
09 octobre 2022
CARNET DE CONCERT
MUSCADEATH XX
01 octobre 2022 à VALLET (44)
Samedi 1er octobre 2022
C'est donc à l'espace culturel du Champilambart dans la petite ville de Vallet ( 30 km de Nantes, et à 15 km au-dessus du site du Hellfest ), dans la très sympathique salle du Bellay – Le Champilambart, pouvant accueillir jusqu'à 800 personnes maximum que c'est déroulé le deuxième jour du 20° Muscadeath.
La particularité de cette édition est que cela s'est passé sur 2 jours, comme l'année dernière, puisque cela avait bien fonctionné, l'équipe a parié une nouvelle fois sur cette vague.
La première soirée du vendredi a été accès fortement sur le black metal , consacrons nous maintenant sur la soirée du samedi 01 octobre, basée essentiellement sur le death metal.
Comme pour l'année dernière, la pluie s'invite à la fête, nous sommes aux portes de la Bretagne !!!!, mais elle n'est pas aussi soutenue qu'au dernier fest.
Début des prolongations 15h30, il y aura encore plus de monde que la veille, la salle est remplie, les stands sont remplis, la seule chose qui se vide, ce sont les fûts et le pot de ketchup.
Le premier groupe à monter sur scène est WORMS EAT HER. Il s'agit d'un groupe local venant de Nantes, composé de 5 musiciens : Bouky au chant, Max et Maxou aux guitares, Mathieu à la basse et Marty à la batterie. Groupe existant depuis 2011 mais ce n'est que depuis 2019 qu'il officie avec ce line-up. Ils ont 3 EP et 1 album à leur actif.
Les premiers riffs balancent un bon death metal moderne dans lequel on peut faire ressortir une certaine influence de Black Dahlia Murder, sans être une pâle copie. Le chant sonne core par moment. Les musiciens allient des mélodies du metalcore en passant par des riffs thrash et groovy tout en basculant dans du brutal limite grind.
Setlist : into the deep – omelette – burp the worm – five – V ( chiffre romain ) - starved schizophrenia.
Groupe prometteur bien emmené par son frontman, qui occupe bien la scène.
A suivre avec intérêt pour les amateurs du style...…
Les mecs les plus cool de la scène death metal actuelle sont dans la place, mais lorsqu’il s’agit de balancer leur death metal à l’ancienne, c’est avec puissance et homogénéité que SAVAGE ANNIHILATION a envoyé sa noirceur dans les esprits.
Les frères Chaigne, accompagnés de Alexis, bassiste de Necroscum, ont fait suffoquer le public jusqu’à l’agonie de leur death metal rempli de ténèbres enveloppant toute la salle qui était attentive à leur brutalité autant que leur aisance, parfois si craintive.
SAVAGE ANNIHILATION, existe depuis vingt ans et d’ailleurs sur scène David n’oublie pas de l’annoncer, parce que finalement juste avec deux albums et deux EP dont un physique, sans compter les démos, le groupe n’aura jamais cessé de proposer une musique brute, épaisse, sauvage et primaire, comme se doit de l’être le death metal. Et ce style très massif, à la Incantation également, a depuis bien longtemps placé le groupe dans le cercle des meilleurs groupes de death metal sombre français. Même le chanteur de Ritualization est venu les voir durant tout le set.
Malheureusement la balance du jour, n’était pas fameuse, et durant les solos, on n’entendait quasiment plus la basse et le chant plus guttural clair était nettement en dessous.
Mais qu’importe SAVAGE ANNIHILATION, était là pour oeuvrer dans l’orgie à six pieds sous terre, et ils nous ont même offert l’hommage à Slayer et Jeff Hanneman, « When the slayer bangs his head » présent sur leur dernier EP « Soumises à la procréation ».
Autre grand moment de la journée.
HYSTERIA est un groupe de gros death à touches mélo.
Originaire de Lyon, le line-up est inchangé depuis 1996 : Sylvain est à la guitare et au chant, Thibault à la basse, Jérôme à la guitare et Xavier à la batterie.
Ce groupe nous gratifie de 3 albums dans ses bacs dont le dernier : Flesh, humiliations and irreligious deviance, sorti en 2016.
Sur scène, le groupe propose un set propre, bien emmené ; les compos sont jouées magistralement, on se laisse envoûter par ces touches melo, mais on prend une belle claque dès que ça passe à la vitesse supérieure. On peut ressentir aussi des sonorités black. De temps en temps, le bassiste prend le relais du chant.
Le petit point négatif, c'est que les musiciens restent un peu trop figés, ça manque de folie sur scène....
Nous avons eu les oreilles qui ont bien chauffé avec : in belief into nothingness - suffering make me almighty - from the abyss....to the flesh - heiress of didease - a path through darkness - your pain, my revenge - the unhealthy signature - art evil.
Personnellement, j'ai bien aimé cette prestation, faut se pencher sur leur disco...... Je recommande pour les fans de gros death surfant sur avec le melo.
Incontestablement le groupe qui a vraiment mis le feu durant la journée, avec une sauvagerie phénoménale, et pourtant seul groupe de grind core présent pour cette seconde journée aux humeurs Death Metal .
Les Strasbourgeois, qui n’ont rien de bourgeois et qui n’ont jamais eu de strass ni de paillettes d’ailleurs, sont arrivés en toute simplicité en remerciant cette si belle organisation de tout leur coeur.
INHUMATE dont la réputation n’est plus à faire, autonome et indépendant, a maîtrisé sa carrière depuis leurs démos et leur premier album jusqu’au dernier, objets d’une heptalogie sur la vie.
L’intensité et l’ultra violence de la musique d’INHUMATE a fait mouche immédiatement, que l’on soit fan ou néophyte total, le groupe et la violence de celui-ci a fait l’unanimité. C’est avec un sourire béat, autant sur les visages de Fred, Chris, Yannick ou Damien que sur ceux du public, que la musique de INHUMATE a été partagée. C’était la folie sur scène, entre le charisme de psychopathe de Chris,( qui n’a pas dérogé à ses traditions de combat front/micro, tout en posant des ambiances de serial killer en pleurs, ou des coups de pieds et de tête à ses compères ) et les folies grimaçantes des instrumentistes, INHUMATE a été généreux, et c’est ce dynamisme, cette énergie débordante baignant dans cette ultra violence, qui a conquis le public rapidement pour embraser la foule dans le pit.
C’était la fête, tout le monde souriait, tout le monde appréciait, même si tout le monde ne comprenait pas ce qu’il se passait ou se jouait.
La fin s’est terminée avec une montée d’un maximum sur la scène, pour ensuite aller vers le stand de merch où le public a été légion pour leur demander, autographe, photos, et acheter shirts et cds.
La sincérité et l’authenticité gagnera toujours. Grande respect pour INHUMATE qui a conquis tout le monde, avec sa générosité.
Setlist :
Phoenix Faster than thoughts Risk We are Inhumate La horde Sick The step The traveller Nail Sickness is the law It’s back Saturn Ashes Life I want to kill some Part III Stardust Hate Sublime Freaks Assault Archer Underground
Il n’aura pas été facile de passer derrière INHUMATE. Mais la vie continue.
2021 annonçait le retour de DESTINITY avec « In Continuum », après neuf ans de silence, puisque leur chanteur Mick était parti chez No Return . DESTINITY a repris du poil de la bête et ils étaient là pour envoyer leur death melodique à la Hypocrisy et parfois Soilwork. Et c’est chose faite. Très professionnels comme ils le sont depuis des années, on se rend compte que la tendance black metal du groupe, ne l’est plus depuis bien longtemps. Avec puissance également et une sempiternelle communion, comme l’a toujours fait leur chanteur, le groupe s’est offert entièrement, car cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été aussi soudé avec son public qu’il remercie grandement pour l’engouement qu’il y a eu depuis leur retour. Avec un set calibré pour 45 minutes, DESTINITY a joué pas mal de « Reason in crimson » et « In continuum » pour le plaisir de ses fans acculés en masse pour montrer leur soutien devant la scène !
On ne présente plus nos alsaciens préférés...... Groupe de death old school, pionniers du genre, toujours emmené par le charismatique et très sympathique Max OTERO à la guitare et au chant, il est toujours accompagné de Gautier à la guitare, Matthieu à la basse et Laurent à la batterie. Depuis 1992, le groupe nous gratifie de son très bon death metal.
Le show est une tuerie, je dirais comme à son habitude.....Max communie aisément avec le public qui le lui rend bien.....
Les morceaux joués sont : infamy – substance of purity – christianist – god is dreaming – without christ – eucharistic adoration – abject offerings – rival of the nazarene – burned at the stake – pathetic divinity. Et pour finir le tout, une très belle reprise de Death avec Evil Dead, dont les fans reprennent en choeur le refrain.
Encore et toujours une mega claque de les voir sur scène, ce groupe est tout simplement génial et je recommande pour ceux qui ne connaissent pas ( ce serait une abomination !!!!! ), jetez-vous sur leur disco.......
Les potos de BENIGHTED sont maintenant plus que 4 puisque Fabien a quitté le groupe il y a quelques mois. Et quelle surprise de ne pas voir le Pedro à la basse !!!!, oui, il vient d'être papa à nouveau et a posé quelques semaines de vacances, ce qui est compréhensible. C'est donc David excellent musicien, de Born Criminal et ex-Artery, ex-Gorsed Noctis, qui officie à la basse. Le groupe est toujours orchestré par notre Julien national, encore et toujours pieds nus, accompagné de Manu à la guitare et Kevin à la batterie.
Le groupe venant de la région stéphanoise est incontournable de la nouvelle scène française, il est devenu une référence du brutal deathcore voir même grind !!!!!
9 albums composent leur discographie : « Benighted - 2000 », « Psychose - 2002 », « Insane Cephalic production - 2004 », « Identisick - 2006 », « Icon - 2007 », « Asylum Cave - 2011 », « Carnivore Sublime - 2014 », « Necrobreed - 2017 » et « Obscene Repressed - 2020 ».
Avec Inhumate, nous avons les 2 groupes les plus bourrins de la soirée. C'est encore un niveau supérieur sur la brutalité, la rapidité, la technique, un TGV lancé à plus de 300 km/h que tu prends dans la tronche. C'est un pur bonheur jouissif que de se faire déglinguer les tympans. Les temps morts et mid-tempo ? Connais pas !!!!!!, ça bourrine grave, c'est très bon, pas de déchet, ça gruike, ça défonce tout sur son passage..... Et comme à son habitude, Julien en excellent frontman sait faire participer les fans en communiant avec le public. L'ambiance est à son comble, entre les pogos, slams, circles pits....., la foule est en délire. Le show est une pure tuerie comme d' habitude.
Voici la playlist jouée :
obscene repressed – the starving beast – cum with disgust – implore the negative – experience your flesh – collapse – necrobreed – slut – martyr – nails – asylum cave ; et le show se termine par l'emblématique : let the blood spill between my broken teeth où le public reprend ce fameux titre.....
Plus on avance dans la journée, plus on peut profiter de groupes notoires qui ont bercé la jeunesse de ceux qui sont venus en profiter.
LOUDBLAST avait donc sa place de pachyderme dans cette journée Death metal. Malheureusement ils n’ont pas bénéficié non plus d’une balance de folie, c’était assez compliqué de reconnaître les morceaux de « Disincarnate » qui était joué pour en fêter l’anniversaire.
Les lumières étaient revanche divines, et LOUDBLAST a régné en roi mérovingiens distillant les « Subject to spirit » et autres « Steering for paradise » comme le Christ envoyait son pain, en pleine gueule !!
Maîtrise, death old school, « Disincarnate » est un des joyaux de LOUDBLAST du siècle dernier, et certainement un de leur meilleurs albums avec « Sublime dementia » à n’en point douter, et c’est avec le coeur sur la main, que l’intégralité des morceaux ont été joués et absorbés par un public ultra dévoué qui n’aura pas fait cas des problèmes de son. Les anciens termineront bien évidemment par les incontournables « No tears to share » et « Cross the threshold » qui reste quant à lui, à tout jamais l’éternel hymne des troupes de LOUDBLAST, le morceau qui jusqu’à la fin des temps défoncera tout sur scène.
Comment ne pas souligner l’humilité d’un tel groupe ? Comment ne pas souligner l’humanité de ce grand groupe de death metal à la discographie historique où les « Subsconscious terror », « The grand leveller » « Dark is the season » et autre « Transcend the rubicon » régnaient en « saigneur » . Et comment ne pas dire que ce retour après douze ans sans album où ils nous ont offert généreusement « Scriptures » en pâture, nous a tous fait plaisir ?
BENEDICTION étaient les doyens ce soir là, et voir que pendant toute la journée, ses membres ont tenu le stand de t-shirt remerciant grassement tous les fans venus les saluer ou leur en prendre un ; c’était touchant et tellement naturel. Rien que pour cela BENEDICTION mérite le respect.
Et les anciens ont fait le show, un show grandiose pour finir la deuxième journée de ce festival d’anthologie. Dave Ingram, le dandy growler, a essayé de prendre un cours de français accéléré en demandant comment on levait le verre chez nous en disant « santé » plutôt que « Skoll » et a dominé son public, aisément en allant même jusqu’à se faire installer un fauteuil sur scène pour déguster une bouteille de Muscadet, parce que dans MUSCADEATH, il y a Death, mais aussi Musca !!
C’est avec une setlist généreuse
Nightfear
Unfound mortality
Iterations of i
Suffering feeds me
Foetus noose
Progenitors of a new paradigm
They must die screaming
Jumping at shadows
The grotesque
Subconscious Terror
Stonecrow
The dreams you dread
Magnificat
que le groupe a balayé l’intégralité de tous ses albums pour offrir une discographie complète et une histoire cohérente de la vie de ce groupe culte aux oreilles de tous !
Et tous les titres ont résonné de manière old school dans une ambiance death metal à l’ancienne, avec le respect d’un public qui leur rendait l’amour de cette musique.
Voilà donc deux jours ultimes, deux jours intenses qui se sont déroulés dans les meilleures conditions, avec une organisation en or, et des groupes de divers horizons extrêmes qui ont su conquérir leur public et offrir un week-end digne de ce que peut offrir cette musique depuis plus de cinquante ans. La musique extrême n’a d’extrême que sa brutalité, car c’est une grande famille de passionnés qui a encore une fois été réunie. Et le MUSCADEATH est une réussite totale aujourd’hui, à des années lumière de l’esprit mercantile, juste la musique pour la musique.
Merci.
2/2
Gauthier-Le Mexicain-Arch Gros Barbare
08/10/2022