ABYSSAL ASCENDANT -Chronicles of the doomed worlds-Part II : Deacons of abhorrence-


25 octobre 2020

ABYSSAL ASCENDANT COVER.jpg (81 KB)

Groupe : ABYSSAL ASCENDANT

Titre : Chronicles of the doomed worlds-Part II : Deacons of abhorrence

Label : Dolorem Records

Année : 2020

Il aura fallu cinq ans, cinq longues et interminables années, pour faire émerger ce gigantesque titan hors de la glace, cet imposant chef d’œuvre qui doit faire suite à son alter-ego « Enlightenment from beyond ».

La deuxième partie des chroniques est venue jusqu’à vous de son pas lent et assuré pour imposer encore une fois la brutalité d’ABYSSAL ASCENDANT entre vos oreilles fragiles, et vous faire trembler de plaisir tellement cette œuvre est magistrale dans l’histoire du death metal français.

Si la première partie des chroniques avait inspiré le respect, il apparaît inéluctable que « Deacons of abhorrence » hisse ABYSSAL ASCENDANT au niveau des meilleurs groupes de death metal hexagonaux, sur quelques années en arrière et pour quelques années en avant.

Et si les influences que l’on savait donner au groupe en citant Morbid Angel dans ses moments les plus sombres, ou encore Immolation dans ses passages les plus noirs, aujourd’hui ABYSSAL ASCENDANT a su muer et laisser cette peau d’influences au sol pour écrire quelque chose d’unique, de puissant, de robuste qui traversera les années comme certaines espèces arrivent à le faire.

La machine est en marche ; et si les inspirations sont toujours lovecraftiennes, il est certain que ces nouvelles trente-sept minutes d’un death metal brutal et posé auront raison de vos doutes et que le terme « branlée » prendra vraiment tout son sens ici, parce que ce nouvel album d’ABYSSAL ASCENDANT est colossal et annonce une guerre internationale sans merci.

La voix de Flo est toujours aussi profonde et atypique comme celles de ses pairs (Max Otero/Mercyless ou Patrick Mameli/Pestilence), et offre encore une fois aux titres cette superbe que les autres n’ont pas. Les interludes aussi sur « Offering flesh to the stars », « Wombs of torment » ou encore « NILGH’RI VULGT’MAH EH’YEOG UH’EOG » (pour ne citer que ceux-là) donnent à l’album ses lettres de noblesse, comme celui de « Among the catacombs of Nephren-Ka » les avait offertes à Nile.

ABYSSAL ASCENDANT maîtrise avec tyrannie les ambiances et a appris à placer d’une manière stratégique ses interludes pour rendre les morceaux encore plus prenants, où le death metal et sa morbidité sont exacerbés par des thématiques hyper fouillées.

La production est signée Steph Tanker (Disvlar sutdio) pour l’enregistrement et le mixage, puis Conkrete Studio et Mister Mobo pour la masterisation.

ABYSSAL ASCENDANT s’approprie définitivement l’espace de ces neuf nouveaux titres, parce que jusque dans les solos, on sent que leur âme s’est greffée sur chaque note, et sur chaque passage s’extirpe une puissance réellement ténébreuse.

Et sur des chansons d’une longueur moyenne qui oscille entre plus de trois minutes et moins de six minutes, aidé d’un second guitariste qui donne une répartie écrasante et d’un nouveau batteur de session, le groupe a amélioré sa technique au service de l’intelligence. C’est pourquoi même si la brutalité de l’album atteint parfois une altitude presque étouffante, ABYSSAL ASCENDANT fait toujours attention à ne pas faire suffoquer l’auditeur par trop de violence condensée.

Ce nouvel album regorge d’anecdotes autour d’un ensemble ultra cohérent, et on sent cette domination des ténèbres, qui autant dans la vitesse que dans l’ambiance plus lourde, vomit sa puissance en n’importe quelle situation. « Wombs of torment » qui se veut plus chaude, surplombe l’album par son côté accessible, mais le combo avec « The church of free-will » nettement plus glauque et pesant (grâce à cette rythmique proche de la mélasse qui vous entoure comme l’humidité du brouillard automnal), contrebalance le tout pour perdre l’auditeur dans une tourmente sans fin.

ABYSSAL ASCENDANT signe donc ici un album extrêmement riche musicalement, et proche de la perfection en matière de death metal, que l’on parle d’aération, de brutalité, de technique, de noirceur ou simplement d’inspiration, car jusqu’à sa fin avec « Coven of Agony » et son accélération hypnotique, on a envie d’écouter chaque seconde sans en perdre une note.

Indéniablement, « Chronicles of the doomed worlds-Part II : Deacons of abhorrence » fait partie du podium des trois meilleurs albums de death metal français, alors il serait dommage de passer à côté.

Arch Gros Barbare

25/10/2020