Entre thrash old school et vieux hard core/crossover de la bonne époque, VERBAL RAZORS, est un groupe musicalement très à part dans la scène hexagonale. Atypique, mais aussi très énergique, le groupe a sorti cette année 2020, son troisième album, une pure tuerie. Afin de découvrir le monde très à l’ancienne, voici une petite interview avec Simon et Matthieu.
Salut à vous, douze ans d’existence, toujours autant la pêche et une énergie à revendre, cet esprit punk, hardcore et thrash semble être la véritable signature du groupe. Est-ce que, pour vous, l’essence de cette musique se retrouve plus dans cette concentration rock’n’roll, primaire, sauvage et authentique que l’on retrouve aussi dans la scène grind core, plutôt que dans la recherche de la performance, de la complexité technique avec du clic partout à s’éloigner de la chaleur réelle de la musique et de la hargne qu’elle peut procurer ?
Salut !
S. Nous faisons clairement parti de ces groupes qui aimons et abordons la musique de façon rock’n’roll dans le sens « brut, sauvage, organique, spontané, authentique » et pour ma part de manière plus générale quand j’écoute de la musique.
J’ai grandi avec la culture hardcore américaine des années 80’s, punk et rap US. Que ce soit dans n’importe quel style musical, j’aime les choses « authentiques » et la modernisation de la musique dans le sens « production hyper clean » ne me parle pas vraiment.
Mais ça ne n’empêche pas d’aimer un album qui sort de mes « préférences esthétiques de production » ; j’écoute les chansons avant tout, ce qu’elles racontent et les émotions, énergies qu’elles dégagent.
M. Oui définitivement, nous préférons miser sur une concentration de rock’n’roll lorsque nous composons plutôt que de tendre vers quelque chose de complexe et technique. Pour plusieurs raisons : d’abord on ne sait pas faire autrement, nous ne privilégions pas la technique dans la musique. La technique, c’est bien mais il faut savoir s’en détacher lorsqu’il s’agit de composer. L’essentiel reste d’écrire des chansons et pas de concentrer toutes tes heures de travail sur un instrument dans une chanson. Si on parle de groupes dits « techniques », par exemple Coroner, moi ce que je retiens, c’est la chanson, je m’en tape que les mesures soient complexes ou que je sois incapable de reproduire ça à la guitare.
Qu’est-ce qui vous motive en premier lieu quand vous écrivez vos morceaux ?
M. Plusieurs choses : d’abord, essayer de ne pas refaire les mêmes chansons d’un album à l’autre. Comme tous les groupes, nous avons bien-sûr des gimmicks de compositions ; c’est ce qui donne la couleur d’un groupe. Mais on reste attentif à ne pas se répéter. Il y a aussi l’envie de jouer les compositions en live. Pour ça, il faut être capable de se projeter sur l’effet qu’elles auront sur scène, mais surtout être capable de les jouer sans devoir rester les pieds dans le béton car les plans sont injouables en live. Et enfin, ne pas s’interdire des choses c’est important. On a essayé de le faire dans ce dernier album qui va chercher des choses que nous n’avions jamais faites je crois (choix de tempo, couleur de certains riffs…)
S. Que ce soit efficace bien-sûr, accrocheur dans le sens écrire « une chanson » et non pas une performance musicale.
On peut dire qu’on compose de manière « pop » comparé à certains groupes dans ce style musical.
Cela va-t-il de pair avec les sujets traités, comme certains engagements politiques ou autres problèmes sociétaux qui touchent beaucoup plus à l’humain et sa manière de vivre ensemble ?
S. Oui bien-sûr, selon la couleur d’un morceau, ça entraîne des sujets de textes bien précis.
Un morceau un peu épique aura un texte un peu « grandiloquent » tandis qu’un morceau bas du front aura un texte plus « frontal » etc. Après il y a des sujets qu’on n’aborde pas comme les invasions de zombies et boire de la bière à fond la caisse, même si on aime les 2 haha. Mais beaucoup de groupes le font déjà et ce n’est simplement pas ce dont on veut parler.
M. Les sujets traités sont, d’une certaine manière, engagés mais rarement de façon 1er degré. On est plus préoccupé par ce qui nous entoure, les problèmes de société (violences politiques, problèmes environnementaux…) que par des guerriers voulant défendre le métal à travers le monde. Ça se traduit donc dans les textes mais aussi, là où on va jouer, la façon dont on diffuse notre musique : aller jouer pour soutenir des assos ou participer à des compilations afin de récolter des fonds pour soutenir des causes.
VERBAL RAZORS, c’est une croisée des mondes, punk, hardcore, thrash, crossover et une voix très atypique de Simon. Finalement, cela vous met totalement à part depuis toutes ces années, à ne jamais vous enfermer dans une scène hermétique. Alors, au-delà de votre style musical singulier pour lequel peu de monde, voire personne ne semble s’être approché dans l’hexagone, est-ce que si la voix de Simon n’avait pas été celle qu’elle est, vous auriez revu votre copie en matière de composition ? Je veux dire la personnalité de sa tessiture est-elle l’arme fatale de VERBAL RAZORS ?
M. Oui, et d’ailleurs c’est ce qu’on a fait quand on a monté le groupe et commencé à composer. On imaginait quelque chose de beaucoup plus thrash métal. Puis, Simon est arrivé et a cassé nos codes et réflexes de composition. On a trouvé ça hyper cool et on a adapté la composition pour lui faire de la place.
S. Effectivement, VERBAL RAZORS est une croisée de tout ça. Et pour répondre plus précisément, c’est une chose qui s’est faite naturellement, que ça sonne aussi bien thrash que punk, hardcore, c’est juste logique vues nos diverses influences.
Le fait d’écouter « black flag, minor threat » depuis mon plus jeune âge, forcément, ça influence sur comment je ressens la musique. Je chante simplement avec ma « voix » sans jamais me poser la question du genre « faut que je chante comme ça, faut que ça sonne comme ça... ». Je ne me voyais pas mettre une patate chaude dans la bouche pour chanter ahah.
« By thunder and lightning », votre troisième album, est sorti au mois de mars 2020 chez Deadlight Entertainement. Malheureusement, le label a fermé ses portes peu de temps après. Vous saviez que cela allait être le cas ? Est-ce que vous avez eu la sensation que, peut-être, l’album ne sortirait pas ou, malgré tout, il était prévu que cela aille jusqu’au bout ? Surtout que j’ai cru comprendre que la signature avait été hyper rapide !
S. Deadlight Records a sorti la version « digipack » de l’album et a également participé à la sortie vinyle qui est en co-prod avec plusieurs labels (Crapoulet, Dirty Guys Rock, Inhumano, Crustatombe, Firecum, Emergence, Metro Beach)
Nous ne savions pas que Deadlight allait fermer ses portes et peut-être qu’eux-mêmes non plus. Donc, aucun doute sur la sortie de l’album de notre côté.
Effectivement, la signature s’est faite très rapidement. Yoann de Hellfest Prod nous a mis en contact avec Alex de Deadlight qui nous a dit « Ok » 35 minutes après avoir reçu le mail, juste le temps d’écouter l’album en gros, héhé.
Ce qui caractérise VERBAL RAZORS, c’est aussi ce côté Do It Yourself, que l’on vous donne. Cependant, il y a toujours eu plusieurs labels sur vos productions précédentes finalement, je parle des deux premiers albums. Mais, ceci dit, il est vrai qu’il était difficile de trouver vos prods dans les réseaux dits « normaux ». Alors, pourquoi pour « By thunder and lightning » il y a eu ce changement radical sur un seul label je crois, avec un circuit plus « classique » pour la version cd, car il me semble que la version vinyle effectivement présente plusieurs labels ?
M. Pour le dernier album, il y a eu une promo plus conséquente que les précédents. C’est dû en partie à Deadlight avec son réseau plus dans le métal. Il a l’habitude et il sait comment faire une bonne promo. Il a donc géré tout ça : chroniques dans la presse, des demandes d’interview… Nous, on est assez nul pour ça. C’était super qu’il fasse ça pour nous. L’album est aussi sur les plateformes numériques ; on s’est dit qu’il était temps de le faire. On a toujours eu un peu la flemme de s’occuper de ça et de la promo en général dans le passé.
S. Pour répondre au côté « DIY » que l’on nous donne, c’est une chose tout à fait naturelle et normale pour nous de faire des choses par nous-mêmes. Nous gérons en grande partie le booking des dates, le studio, on a notre propre van etc.
Mais il y a beaucoup de gens pour nous aider dont les labels pour les sorties d’albums et les assos pour organiser les concerts.
Si tu attends qu’un gros label te signe pour te tenir par la main, tu ne fais jamais rien. Et nous aimons aussi nous occuper de certaines choses et avoir du contrôle sur notre groupe.
Ce nouvel album balance encore la purée comme il faut dans les petits pois. Vous aviez enregistré « Misleading innocence » en huit jours. Est-ce que cela a été encore le cas, d’autant plus qu’il y a plus de titres et qu’il est forcément plus long ? Toujours pas de clic ?
S. « By thunder and lightning » a été enregistré en une semaine également par Guillaume Doussaud au Swan Sound Studio. Petite parenthèse, ce fut une super rencontre : il est très patient, très pro et bien à l’écoute de ce que tu veux mettre dans ton disque. Il sait se montrer à la fois présent et se faire oublier pour que tu ailles au bout de tes idées.
Pour le clic, on avait défini les tempos des morceaux lors de la composition pour éviter de s’enflammer lors des prises studio et de tout jouer à fond la caisse. Nous avons juste utilisé le clic pour se le remettre en tête avant d’enregistrer, mais il n’a pas été utilisé lors des prises. Le tempo doit donc bouger par moment mais tant mieux, c’est plus vivant ainsi, et de toute façon on sait pas jouer au clic haha.
Vous avez mis cette fois-ci quatre ans avant de sortir un nouvel album, qu’est-ce qui a ralenti la cadence ? L’écriture, l’argent, la flemme ?
S. Il y a eu un changement de line up. Pierrot (batterie) a quitté le groupe. Suite à ça, Antoine nous a rejoint assez vite. Il nous a fallu un certain temps pour remettre le set en place et s’adapter à un autre feeling de batterie.
Nous avions des dates et une tournée de prévue. On a donc privilégié le live plutôt que de se mettre en « stand by » pour composer. Rien de mieux que le live et les tournées pour apprendre à jouer ensemble et à vraiment mieux se connaître et partager la vie d’un groupe. C’était important de passer par ces moments-là avant de se mettre à composer ; ça explique ce délai assez long, c’est vrai, entre le 2ème et le 3ème album.
Vous attachez pas mal d’importance aux visuels de vos disques. Le premier album, vous aviez travaillé avec Freak City mais, bien qu’épuré, c’était quand-même bien pensé le devant et le derrière, très punk hardcore crossover dans l’esprit. « Misleading innocence » était déjà travaillé mais le dernier rejeton l’est encore plus. Et si « Misleading innocence » s’inspirait du premier titre et avait un message dans la métaphore, qu’avez-vous voulu montrer avec l’artwork du nouvel album ?
M. Il y a plusieurs thèmes abordés dans l’album mais l’état de la planète et ce qu’on en fait sont des thèmes qui reviennent plusieurs fois dans « By thunder and lightning ». La pochette illustre le morceau « Trash ». C’est l’histoire d’un éboueur qui voit nos déchets s’accumuler chaque jour. Il se transforme en une sorte de Dr Frankenstein qui fait naître par la foudre un monstre, un monstre que nous avons tous créé par notre surconsommation.
C’est notre ami Jérôme Brizard qui est aux crayons pour cette pochette. Il est auteur de BD, illustrateur, organisateur de concerts sur Nantes ; bref un homme très occupé. On aimait son travail. On lui a expliqué le concept et il a commencé à travailler dessus. On était sur le cul quand on a vu l’illustration, encore merci et bravo à lui !
Chose aussi à souligner : les albums de VERBAL RAZORS ont toujours été sortis « surtout » en vinyle puisqu’en cd, on en trouvait en cardboad sleeve. Alors, pour vous le vinyle représente quoi par rapport au cd ou même à la cassette ?
S. Le vinyle est vraiment revenu en tant que 1er support dans la musique underground, ce qui est une très bonne chose, que ce soit pour le son, la durée de vie et la place offerte au visuel pour faire quelque chose d’intéressant. Il fallait aussi faire un choix du support, car nous n’avions pas les moyens de sortir les albums sous plusieurs formats pour les 2 autres albums.
Le vinyle, à nos yeux, représente quelque chose de plus « authentique », de plus « tactile » ; l’impression aussi de faire une écoute plus attentive, le fait de devoir régler la vitesse d’écoute, de changer de face… Il y a quelque chose de « physique ». Quant à la K7, le label Knives Out de Paris en a sorties ainsi que des pictures disc de « Misleading Innocence ».
Quand on écoute ce que vous faites depuis douze ans, bien-sûr qu’on pense à D.R.I, à S.O.D, à Municipal Waste mais quand on vous lit ou écoute, votre plus gros amour, votre plus grosse influence, c’est Exodus. D’ailleurs, le nom du groupe vient d’un de leurs morceaux. Alors, il a quoi de particulier Exodus à vos yeux parmi la multitude de monstres du thrash qui existent ?
M. Bien sûr il y a des dizaines de super groupes mais chez Exodus, il y a une rage un peu particulière, le chant déjà de P. Baloff et S. Souza mais surtout cette avalanche de riff ; on a le sentiment que ça s’arrête jamais avec eux, c’est jouissif à écouter. C’est de cette façon qu’on essaie de composer.
S. Que ça fasse penser à DRI, SOD, Municipal Waste et plein d’autres, je pense que c’est vraiment lié au chant typé punk, hardcore qu’on a en commun avec eux.
Je sais que vous êtes un groupe de vrais potes. Est-ce que vous concevez faire de la musique autrement qu’entre potes ? Je veux dire, quand on voit tous les projets qui se montent à distance, avec des mecs qui ne se voient jamais, qui enregistrent chacun dans leur coin, qui ne répètent pas ensemble... Quelle est votre vision personnelle de ce que peut procurer un groupe à chaque membre, de ce qu’est un groupe dans son essence et de la définition du mot groupe dans votre bouche ?
S. Je ne conçois pas du tout le fait de faire un groupe sans ami(e)s. Le côté musical n’est qu’une partie de ce que l’on vit en groupe. Le fait de faire des tournées où tu te tapes 3000 kms en 10 jours avec des trajets de 6h d’une date à l’autre ; si tu n’es pas avec de vrais ami(e)s, je pense que ça peut être vite très pénible voir invivable.
Un groupe peut procurer ou signifier des choses différentes selon les personnes et je ne parle pas que de nous. Pour certaines personnes, c’est une échappatoire. Pour d’autres, c’est vraiment la musique avant tout, le message à faire passer, le côté humain, la rencontre de pleins de gens, la fête… Ça peut être aussi tout à la fois.
Un groupe permet aussi de sortir du quotidien, que ce soit le boulot et tout le stress que ça peut engendrer. Aussi de faire les choses comme on le ressent et pas cracher bêtement quelque chose de notre bouche comme on nous apprend à l’école.
C’est pour ces raisons que je n’aime pas les groupes formatés de toute pièce ; si c’est pour reproduire les trucs de merde de notre société qu’on nous inculque depuis l’enfance, je préfère faire du curling, c’est dire…
Rien à voir en termes d’influence, mais est-ce que vous écoutez ou avez déjà écouté Intense Degree ?
S. Ah je ne connaissais pas ce groupe, j’écoute actuellement en t’écrivant héhé… Bah merci pour la découverte ! Hyper cool ! Ça me fait un peu penser à « The Stupids » également d’Angleterre. Bon et avec un titre « skate bored » ça ne peut qu’être des gens cool ! Ahah !
Vu que c’est un peu le bordel avec la covid, je suppose que ça va être compliqué de défendre l’album sur scène pour l’instant, surtout que « By thunder and lightning » est le premier album avec Antoine à la batterie. Qu’est ce qui change dans son jeu par rapport à l’ancien batteur ? Car il semble avoir apporté beaucoup dans la composition, et c’est même lui qui a masterisé l’album ?
S. Oui c’est effectivement compliqué pour défendre l’album. « By thunder and lightning » est sorti le 13 mars ; on pouvait pas faire pire en terme de timing. Ahah ! Antoine vient de la scène punk rock et a donc une façon de jouer très différente de Pierrot. Ça nous a permis de sortir un peu de notre zone de confort et d’aborder la composition différemment. Il a beaucoup apporté dans la musicalité, que ce soit mélodique et bien sûr rythmiquement. Il joue aussi de la basse, a de très bonnes oreilles et bon goût héhé. Il a également beaucoup apporté niveau du son du groupe par rapport aux réglages des amplis...
Et oui c’est lui qui a masterisé l’album, un vrai couteau Suisse cet homme !
Il me semble avoir lu que vous appréciez jouer dans des « squats », « cafés-concerts » et autres lieux très roots, cela fait un grand écart avec le Hellfest ou le Motoc ; qu’est-ce qui vous plait dans ces toutes petites salles où l’esprit punk est très présent ?
S. Effectivement, on joue beaucoup voire essentiellement dans les squats, lieux associatifs, cafés concert… On a toujours plus tourné dans le milieu punk, hardcore que metal. Il y a une vraie scène underground, DIY dans le punk où les gens sont activistes et font les choses d’eux même, sans subventions, autorisation de mairie etc. Le fait d’organiser de cette façon est politique.
On aime aussi être proche des gens quand on joue, ce qui ne nous a pas empêché d’aimer jouer au Hellfest, ou autres gros festivals. Le fait de faire les deux casse aussi la routine d’un groupe, tu te retrouves dans des situations très différentes.
Pour ma part, ça a plus de sens de jouer dans un squat, un lieu associatif devant 80 personnes dans le sens où les gens sont aussi là parce qu’ils aiment ton groupe et qu’il y a un vrai échange après le concert, que ce soit au merch ou accoudé au comptoir.
C’est différent quand tu es mêlé à 300 groupes et, soyons honnêtes, les gens viennent plus pour Sepultura ou Megadeth que pour VERBAL RAZORS.
Bon, vous avez une vue sur l’avenir des concerts pour du moins le début de 2021 ou rien du tout ?
M. non, rien de rien, comme tout le monde. On profite de ce temps pour composer d’autres titres, ça permet d’avoir l’impression de continuer à avancer en attendant qu’on sorte de ce merdier… Tout ce qu’on espère, c’est que les lieux dans lesquels on joue habituellement tiennent le coup. Très souvent, l’économie est fragile dans les milieux DIY, il va y avoir de la casse et sûrement des fermetures… Il est bien possible qu’il faille se bouger à la suite de cette crise pour que ces lieux vivent encore.
S. Rien du tout, on a arrêté de tenter de reporter des dates vu que c’est déception assurée à tous les coups.
Arch Gros Barbare
19/11/2020
Liens :
https://www.facebook.com/VerbalRazors