CARNET DE CONCERT ALBER CAVE – ARTERY – DEATHAWAITS 15 JUIN 2024 LE SALEM BAR LE HAILLAN 33


17 juin 2024

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CARNET DE CONCERT

ALBER CAVE – ARTERY – DEATHAWAITS

15 JUIN 2024 LE SALEM BAR LE HAILLAN 33

Peu de concerts, mais toujours le choix dans la date, Wayne n’aurait pas dit mieux.

Pour la dernière de la saison, petite virée au Salem, l’antre de la débauche bordelaise, dernier bastion de la luxure musicale où les notes , la saturation et la sueur y tombent chaque week-end pour laisser exprimer la rage musicale de groupes aussi divers et variés qui ont encore la flamme mais pas olympique , afin de donner envie à ceux qui n’ont pas la flemme de passer une soirée endiablée au rythme des secousses sismiques.

Ce repaire de pirates est toujours aussi accueillant, et le temps s’y prêtait, ce qui est d’autant plus plaisant.

Donc départ de la campagne si appréciée avec encore ce petit voyant moteur rouge flamboyant sur le tableau de bord, pour aller chercher mon Papa Ours. L’amitié c’est important et quand t’es vieux et que tu ressembles à ceux du Muppet Show, c’est bien d’avoir ton meilleur pote avec toi au cas où tu ne te rappelles plus ce que tu fais là.

A mi-parcours tandis que je m’approchais de cette mégalopole girondine terrifiante par ses habitants et aussi ses habitants qui habitent tous ensemble à côté d’autres habitants, j’ai donc fait halte chez Mr Ours que l’on prénomme Papa, (pourtant je ne suis pas Luc, « Papa où t’es ? »...dans « ton Luc »...je sors c’est mieux) , afin de le récupérer et que nous allions affronter la foule et la population en nous faisant violence pour voir de la brutalité sans nom, ou alors sans étiquette pourvu qu’elle soit musicale.


Bref, l’un dans l’autre (attention ce n’est pas une métaphore, n’y voyez rien de ce que vous auriez pensé, on ne revient par sur Dark Vador) , j’étais content d’aller à ce concert parce que nous voulions aller voir nos vieux amis de ARTERY. Alors oui, ce n’est pas CORONER, mais ça reste dans la même veine.

Et comme c’est une de ces soirées concerts, de plus en plus rares, eut égard à notre grand âge, nous partîmes sans cents (la conjoncture actuelle est ce qu’elle est) , et sans aucun effort, nous nous vîmes tranquilles en allant à bon port.
La route fut normale, pas trop de circulation, et beaucoup de musique, oui, c’est vrai c’est le seul moment où j’écoute des mp3 sur disque dur pour la voiture, mais en même temps 1450 mp3 entre le heavy, le thrash, le death, le black, le grind, sur une quarantaine d’années, il y a du choix, et on ne peut pas amener tous les cd’s dans la voiture.
Bref, je digresse, et ça n’aide pas à maigrir…
On arrive à 19h40 au Salem.

Soirée organisée par The Insane Legions, on fait la bise à l’équipe de Loïc le Grand Master Flash du metal extreme des assos underground bordelaises, il y a du monde, ça fait plaisir de voir le Salem rempli de la sorte, les tables sont de sorties, le soleil aussi et ça prend du houblon en attendant le « bon son ».

Mais surtout, quel plaisir de revoir les anciens, Uelcos et Thierry sont affalés dans les fauteuils, on se fait le bisou, on se prend dans les bras, on ressasse le passé, ces mecs là on les connaît depuis 2009/2010, depuis la sortie de leur premier album « Avoid the unknown », et franchement ils n’ont pas bougé d’un poil, ça fait vraiment plaisir de voir ces sorciers millénaires qu’on n’avait pas vu des lustres. Que de joie et d’émotion durant quelques minutes, un petit peu comme certaines personnes précoces, aussi fort et intense l’espace de quelques secondes.

Après le temps de faire le tour, discuter avec les copains, ceux qui ont la main dans l’attelle, ceux qui sont partis à l’étranger pendant des années...Le temps qu’on discute Cousin nous rejoint avec son énooooorme objectif car il va mitrailler comme à son habitude tous les instants de vie qui auront encore l’audace d’exister durant cette violente soirée.

Mais à un moment, voici venu le temps des rires et des chants, ça beugle pour dire que les concerts vont commencer, il faut donc alors se rapprocher.

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ALBER CAVE débute la soirée. Alors forcément c’est toujours difficile de commencer , parce qu’avoir la dure responsabilité faire monter le soufflet, c’est constamment quelque chose de stressant.
Et ce soir, on était à un apéritif dînatoire, c’était apéro-mises en bouche et canapés prout-prout, ensuite plat de résistance avec mange-debout pour terminer sur un dessert qui vous mettra le cul par terre.

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ALBER CAVE3.jpg (43 KB)Donc les Bordelois d’ALBER CAVE débutent la soirée : apéro – mises en bouche


Forts d’un ep et d’un premier album, les gars ont leur public car intra-muros de Bordeaux, et toute leur jeunesse pour s’exprimer.

Ils commencent à avoir une certaine expérience, sachant que la formation remonte à 2018.

Dans leurs rythmiques, il y a un groove, du groove qui swingue, avec une pincée de ce que l’on qualifie aujourd’hui de « metal moderne » sur des passages ultra lourds tantôt hardcore et tantôt très rock. Et dans tout cette ambiance pachydermique ALBER CAVE écrit une musique très éclectique, prenant autant dans la scène indus (quand on écoute des titres comme « Engine starter » proches de Ministry, tiré de leur album) , que dans la scène électro avec des folies telles que Cubanate (personne ne connaît mais ça s’en rapproche)

ALBER CAVE4.jpg (20 KB)Pour ce soir la playlist reprend quelques morceaux de leur premier album «Of dirt and free will » et quelques autres certainement plus récents.

- Of dirt and free will

- Warriors

- Tripping Houses

- Rooted

- Deconstruct

- Alarm of the century

- Child

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Le groupe maîtrise ses titres, prend la place sur cette petite scène et s’offre en pâture allègrement , c’est vrai qu’en direct le groove se ressent nettement . Mais sur des titres tels que « Tripping Houses » on comprend la modernité de groupes tels que ALBERCAVE, enfant des Radiohead, des Pearl jam ou autre Soundgarden, tiraillé par la souffrance d’aujourd’hui, avec une sonorité torturée et syncopée comme peut l’être Nine Inch Nails, totalement hybride. La plupart ont apprécié et l’ouverture de l’apéritif s’est avalé comme des bouchées gratuites.

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https://www.facebook.com/AlbercaveBand

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ARTERY : Le plat de résistance

C’est au tour d’ARTERY, les anciens. Ce groupe d’Angoulême existe depuis 2006 et a toujours depuis 2009 oscillé entre thrash et death. On se rappelle de leur premier album « Avoid the unknown » qui avait la rage des débuts, puis de « Eternal Sanctuary » sorti six ans plus tard, un véritable brûlot de thrash à tendance death.


ARTERY1.jpg (32 KB)Et plus le temps avançait plus ARTERY progressait musicalement, c’est ainsi que leur troisième album « Dreamland » qui date de 2017, commence à sévèrement s’orienter death metal, toujours avec quelques relents thrash . Mais malgré tout ARTERY a évolué depuis 2017, sans doute à cause des changements de line-up, et leur côté thrash/death est devenu death/thrash. Le pas de la brutalité et de la violence a été pris, parce que le style est devenu plus massif. Cependant , les mecs conservent cet esprit old school indécrottable sur la plupart des riffs.
On attend avec une certaine impatience leur nouvel album qui sortira sous les couleurs de Great Dane Records en fin d’année dont un titre « Welcome inside the game «  a déjà été révélé.

ARTERY n’a plus rien à prouver, trois albums, deux ep, la scène est rodée, et la setlist d’ailleurs est plutôt assez ouverte à la discographie du groupe, parce que l’on retrouve bon nombre de titres présents sur leur troisième album, histoire de montrer que le ARTERY d’aujourd’hui est en accord avec la continuité de cet album.

ARTERY2.jpg (31 KB)On y retrouve « Dreamland », « Fed up », ou encore « War letter ». Mais pour créer la surprise, le dernier morceau qui sera sur le futur album « Welcom inside the game » fait partie de la sauterie, ainsi que « Vikings » premier titre de « Eternal Sanctuary ».

ça blaste et ça ça speede.

Setlist :

- Fed up

- Dreamland

- Welcome inside the game

- Vikings

- Hate

- Dictatorship in blood

- Invisible

- War letter

- Last chance

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ARTERY11.jpg (40 KB)Thierry et Uelcos sont aux anges, et ça fait plaisir de voir et d’écouter des mecs qui font des solos de guitares encore aujourd’hui et qui utilisent le vibrato à l’ancienne, véritable hommage à la guitare des 80/90. ARTERY se lâche littéralement à ce niveau parce que l’on comprend vite que l’esprit old school est important chez ces gars et ils ont réussi à trouver un bassiste excellent qui joue au doigt (et on l’avait à l’oeil), et qui bouge comme un forcené sous camisole sur scène pour mettre le feu aux planches.

Les chansons s’enchaînent et l’on reste intéressé par cette violence qui s’est fortement immiscée dans la musique de ARTERY donnant aujourd’hui cette brutalité death qui baigne toujours dans le thrash de vieux lascards , on entend encore certaines ambiances à la Slayer.

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ARTERY joue bien et joue fort.

https://www.facebook.com/arteryfrance

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DEATHAWAITS : le dessert qui te pète le bide à t’en ouvrir le bouton de ceinture.

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DEATHAWAITS1.jpg (20 KB)Et ça c’était du putain de dessert, du style glacé que tu manges trop vite avec la barre dans le front, du style qui est tellement savoureux que t’en manges, t’en manges et t’en reprends alors que tu sais qu’après ta rondelle va être enflammée.

DEATHWAITS était le groupe que tout le monde attendait au Salem, celui pour lequel ils sont venus si nombreux, même des toulousains. Les lyonnais ont plus de vingt deux ans d’existence, avec cinq albums et deux fois plus de singles.

Ces mecs ont touché à tout alors que leur premiers albums avaient quelques sonorités plus thrash , dans leur death technique et brutal en même temps, ils ont toujours eu une écriture hyper groove et joviale qui donne à leur musique cette engouement quasi immédiat dès qu’ils jouent. Et leurs albums ont tous une identité qui leur est propre, on passe du death au grind, au brutal death, au slam death, avec des intentions très deathcore notamment sur les derniers, où les noms comme Dying Fetus, ou encore Benighted époque bénie de « Icon » viennent facilement en tête et font zouker n’importe qui .

Il n’aura pas fallu plus de quinze secondes pour que tout le monde soit en hystérie collective devant un groupe d’une telle qualité scénique et technique que peut avoir DEATHAWAITS.

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DEATHAWAITS7.jpg (20 KB)Dès le premier titre, ça hurlait de partout comme des groupies devant un concert de K-pop. Il faut dire aussi que Florian Garrigue le chanteur est un meneur d’hommes, charisme de psychopathe dans la colline a des yeux avec l’envie d’emmener tout le monde dans sa spirale schizophrène avec des vocaux tellement variés que jamais la brutalité extrême de DEATHAWAITS ne vient perturber le cortex d’un public devenu reptilien en quelques secondes. Le bonhomme parle au public, communique avec une facilité incroyable et rallie à sa cause l’intégralité de la salle, les murs tremblent, le Salem tien bon, mais c’est l’enfer sur terre.

Ça bouge partout, et DEATHAWAITS avec son logo à la Entombed fait plus que l’unanimité, si la musique avait pu sortir de la salle pour se répandre dans tout Bordeaux, toute la ville aurait dansé au rythme de la samba de DEATHAWAITS. Les samples font twerker tout le monde, les popotins s’entrechoquent tandis que les deux guitaristes dansent en moshant autant que leur frontman et le public en folie.

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DEATHAWAITS9.jpg (29 KB)Le son était également le meilleur de la soirée, c’était d’une clarté cristalline ce qui a encore plus énervé les foules.
Le groupe prépare un nouvel ep pour le mois de septembre « Hybrids » titres qui aura été joué dans cette setlist diabolique :

- Intro Worship

- Sever again

- All confused

- Whatever

- Beast

- Life

- Hybrids

- Voracious

- Circling

- Nomophobic

Il était impossible de ne pas aimer la prestation de DEATHAWAITS qu’on aime ou pas le style, ces mecs sont des maestro de la scène, ils savent mettre le feu et tenir une scène devant n’importe qui. C’était brutal, violent, amical et bienveillant, technique et musical, une véritable machine de guerre scénique qui fait office de rouleau compresseur dès le début du show.
Bordeaux était ravi.

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https://www.facebook.com/deathawaitsband

Pour cette dernière de la saison le Salem a battu le fer, et le monde était au rendez-vous. Merci à The Insane Legions, merci à DEATHAWAITS pour cette générosité, merci à ARTERY pour cette amitié, merci à ALBER CAVE pour cette levée de rideau.
Ce fut une soirée qui finissait sur le ton de la légèreté, et qui montre que des lieux comme le Salem doivent perdurer encore pas mal d’années pour que les brutalités musicales puissent encore s’y exprimer.

17/06/2024

Arch Gros Barbare
Photos : Minos « Cousin » Dante