04 novembre 2021
Groupe : BLOODRIDE
Titre : Idiocracy
Label : Great Dane Records
Année : 2021
Peut-être pas la plus belle pochette de l’année du côté esthétique, mais certainement la plus pertinente, accompagnée d’un titre lui aussi certainement très juste ; « Idiocracy » est signée Niko Bauer de www.poorandstarving.com.
« Idiocracy », ce film culte dont les vingt premières minutes sont révélatrices de la société actuelle et dont la manière de faire pousser l’herbe n’est que le reflet de l’évolution de l’homme civilisé, la référence du cinéma burlesque américain est donc mise à l’honneur pour le titre de ce quatrième album.
Bref, la pochette d’album de BLOODRIDE ces finlandais vieux de la vieille, thrasheurs aux baskets graisseuses , inconnus de la zone hexagonale égocentrique et râleuse française, reviennent après cinq ans de silence.
Ceci dit pour ceux qui ne les connaissaient pas, ces cinq ans de silence ne veulent rien dire. Et pour ceux qui les connaissent, ils ne veulent rien dire non plus. Sans doute est-ce vraiment cela l’idiocratie.
En tous les cas, ce sont douze titres étalés sur près de quarante minutes d’un thrash classique absolument pas orienté vers le gna gna mélodique, mais plutôt dans la violence basique façon années 80’s.
Alors il devient difficile aujourd’hui de toucher le coeur des fans de thrash, tellement les grands groupes et les groupes de moindre envergure sont encore là et tellement la génération d’après et l’actuelle se battent à coups de riffs tranchants dans les cours d’une école à l’abandon.
Mais ceci dit, BLOODRIDE, ne déshonore pas ni sa nation typique du gros son et du gras laiteux, et ni sa propre scène, parce que rapide et violent, son thrash fait saigner des oreilles dans le bon sens du terme.
Rien d’exceptionnel dans les compositions qui puisse vraiment permettre au groupe de voler au dessus des vestes à patches ou des perfecto, mais c’est ultra propre et vicieux. Avec des morceaux comme « Rapid fire » , ou encore « Burn perfection », ça speede entre les jambes, un peu comme la vieille scène allemande et de plus les titres sont courts.
Tandis que d’autres comme « Strangers roots » ou encore « Preaching to the choir » vont plutôt lorgner vers la scène américaine plus posée , voire même celle des premiers Mortal Sin qui lui même prenait de...
Cependant, c’est quand même dans le speed et la violence que BLOODRIDE plaît le plus et c’est la grande majorité de l’ambiance de ce « Idiocracy » parce que « Inviting darkness », c’est du riffing de sadique hautement inspiré, parce que « Limited » ne s’arrête jamais de battre, ou que « Bow to disorder » maintient encore la cadence en fin d’album, sans compter l’inspiration ultime du riff de départ sur « Zombie walk », quelque chose de mélodique enfoncé dans une ambiance très crossover pour finir les tortures.
Bien sûr que c’est du déjà vu, mais en même temps depuis combien d’années tu bois de la bière ?
Fusionne les deux, c’est magique.
Arch Gros Barbare
04/11/2021
