
14 mai 2025
2000 Engraved in blood, flesh and souls
2001 A life of suffering , album terrible
GURKKHAS , du gros death metal qui a su faire son trou au début des années 2000, est de retour, une réédition de « A life suffering » avec quelques titres du premier album, sorti chez Great Dane Records, et les voilà sur pied, pour vous remettre une bonne branlée.
Bientôt au Muscadeath , ça va saigner. Entrevue avec Jeff pour savoir ce qu’il s’est passé et ce qui va se passer...
Voici 24 ans que GURKKHAS avait mis fin à son activité, et en ayant sorti un album comme « A life of suffering » en France et en 2001, c’était plutôt mega bien branlé et puissamment brutal. Alors pourquoi vous aviez arrêté de manière aussi nette à l’époque, surtout que vos deux albums sont sortis dans la foulée, et sur des labels de bonne notoriété, que s’est-il passé ?
Jeff : Merci pour le compliment. Oui, à l’époque nous étions comme qui dirait « bien partis » et puis tout s’est brutalement arrêté parce que le guitariste de l’époque, Richard, à préféré suivre une autre voie. Nous avons été tellement blasés que le groupe est mort . A l’époque en effet ces deux albums et surtout le second, nous avaient ouverts de belles opportunités . J’ai su récemment qu’un label ( CD Maximum) en avait acquis les droits peu de temps après .
Et donc, qu’est-ce qui a motivé ce retour 23 ans plus tard en 2024 ?
Jeff :Great Dane records nous a demandé si ça nous intéresserait de sortir un best of , et de fil en aiguille, l’idée de refaire qq chose a fait son chemin…et nous voilà.
Vous étiez un trio, et cette reformation, a vu la recherche d’un bassiste , du coup quatuor, mais pour quelle raison ?
Jeff : Nous avons toujours été quatre . Au début nous cherchions un guitariste pour replacer Richard, et avons fait des auditions en ce sens, mais, pour plusieurs raisons diverses et variées, ça ne « l’a pas fait », alors Romain s’est proposé pour prendre le poste. Au début nous étions incrédules il faut avouer , car nous ne pouvions pas imaginer que Romain (donc bassiste de l’ancienne formation) avait le niveau pour reprendre les morceaux et en créer de nouveaux. Et en fait il s’est acquitté et s’acquitte de cette tâche haut la main, ..et nous a troué le cul . Au moment où j’écris ces mots, nous avons également trouvé un bassiste de session .
Sans revenir trop loin puisque l’avenir est devant, vous aviez signé chez Massacre pour votre premier album, et chez Morbid Records, bien connu pour ses sorties brutales, comme label pour le second. Quel souvenir vous en tirez de cette époque ? Parce qu’en 2000 un groupe français qui vient de l’underground pour un premier album chez Massacre, c’était quand même une plus value, puis chez Morbid aussi ?
Jeff : Alors….franchement, à l’époque nous avions envoyé une vingtaine de maquettes à des maisons de disque partout dans le monde, et 5/6 à des Françaises, et pas une (Française) n’a été intéressée, et ça nous a fait chier parce que nous aurions bien aimé signer sur un label National . Nous avons reçu quatre offres étrangères ,et avons choisi Massacre, tant pour la promo que ce label proposait, que sa distribution et le merch qui allait avec . Ensuite , nous avons signé sur Morbid ,car ce label était pour nous une vraie légende dans le milieu, et nous avons été tellement fiers qu’il nous approche. Comme tu le dis, nous petits Français de l’underground, susciter de l’intérêt de la part de gros labels Allemand….c’était top… Et la suite tu la connais, nous avons splitté avant de pouvoir réellement défendre cet album sur la route.
Avec le recul, plutôt satisfaits de « A life of suffering » que de « Engraved in Blood, Flesh and souls » car nettement plus death américain non ?
Jeff : Exactement . Perso j’aime bcp « Engraved… » mais quand tu écoutes les structures des morceaux, leur pêche, la voix , et cette production de la mort…bref , A life of suffering est quand même plusieurs crans au dessus à mon humble avis et oui, il sonne très très Death Américain, c’est ce style de brutal Death US old school que nous jouons.
Est-ce que la préférence qu’a pu avoir le public pour votre second album, est la conséquence du fait que Great Dane Records ait ressorti une « compilation », avec les titres de ce second album et juste quatre titres du premier album ?
Jeff : Hmmm oui et non car Great dane est venu avec une offre, et nous aurions pu mettre les deux cds si nous l’avions voulu . Mais comme Gurkkhas s’est vraiment fait connaître avec le second album, il s’est avéré logique en effet de mettre 70% de ce dernier sur le best of.
Les quatre titres choisis pour cette sortie de chez Great Dane Records, sont ils parce que c’était ceux qui étaient le plus dans la couleur du death metal de GURKKHAS ?
Pourquoi tant qu’à faire ne pas avoir ressorti l’intégralité des deux albums en un seul ?
Jeff : Bah tu as raison c’est exactement ça. A te lire, finalement je me dis que oui, en effet ça aurait permis à des Métalleux de découvrir nos deux albums, oui. Si ça se trouve ça se fera .
Les titres choisis sur cette compil, ont-ils subi quelques transformation de mastering ou vous avez balancé les pistes telles quelles ?
Jeff : Nous avons choisi les morceaux et avons confié le travail de mastering /boost à XDS, qui à fait un taff terrible à mon avis.
Il y a vingt et quelques années, CD Maximum, label russe je crois, avait ressorti vos deux premiers albums, avec couleurs d’origine, comment s’était passée cette réédition ? En avez vous eu quelques compensations ?
C’est important de ressortir les couleurs d’origine, bien souvent les groupes ou les labels qui rééditent changent les pochettes d’origine, je pense à Crusher pour leur premier album, ou n’importe quel autre groupe, mais c’est fréquent, pourquoi ne pas avoir repris la pochette d’origine de « A life of suffering » ?
Jeff : Comme je te le disais en début d’interview, j’ai appris ça il y a très peu de temps, en répondant à une interview. Au détour d’une question on me parle de cette licence , achetée par CD maximum, dont je n’avais jamais entendu parler. Je ne peux rien te dire sur comment ça s’est passé, vu qu’aucun des labels chez qui nous étions à l’époque,(Massacre recs- Morbid recs-CD Maximum) ne nous a versé quoi que ce soit en royalties , ni sur les ventes de Cds, ni sur le Merch.
Nous avons changé la couleur parce que c’était un best of. Si il n’y avait eu que le CD « A life… » nous aurions gardé la couleur d ‘origine .
Ils vous en reste des exemplaires de ces sorties ?
Jeff : Non . A part nos copies à nous persos.
Bon rééditer, c’est bien, mais je suppose que cette réédition, n’est qu’annonciatrice d’un nouvel album et que ce quatrième membre l’est aussi pour des concerts à venir ?
Jeff : Nous travaillons actuellement sur le troisième album et nous venons justement de finir le premier morceau de celui-ci . Nous allons rejouer, oui et ce dès le 20.09.25 au Muscadeath festival, avec Massacra legacy, Belphegor etc etc
D’abord qu’en est-il de nouveaux morceaux, d’un nouvel album, vous avez déjà écrit quelques chansons ?
Jeff : j’ai écrit les textes d’environ 06 morceaux, et l’un d’entre eux à été adapté par les musiciens de Gurkkhas.
Est-ce que vous avez une idée de avec qui vous voulez travailler en matière de visuel, parce que là aussi, il y a beaucoup de choix aujourd’hui ?
Jeff : Mon idée première était de retravailler avec « Deather », celui qui à réalisé la pochette de « A life of suffering »…mais il à décliné car il n’en fait plus. Nous sommes donc ouverts à toute collaboration .
A ce propos, concernant les visuels votre avis sur l’intelligence artificielle et le fait qu’elle soit de plus en plus utilisée dans cette scène au grand dam de beaucoup d’acteurs qui regrettent cette facilité, même si c’est aussi un gain d’argent non négligeable pour d’autres ?
Jeff : Oui c’est ça. Si tu as les moyens tu te payes un peintre ou un dessinateur ou un pro sur PC, et sinon tu fais appel à l’ I.A. Moi je préférerais toujours le travail d’un artiste réel .
Et donc vous avez une deadline pour la sortie de ce nouvel album ?
Jeff : Non, aucune, disons que nous aimerions, nous, membres du groupe sortir ce CD en 2026. Great dane voudrait nous signer, mais nous n’avons pas encore décidé ou aller. Chaque chose en son temps, car nous pensons également enregistre un Ep afin de s’en servir comme outil de démarchages pour trouver des concerts et éventuellement voir ce qu’en pensent les maisons de disques actuelles .
Plus de vingt ans après « A life of suffering », je suppose que vos écoutes ont évolué, changé ou en tous les cas se sont agrandies et développées. Alors comment compose-t-on de la musique death metal en 2001 et en 2025 avec tout le bagage que vous avez accumulé entre temps ?
Les doigts et la voix sont ils toujours au rendez-vous haha ?
Jeff : Franchement je ne sais pas trop. Le death Metal à évolué c’est sûr , et il n’est pas le même que celui que nous avons quitté hahaha, mais en même temps nous en avons toujours écouté et donc évolué avec , même si 90% de l’album que nous sortirons sonnera old school tu vois ? En fait le truc c’est de faire ce que tu aimes, pas de jouer pour que ça plaise à tous les coups et donc te renier pour avoir du succès. J’ai été très étonné de voir que oui, ça allait toujours .
J’ai cru comprendre que pour beaucoup, vous êtes restés proche de la musique, puisque Nicolas est batteur professionnel, qui bosse en conservatoire, Tu gères Hurricane...Du coup, est-ce que ce retour est là pour que GURKKHAS puisse terminer ce qu’il avait commencé ?
Jeff : Nico est prof de batterie au conservatoire, oui, Romain(Guitare) n’a jamais cessé de jouer dans des groupes, que ça soit en France, au Canada ou encore au Mexique , moi c’est vrai je gère Hurricane-Hcds qui presse de cds, du merch etc pour la scène, ….J’avais cessé de chanter, mais en rebossant ma voix ça le fait (enfin j’espère haha), et notre nouveau bassiste de cession est lui aussi prof …de basse . Ta question est pertinente, très pertinente même car c’est exactement ça. Quand le groupe a splitté, nous avons tous ressenti une énorme frustration, vraiment blasés, dégoûtés que ça se finisse ainsi, un sentiment d’inachevé, et donc O.U.I, ce quatrième album, des concerts, etc…seront là pour boucler la boucle, et comme tu le dis très très justement, finir le taff .
Revenir vingt ans plus tard, avec une scène qui a aussi beaucoup évolué, qui s’est énormément professionnalisée, et dont les mentalités ont changé est-ce que c’est quelque chose qui peut vous avoir questionné sur non pas le besoin de refaire de la musique, mais sur le fait de « qu’adviendra-t-il » si vous sortez un nouvel album ?
Jeff : Sisi, nous nous sommes posés ces questions. Est-ce que ça va plaire ?, sommes nous légitimes ? Et puis, quand nous avons vu la réaction de la scène à l’annonce de la reformation, ça nous as scotché. L’accueil, les chroniques, les interviews, apprendre que ton groupe, au fil du temps était devenu culte, en vrai ça fait bizarre, surtout que jamais je ne m’en serais douté . Et crois moi c’est tout sauf de la fausse modestie . Et encore une fois oui, nous nous sommes aussi demandés ce que nous ferions après ce troisième album, et franchement nous n’en savons rien, nous laissons les choses venir, se faire, et ma foi on verra bien .
Au cours de ces vingt années, cette scène musicale vous l’avez suivi en tant qu’auditeur , vous avez continué à écouter de la musique extrême, du death plus particulièrement, que ce soit national ou international ? Vous avez gardé des contacts avec certains groupes de l’époque ?
Jeff : Bah tu sais un peu oui, avec Steph des Loud, Max de Mercyless, Crass des Crusher, et pas mal d’autres avec qui je suis en contact de par mon métier . Nous continuons à écouter du brutal Death, de partout dans le monde , oui .
Bon ok, le death metal pour beaucoup se vit en concerts, et je suppose, que c’est certainement un de vos objectifs principaux, la scène. Alors combien de répètes par semaine, quel niveau, et sur vos prochains concerts, qu’est-ce que vous comptez jouer en setlist ?
Qu’est-ce que vous avez commencé à prévoir pour le reste de l’année 2025 et le début de 2026 ?
Jeff : Gurkkhas c’est avant tout et nous l’avons façonné pour ça, une machine de guerre en live. A l’époque en tous cas hahaha. De nos jours, et vu que j’habite dans le Sud et les autres en Bretagne, ils répètent entre eux régulièrement et je monte répéter avec eux .Nous n’avons plus cette pression d’objectifs à atteindre, de contraintes financières (nous avons tous des jobs) et donc c’est plus facile de ce côté , même si plus compliqué par d’autres . Nous allons jouer le deuxième album au Muscadeath le 20 septembre prochain, et ensuite nous verrons au fur et à mesure des dates qui tomberont . Nous prévoyons d’enregistrer cet ep, donc et ensuite nous verrons. Comme tu le vois nous savons ce que nous voulons faire, après ma foi cela dépendra aussi de l’accueil, car nous pourrions aussi le sortir (le troisième album) en autoprod en créant notre label.
Pour vous contacter si on veut vous faire tourner, on fait comment ?
Jeff : “Nous “: Gurkkhas666@gmail.com
Management : Leebrosmeats@gmail.com
06.60.59.11.73
Vu les années passées et la construction de vos vies qui a été bien avancée, est-ce qu’aujourd’hui GURKKHAS sera quelque chose de très important où vous avez réellement et sincèrement envie de vous y consacrer de nouveau à 100 % ?
Jeff : Moi oui, car mon job, je peux le faire de n’importe où avec un simple pc, donc tourner ne devrait pas être un souci, après je ne peux pas me prononcer à la place des autres. Là encore nous verrons bien comment tout cela « tourne » mais pour le moment tout se goupille bien je trouve .
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
Jeff : d’être heureux, sur scène et en dehors . merci à toi, vraiment pour cette interview aux questions (très) pertinentes, j’ai pris bcp de plaisir à y répondre .
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Arch Gros Barbare
13/05/2025