WALHALLA - Release The Beast -

Groupe : WALHALLA

Titre : Release The Beast

Label : Great Dane Records

Année : 2023

Du black/thrash qui sent la vieille charentaise, ça fait toujours plaisir à se mettre entre les oreilles.
WALHALLA vieux projet de 1996 du finlandais Lors Heikkinen (SouldGrind, Tenebrae et ex-Gloomy Grim pour ceux qui suivent), a sorti son deuxième album 23 ans plus tard. C’est certain vu l’agonie actuelle, c’est un peu dommage qu’il pointe son nez que maintenant, parce qu’il faut jouer des coudes pour arriver à choper une bouffée d’air frais. Mais qu’importe, le garçon, s’est entouré de monde depuis 2020 jusqu’à 2022, en plus des mecs qui ont baroudé et également joué dans de nombreux groupes plus ou moins obscurs et underground dont Gloomy Grim qui revient souvent.

Voici un album de trois quarts d’heure qui passe sous les radars, mais pourtant il fait son taff.

Déjà visuellement ça rappelle pas mal la fin des 90’s / le début des 2000’s, cette petite peinture de Sonja Ekbom pose le décor évidemment viking et scandinave qui aujourd’hui a été usé à outrance, mais c’est musicalement surtout très ambiance « groupes de chez Osmose » des 90’s. Quand tout arrivait en même temps les Tsatthoghua, Vondur, Imperial, Rok, Gehennah...Ces groupes blacko/punko/thrash avec une énergie phénoménale !

Ensuite niveau prod, c’est propre, on aurait pensé que ça sentirait le souffre, mais que nenni, WALHALLA vient de Finlande, origines oblige, le son est propre comme tout ce qui vient de là-bas. Mais ce qui change la donne c’est cette facette très « j’envoie de la rage et on verra ensuite ».

Alors ça ne se remarque pas forcément sur le premier titre «  Through the shores of Acheron » qui reste très scolaire et protocolaire sans vouloir aller dans la folie et l’anarchie. Déjà avec « Ensemble to the feast » beaucoup plus court, on sent que WALHALLA a envie d’écrire un black/thrash d’anciens, celui qui déchire la paroi urétrale, mais surtout qui a une âme. On sent sur ce morceau l’envie d’y mettre un petit lead de troll qui donne une mélodie et des guitares qui te chient à la gueule comme Slayer a su le faire il y a si longtemps.

L’album n’est pas vraiment court, c’est sans doute pour cela que WALHALLA prend son temps pour monter en puissance, il faudra se concentrer sur la trollisation agressive de « The bride of the profane » qui sent le Motorhead sauce black metal, pour prendre enfin dans la tronche « Peace love and undertanding » à la rythmique compulsive et punko thrash ou blacko masochiste, révélant enfin les véritables capacités musicales du groupe. La dernière partie est violente, anarchiste à souhait et si t’envoie le bousin sur les planches, c’est clair que ça monte crescendo en pugilat.



En surface on peut passer à côté de cet album , mais en profondeur on s’aperçoit qu’il a du coffre. Alors oui, les moins de 22 ans vont lui pisser dans la bouche, mais cet album est un réceptacle de haine et pisse lui dessus il t’éclaboussera en retour comme un chien qui s’ébroue.. C’est vrai qu’à partir de « Peace love... », on est plus chaud et ouvert à recevoir le style crasseux de WALHALLA et l’album nous offre aussi volontiers la folie et la violence qu’on exige.

« Cabin in the woods » est d’une dynamique ultra violente, ça part dans tous les sens, on ressent tout de même cette légère envie de mettre un soupçon d’ambiance de vieux troll sur les morceaux, c’est le cas pour « Demons Over nordland ». Alors on n’est pas chez Finntroll loin de là, mais malgré tout dans sa violence ce morceau commence son entrée sur ce genre de choses pour finalement l’écraser et balancer une puissance vraiment jouissive.

Avec ce second album WALHALLA avait sans doute envie de composer pour composer, de faire de la musique pour la musique, le début de l’album ne le valorise pas mais tout ce qu’il se passe après « Peace love... » donnera aux vieux fans d’un black raw et primaire et d’un thrash assez guerrier et massif à la limite du death/thrash.

« Release the beast » est un album qui sent le cuir et la bière. On écoute ça dans un vieux bouiboui, avec Lucifer à ses côtés en sirotant une vieille binouse frelatée et l’ambiance est à son paroxysme, « Walhalla rising » c’est la branlée.

Et le cul vissé entre violence et puissance de rythmique de punk à chiens en vestes à patches, l’album fait son travail et WALHALLA nous offre un bon moment très basique mais d’une efficacité redoutable.

Arch Gros Barbare

15/10/2023