WARFAITH - Atomic Hangover -

Groupe : WARFAITH

Titre : Atomic Hangover

Label : Mystyk Prod

Année : 2023

Onze ans que le groupe existe, il aura traversé quelques mutations pour en arriver aujourd’hui à ce félidé atomiquement nucléaire, porteur de mauvaises augures et destructeur de mondes.

C’est vrai que WARFAITH du temps de « Blood and war » se cherchait un peu. On sentait déjà leur identité thrash qui ne faisait aucun doute, mais ce n’était pas encore le thrash crossover que le groupe propose aujourd’hui. Deux ans plus tard en 2015, la personnalité des nancéens s’était affinée. Déjà visuellement, parce que leur pochette inspirée par les allemands de Sodom sur « Wise man is dead » donnait un style plus affirmé, et musicalement les mecs avaient envie de donner de la couleur à leur thrash. Puis plus rien…

Sans doute la majorité pour certains, la maturité pour d’autres, la puberté pour… Non pas la puberté, mais l’âge, la vie, les engueulades, l’amour, voire même les chiens sont passés par là...Et il aura fallu qu’on arrive en 2023 pour que WARFAITH refasse surface et sorte de son baril de déchets nucléaires.

Alors c’est vrai qu’en 2019, un an avant la première fin du monde coronaviriene (sont-ils extralucides?), « Pint of pils » est sorti, Ep huit titres tout de même. Et ce Ep montrait les changements de line-up qui avaient été opérés sur les mois de disette après la sortie de « Wise man is dead », et ces changements de personnes et de bandanas ont été bénéfiques pour le groupe, parce que c’est à ce moment là qu’il a commencé à virer sa cutie et pencher pour un crossover à l’ancienne (le bassiste est-il responsable de tout ??) et à montrer leur amour pour les chats.

Et le temps de choper tous les variants qui ont pu exister depuis 2020, sans compter des vaccins qui ne rimaient à rien (sauf avec la rime), ce n’est que cette année qu’est arrivé le nouvel album « Atomic Hangover ».

Toujours thrash et encore plus crossover, WARFAITH n’a plus de limite dans le Chatanisme. Ce nouvel album dont l’introduction rappelle un truc lointain qui nous est resté en tête depuis la « Saint Glinglin », va encore plus loin.

Onze morceaux , avec une production ultra puissante signée Simon Muller du FH Studio et un artwork fait pour plaire ou pour déplaire mais pourtant signé Lothaire, c’est ce que propose WARFAITH.

A voir comme ça, évidemment que c’est l’humour potache, des chats, des extra terrestres, de la bière ,de la bonne humeur et une énergie débordante et dévorante qui ressortent de ce nouvel album. Mais pourtant une fois après avoir gratté sous la première couche superficielle on s’aperçoit qu’il y a un travail énorme. Effectivement la production est fouillée mettant réellement en avant la qualité guitaristique et de composition du groupe.

Mais il n’y a pas que ça,WARFAITH donne l’impression de faire le teuteu qui rigole, qui picole et qui montre son fessier à qui veut bien le mater, mais en fait il n’en n’est rien. Sous leurs airs de bas du front, on sent bien que cet album a été écrit en prenant largement le temps qu’il fallait pour composer quelque chose qui s’approche de l’excellence dans ce style thrash/crossover.

Pourquoi ? Parce que si sur leurs productions précédentes, il y avait matière à critiquer et parfois peut-être s’emmerder pour les plus mauvaises langues, « Atomic Hangover » c’est une successions de tubes interplanétaires, boostés aux rayons lasers. La fin du monde arrive et les chats vont balancer leur miction atomique, foutant le feu à tous les murs.

On va vite faire le rapprochement avec Municipal Waste, mais WARFAITH a ce logo depuis un moment, oui, le bassiste paye son bandana à tous vas, ok...Mais si WARFAITH possède la folie des Municipal Waste , ces mecs ont réussi à écrire un album aussi inspiré que le dernier Verbal Razors « By thunder and lightning » et si le côté thrashcore est présent chez WARFAITH, on s‘aperçoit rapidement que la mélodie est tout aussi importante, et que les riffs ne sont pas là que pour la rapidté.

WARFAITH a besoin d’atmosphères, de donner le frisson, c’est le cas pour la montée en puissance de « Beerminator » ; commencer l’album comme ça donne la tonalité immédiatement. Gros travail de la part de Max niveau chant, qui en plus de hurler comme à l’accoutumée comme un vieux coreux sur le retour, il varie tous les plaisirs, à conter ses histoires ou bien même chanter sur « Brainsucker » ou « Doomsday corporation ». Et sa tessiture est aujourd’hui nettement plus en adéquation avec le nouvel esprit du groupe.

On prend branlée sur branlée, « Berrminator » la plus longue, (sans doute grâce à son intro) pose les bases, du riff  il y en a et de qualité, mais du solo, en revanche on en prend dans la tronche à tous les étages.

Entre vitesse et sans précipitation, « Beerminator », « Brainsucker », « Light your fire with beer » et ce jusqu’à la fin, ont toutes leur lot de speed avec des passages extrêmement acides, sans que ce soit du crack, mais surtout de solos qui donnent à la musique de WARFAITH la petite différence avec les autres.

Titres courts, mélange de crossover/thrash un peu thrashcore mais surtout une musicalité indéniable en plein milieu d’une vitesse effroyable.

C’est agressif, mais electrique et ça fout la trique ! Salut Patrick !

« Light your fire with beer » la plus courte, est l’embassadrice de l’album, sans équivoque, les dauphines le savent.

Et dans ce même humour on avance jusqu’à « Catzilla » histoire que WARFAITH dépèce son fil conducteur , et « Catzilla » fait mal aux doigts, c’est à ce mi parcours qu’on retrouve bien le crossover thrashcore que veut quand même conserver WARFAITH. Ça swingue comme jamais, et à moitié album on sait que c’est un putain d’album.

Les intros y jouent aussi pas mal, c’est le cas pour la folle « Alf must die », cette belle référence au plus grand bouffeur de chats de la galaxie n’est qu’une expérience musicale incomparable, et encore une fois la mielleuse voix de Max amène le truc au fond du trou pour mieux y enterrer cet enfoiré d’extra terrestre.

On ressent un léger essouflement en fin d’album, mais rien d’alarmant, « Satan is a cat » vous explique tout. Et des vérités vous en aurez.


Alors oui, WARFAITH prend le partie d’en rire et d’avoir de la bonne humeur, denrée rare aujourd’hui, et ça fait du bien. Pour autant ils sont efficaces dans leur production, et cet album vous donnera véritablement une gueule de bois atomique.

Arch Gros Barbare

08/06/2023