se ressentir sur les derniers albums.

Parle moi un peu de Versus et de votre album « Endless duality », sorti il y a peu ? Présente nous ce projet, ce que tu y fais, car tu n’y fais pas que le chant, et comment justement tu abordes le chant dans ce type de musique ?

Romain : Alors en effet, dans Versus, j’ai commencé à la basse mais j’ai du arrêter à cause de mes problèmes aux bras car surtout que c’est une style qui demande vraiment de brutaliser l’instrument alors on y va pas de main morte à la basse. Afin de poursuivre l’aventure avec ce projet, j’ai proposé de prendre le deuxième chant, ce qui en plus collait avec le concept de dualité au sein du groupe, donc cet antagonisme entre 2 voix ne pouvait pas mieux tomber.

C’est une toute autre façon de voir les choses que dans Stortregn, une sorte de défouloir, le style aborde le punk, le hardcore et même le black metal. La musique est un bordel organisé qui tranche dans le vif. Je dirais que c’est un groupe de live qui peut sortir également des albums, alors que Stortregn est un groupe de composition qui présente ensuite ça en live. Est-ce que je me fais comprendre? Après, c’est ma vision très personnelle, probablement que mes collègues autant d’un côté que de l’autre ne voient pas les choses de la même façon !

Quand vous avez senti ce changement, et que votre musique mutait vraiment vers autre chose, est-ce que c’est la difficulté technique, guitare , basse et batterie qui a pris le pas sur la musique elle-même ?

A l’écoute de « Emptiness... » et toutes ces guitares superposées, ce long morceau « Children of the obsidian light » , ces solos, pour les deux guitaristes que sont Johan et Duran, en vous donnant les répliques sur les solos, n’avaient vous pas pensé uniquement mathématiques et complexité plus que musique dans son terme général ?

Quand on arrive à ce niveau d’écriture, est-ce qu’on entend encore la musique, ou est-ce que l’on entend que la construction elle-même ?

Duran: Nous essayons toujours d’écrire de la musique qui se tient d’elle-même. Certaines métriques sont plus inconventionnelles, mais il est toujours possible de headbanger sur nos morceaux! La direction “mathématiques et complexité” est toujours intéressante à explorer, ne serait-ce que d’un point de vue cérébral ou pour l’exercice, mais il faut que cela serve la musique avant tout. Si ce n’est que pour la démonstration technique, d’autres musiciens le feront mieux que nous!

La question de la construction du morceau est intéressante car un lien peut être tiré avec l’architecture. La structure est primordiale car elle permet à l'œuvre de tenir et de ne pas s'effondrer.

Johan : Personnellement, je n’ai jamais porté beaucoup d’attention au côté “mathématique” de la musique, pas au début du processus de composition en tout cas. Ce qui guide notre travail, c’est d'abord une idée musicale simple. De cette idée, il est ensuite possible d’en déduire un motif (mélodique, rythmique ou harmonique) que nous pouvons utiliser tout au long du morceau en créant des variations, des transitions, etc... Ça crée du sens et de la cohésion. Finalement, tout ça part d’une idée très simple, d’un “feeling”, sans beaucoup de réflexion à la base.

Avec l’épisode covid, et le manque de concerts, comment s’en est sorti STORTREGN ?

Johan : Nous ne nous plaignons pas. Nous avons sorti notre dernier album en pleine période covid l’année passée, ce qui nous à poussé à exploiter d'autres moyens de promotion que celui du concert. Nous avons par exemple plus misé sur les réseaux sociaux, et nous avons été beaucoup aidé par notre nouveau label The Artisan Era qui nous a aussi permis de toucher un public plus large.

J’avais lu quelque part que vous aviez fait en juin 2018, en tous les cas prévu de le faire, je ne sais pas si cela a été fait, un concert avec Stortregn et que Johan avait réalisé la première partie en offrant un récital de guitare classique décrit d’ailleurs comme du « dark classical classique ».

Romain : Oui effectivement, et j’ai cru comprendre de la part du public présent que ça avait été très apprécié. Ce n’est pas commun de voir une ouverture avec de la guitare classique pour un concert de metal, ça peut ne pas parler à une certaine catégorie de personnes, mais ça a fait forcément son petit effet, et si cela peut amener les gens à aller gratter un peu plus dans ce registre, et les éclairer sur la connexion possible qu’il peut y avoir entre ces deux mondes, c’est plutôt une bonne chose à mon avis.

Quel est donc cet animal ?

Johan : Au départ, l’idée était d’utiliser nos autres compétences musicales pour enrichir la soirée et bousculer un peu les habitudes. J’ai trouvé le projet super, et j’y ai donc joué les “Variations & Fugue sur les Folies d’Espagne” de Manuel Maria Ponce, qui est une longue pièce de 25’ pour guitare seule. Le public était très respectueux et intéressé, même sans avoir forcément tous les codes et les “clés” de compréhension de cette musique. J’ai l’impression que c’est une attitude que l’on retrouve souvent dans ce milieu “alternatif”, contrairement au milieu plus académique ou “classique”, où les gens se montrent aussi surpris, mais sans s’y intéresser davantage. C’est plus vu comme une excentricité.

Ensuite il peut sembler être intéressant de savoir quelle est véritablement votre formation en tant que musiciens, car je crois comprendre que vous oeuvrez dans des univers bien différents ? Par exemple, justement le fait de composer des morceaux de guitare classique pour Johan, mais Samuel joue dans des projets de Jazz, de Ska ou d'électro aussi non ?

Quand on voit vos parcours, vos projets pour certains membres totalement à l’opposé, vos récompenses comme le « Revelation guitare classique 2017 » pour Johan, où est-ce que vous vous positionnez finalement ? Quel est votre univers, car on sait que pas mal de metalleux sont fermés, conservateurs. Vous êtes musiciens avant tout, mais quel univers a votre préférence ou bien c’est le fait de composer qui vous guide dans vos envies, au-delà du style lui-même ?

Duran: Quand j’étais jeune, mes parents tenaient absolument à me donner la possibilité de faire de la musique. J’ai donc commencé par les cours de piano. Plus tard, j’ai commencé la guitare classique et le tambour. Mais dès que j’ai eu ma première guitare électrique, je ne faisais que ça et les professeurs n’étaient pas contents. Du coup, on m’a appris à lire des tablatures sommaires (bien avant Guitar Pro) et j’apprenais les morceaux en me basant sur ces tablatures et mon oreille, pour le meilleur et le pire. Je n’ai pas de formation musicale officielle, c’est en jouant avec les amis et les connaissances que je me suis formé.

Johan : Je ne me soucie pas tellement de savoir où je me positionne au niveau du style, l’important est que j’y trouve mon compte. Ce que je reçois avec un projet, je ne le retrouve pas dans l’autre, et inversement. Ils se complètent.

Et donc effectivement, si ces guitares acoustiques et les influences du classique prennent une place prépondérante dans la musique de Stortregn aujourd’hui, comme on pouvait déjà s’en apercevoir sur « Emptiness... » , vous avez opté pour deux mondes mis côte à côte, sans vraiment les mélanger. Je veux dire en insérant un peu de musique à sonorité classique dans la violence de la musique black/death.

Est-ce que pour vous, il est important de départager ces mondes, même s’ils cohabitent ou au contraire ils peuvent fusionner ?

Romain : Je pense que rien est gravé dans le marbre et qu’il y a d’infinies possibilités afin de combiner ces deux univers. L’un nourrit naturellement l’autre, pas forcément pour les mêmes raisons mais tant que cela sert la musique c’est le principal.

Johan : Exactement! Il faut que ça serve la musique. J’aurais horreur de donner l’impression que le mélange sonne “forcé” et pas naturel.

Dans le second cas, alors pensez-vous que l’on puisse tout fusionner avec la musique metal extrême et ensuite quel est votre avis sur les live ou albums avec orchestre symphonique tels que les Metallica, Satyricon, et autres Rage et le symphonic Orchestra ?

Duran: Il y a toujours moyen de repiquer des éléments d’autres genres et de les adapter au Metal, c’est même primordial au genre et c’est ainsi qu’il s’est développé jusqu’à aujourd’hui. Le fil rouge qui lie Elvis Presley à Gorod existe.

Romain : On peut potentiellement tout fusionner au metal, mais aucune promesse que ce soit audible. L’expérimentation n’empêche pas l'intelligence des choix et de la composition.

Johan : Personnellement, j’ai assez de mal avec la plupart de ces “mélanges” comme on pu le faire Metallica, Satyricon, etc. On se retrouve finalement avec des morceaux de metal traditionnels sur lesquels on “plaque” un orchestre qui se cantonne très souvent à un rôle d’accompagnant, où il apporte simplement une “couleur” supplémentaire à l’ensemble sans vraiment se justifier du point du vue musical. Un bon exemple réussi de ce mélange selon moi, est la dernière sortie “Requiem” de Triptykon.

D’ailleurs et pour finir, est-ce que justement n’est-ce pas souvent les personnes qui viennent d’endroits tels que les conservatoires qui arrivent à ouvrir leur musique d’une manière si éclectique, on pourrait parler de Septic Flesh et Chris Antoniou notamment ?

Johan : Oui, ça aide sûrement beaucoup. Je trouve que Septic Flesh est aussi un bon exemple de ce qui fonctionne bien.

Allez encore une dernière sur ce sujet,vu que vous jouez dans des scènes différentes, comment répond le public à vos propres œuvres non metal ? Je ne parle pas pour toi Romain, Versus étant plus violent dans son style.

Je veux dire quelle est la relation entre ce public là sur vos œuvres hors Stortregn, est-ce que l’intensité, le rapport public/artiste est différent et dans quelles proportions ? Et enfin justement ce public, comment réagit-il lorsqu’il a l’opportunité de découvrir que vous jouez aussi dans un groupe de musique relativement extrême ?

Johan : Je dirais que l’énergie et l’intensité sont les mêmes lors de la performance, tout est juste plus vécu intérieurement pendant le concert. Pour ce qui est du rapport avec le public, je dirais que le monde de la guitare classique est encore assez ouvert, populaire et assez peu dogmatique, surtout si on le compare avec celui du violon ou du piano par exemple. Beaucoup de guitaristes classique jouent de la guitare électrique, du jazz, de la musique du monde, etc…Les gens réagissent donc plutôt positivement.


Voient-ils la technique ou uniquement le résultat général ? Tout le monde n’a peut-être pas les oreilles pour aimer la musique metal…

Johan : D’expérience, c’est surtout le chant que le gens remarque en premier et qui a aussi tendance à les rebuter. Mais on ne fait pas cette musique pour plaire à tout le monde!



Necrolord, Dan Seagrave, Paolo Girardi, se faire plaisir et travailler avec les meilleurs, était-il impératif pour Stortregn ? Il ne reste plus que qui pour travailler avec selon vous ?

Romain : Oui, et le choix du pinceau, de travailler avec de vrais artistes a été délibéré. C’est un prérequis pour nos artworks jusqu’à présent et on fera en sorte que ça le reste. Si notre souhait est d’être le plus authentique et sincère possible dans notre musique et dans ce que l’on dégage, il va de soi que la démarche s’applique également dans le choix du peintre qui va créer notre pochette d’album. Il reste encore des artistes de cette école là, même si de plus en plus de personnes proposent des artworks en digital. Le tout est de choisir le bon, pour ce qui est de notre choix, on vous laissera le découvrir en temps voulu!

Johan : Avoir un artwork de qualité est vraiment quelque chose d’essentiel pour nous. La peinture est un art qui ne vieillit pas (contrairement aux montages digitaux ou aux logos), c’est donc le meilleur moyen pour illustrer notre musique.

Pourquoi encore et toujours Vladimir Cochet ? Quel est ce lien qui vous unit finalement, et si cela n’avait pas été lui, cela aurait été qui ? Vladimir Cochet n’est-il pas l’entité la plus stable chez Stortregn si l’on considère votre évolution musicale, vos artworks, vos labels ?

Duran: Vladimir Cochet est l’arme secrète de Stortregn. Il comprend notre musique, et cherche à l’élever et à la mettre en valeur. Il est effectivement un élément très stable et incontournable dans l’histoire du groupe et je pense qu’il a sa place dans notre futur aussi.

Romain : On ne change pas une équipe qui gagne comme on dit ! Une relation de confiance et d'amitié s’est établie avec Vladimir durant toutes ces années. Notre expérience en studio a évoluée avec et grâce à lui, et notre progression n’a fait que s'accentuer depuis que nous collaborons. Il a le don de valoriser notre musique au moyen de son excellent travail. C'est peut-être notre porte bonheur au fond, et en plus de ça, il a même réalisé un clip pour notre dernier album ce qui en fait un partenaire complet et donc très précieux.


Romain me disait ne plus avoir de votre Ep « Devoured by oblivion » et que « Singularity », vous aviez même été obligés de vendre les vôtres pour les fans. D’abord c’est tout à votre honneur, mais comment se fait-il que vous n’ayez pu conserver d’exemplaires pour vous, ça fait aussi partie de votre histoire au-delà de celle du groupe ?



Romain : La musique est faite pour être partagée, et sacrifier quelques derniers exemplaires pour faire plaisir à un fan n’est pas un grand sacrifice quand on voit comment on nous le rend.

Je suppose qu’un repressage du Ep ou de « Singularity » n’est pas à l’ordre du jour ?

Romain : Pour ne rien te cacher, ce sont des choses qui ont été envisagées, discutées, on va dire que ce n’est pas définitivement écarté, mais malheureusement il faut parfois faire des choix et aussi répondre à la demande du public. Nous réfléchissons régulièrement sur les projets à venir et nous essayons d’affiner au mieux nos choix afin de proposer le meilleur.

Concernant votre dernier album , alors je ne suis pas musicien émérite comme vous tous, mais le titre instrumental « Impermanence » , « The walkind dead » ou pas « The walking dead » ?

Duran: Absolument pas! Je n’ai jamais regardé la série.

C’est marrant en plus de la musique, en plus des pochettes et de leur artistes, on constate que la couleur est aussi importante chez STORTREGN, je ne sais pas si vous l’avez calculé, mais le premier album est sombre, pas forcément marron, puis celui d’après tout bleu, puis celui d’après tout bordeaux/violet (ça rappelle d’ailleurs finalement le premier Covenant « In times before the light »), puis tout vert, et maintenant le dernier tout marron/sable.

Avoir une tonalité de même couleurs sur vos albums, est-il quelque chose qu’on peut considérer en signature de votre part, ou c’est totalement le fruit du hasard ?

Romain : Si je ne me trompe pas, ça faisait partie des directions qui étaient données lorsque l'on passait commande pour une peinture, donc sans forcément parler de signature, on pourrait dire que c’était un souhait de notre part.

Vous vous êtes toujours entourés de musiciens chevronnés, j’en veux pour preuve la présence de André Bogado Merlin, au chant sur le titre « Cosmos eater » sur votre dernier album « Impermanence » .

Si vous voulez bien présenter André Bogado Merlin qu’on en sache un peu plus sur lui, indépendamment du fait qu’il était guitariste live de session chez vous , qu’il était bassiste live de session chez Hypocras groupe de Samuel, parce que là c’est au chant où on ne l’attendait pas. Si je ne dis pas de bêtises, il a un soundcloud où l’on peut écouter quelques morceaux instrumentaux de sa composition non et je crois qu’il joue dans d’autres formations non ? (NDLR : Question erronée, question posée quand même !)

Duran: C’est le meilleur chanteur du monde, mais il chante uniquement sous sa douche.

Manuel : Je ne savais pas que Merlin poussait la chansonnette, mais ce dernier est un excellent guitariste et c’est bien dans ce rôle-là que nous l’avons invité sur le titre Cosmos Eater. Merlin nous accompagne depuis 2018 en tant que remplaçant attitré de Duran et Johan. Il joue dans plusieurs groupes tels que Versus (avec Romain), Murge, From Nowhere, Iguane et The Mudcats. Jetez-vous dessus, c’est vraiment de la qualité !

Romain : Alors pour la petite rectification, Merlin a participé à la composition de “Cosmos Eater” et s’illustre sur le magnifique solo de fin, mais il n'a pas participé au chant. Maintenant que tu le dis ça pourrait être une idée à creuser dans le futur ! Héhé !

De la même manière, on peut aussi présenter Alessia Mercado qui est aussi en guest vocal sur le premier titre de « Impermanence », morceau aussi divin qu’il est long « Ghost of the past » Et n’oubliez pas un seul de ses groupes !

Manuel : Tout comme Merlin, Alessia est une figure que l’on ne peut pas rater dans notre scène genevoise puisqu’elle joue dans Murge avec Merlin, Exorbitant Prices Must Diminish, Tzitzimime et qu’elle remplace Romain de manière ponctuelle depuis 2018.



C’est la première fois que vous preniez des guest vocals ?

Johan : Nous avions déjà invité Ville de Mors Principium Est et Vladimir Cochet sur deux titres de l’album Singularity.



Et ces passages aériens, un peu jazzy sur « Grand nexion abyss », on en parle ? Est-ce la prochaine évolution de Stortregn ?

Johan : Il est difficile de donner des prévisions claires et précises sur la prochaine évolution du groupe, mais c’est bien sûr une des directions que l’on aimerait garder pour la suite. Nous sommes pour la plupart des grands fans de prog, et on cherche toujours à surprendre les gens en restant le plus imprévisible possible.

Allez fin du calvaire, merci de vous être prêtés au jeu des questions. Je vous laisse le mot de la fin. Mais précisez tout de même où et quand on peut vous voir en concert cette année ?

Johan : Merci pour tes questions intéressantes et ton taff! Suivez-nous sur FB ou Instagram pour les dernières news. Du lourd est en préparation!

Romain : Merci pour ton travail et ton temps. J’ai également beaucoup apprécié l’article que tu as fait sur le groupe, ce qui complète bien cette interview, je trouve. On peut en apprendre un peu plus sûr nous pour ceux que ça intéresse. Merci aussi au public qui nous suit depuis de nombreuses années ainsi que les nouveaux arrivants. Pour l’instant, nous n’avons que deux dates annoncées  Un festival, le New Blood Fest 2, le samedi 15 octobre 2022, et une autre date le samedi 12 novembre 2022 à Nice à l'Altherax, venez nombreux !


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Crédits photos:

Merci  à Olivier Jacquet 
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Liens :

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Arch Gros Barbare

28/06/2022