DELYRIA - III: Oracles and Tentacles


27 août 2023

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GROUPE: DELYRIA

TITRE ALBUM: III : Oracles and tentacles

LABEL: Great Dane records

DATE DE SORTIE: 2023

Les italiens de DELYRIA existent depuis 2005, et arrivent avec ce troisième album à s’exporter après cinq ans de silence. C’est un thrash/death vibrant bien souvent tourné vers un death parfois trop moderne que DELYRIA vient proposer sur ses neufs nouveaux morceaux. C’est sans doute ce qui est un peu dommage pour les traditionnalistes du death metal et les puristes de la chose morbide. Du coup, alors que même la production mix/master désigne le Tide Studios à Londres, ça peine parfois à rendre la sauce vraiment atypique en matière de sonorité et cet album propose alors une plastique irréprochable mais parfois bien souvent trop aseptisée, c’est un peu dommage.

Cependant les loustics n’ont pas leur doigts dans leurs poches et le dernier changement de line-up doit y être pour beaucoup. Ce troisième album est plutôt court, puisqu’à peine trente deux minutes et du coup, le timing joue en sa faveur, parce que pas le temps de vraiment trouver le temps long.

DELYRIA n’a pas envie d’en perdre...du temps et ils entrent dans une très rapide démonstration de riffs, entre death et thrash et en plusieurs endroits, sans doute vers quelques mesures de death mélodique précambrien, ce qui en revanche est positif rendant les morceaux plus sauvages et primaires.

On se retrouve avec des chansons qui ont énormément de riffs percutants et violents mais on n’est pas sûr que tout aille bien ensemble. « The glyph » démarre bien l‘album en balançant une ambiance quelque peu suédoise qui restera tapie dans l’ombre sur bien des titres, mais également très américaine, et ça part dans tous les sens niveau agressivité, des changements de rythmiques, pas aussi rapides que Arsis, mais avec cette hargne que pouvaient avoir les premiers albums des américains. En y prêtant l’oreille de plus près, cette rythmique a l’air d’avoir puisé sa force dans le vieux death/thrash scandinave de l’ancien temps avec quelques rapprochements vers « Slaughter of the soul » sur les premiers titres. Et comme DELYRIA ne semble pas toujours savoir où ils veulent vraiment aller, on se retrouve à avoir sur « Irreligious fallout » quelques riffs presque Amon Amarth du premier album, mais surtout, oh oui, surtout, un solo qui sublime le tout de manière extrêmement fine. Et là on s’aperçoit de la dextérité des italiens.

L’album en lui-même est sympathique, mais il lui manque cruellement une production qui lui est propre pour ne pas tomber dans la nasse du tout venant actuel où tout le monde sonne comme tout le monde, tout le monde ressemble à tout le monde, et c’est une identité véritable qu’il leur faut. C’est une vérité puisque les morceaux suivants, proposent de la rythmique assez basique, pourtant aux mouvements variés mais redondants. On sent que DELYRIA est plein de rage et d’énergie, avec des morceaux tels que « From outer spheres » ou encore « The book of nihil », mais sur beaucoup d’endroits, on a la sensation d’écouter le même titre avec quelques variantes.

Le changement de cap, d’inspiration, de « Gazmasked Reaper », peut-être parce que c’était la fin, arrive à amener un truc qui a plus d’épices, autant dans la vitesse que dans l’atmosphère elle-même. Et encore une fois, c’est malheureux, parce que plus de titres construits comme ce dernier morceau auraient donné à l’album le relief et la personnalité dont il avait besoin pour s’extirper du vortex réservé aux gens du peloton.

Arch Gros Barbare

27/08/2023