
17 février 2025
Groupe : HELLOWEEN
Titre : Live at Budokan
Label : Reigning Phoenix Music
Année : 2025
La culture du live en format cd ou vinyle, n’est pas extrêmement courante finalement dans le petit coeur de licorne des metalleux, et pourtant il est des concerts qui sont immémoriaux comme le « Decade of agression » de Slayer, les « Live after death » / « Rock in Rio » d’Iron Maiden ou encore le terrible « Where death is most alive » de Dark Tranquillity.
C’est difficile et compliqué de recréer en format physique l’ambiance et l’atmosphère d’un concert inoubliable, il faut les conditions visuelles, lumières, salle (quand c’est aussi filmé en vidéo), mais aussi les conditions du public avec un engouement certain, puis le son d’enregistrement, et le son travaillé au master, et surtout la générosité du groupe sur le moment.
Et pourtant, et pourtant !!!!
Et pourtant, tandis que les allemands d’Helloween réussissent à reconquérir la planète entière ces dernières années, nous ramenant directement entre 1985 et 1990, l’époque bénie des « Walls... » « Keeper... » et du « Live in the UK... » , voici de nouveau qu’ils sortent un concert d’anthologie, un « Live at Budokan » que l’on n’oubliera pas, et qui passera sur les platines, extrêmement souvent, parce que la qualité est là, le public est là, le son est là et la prestance du groupe est bel et bien là.
Bien sûr , dans la carrière d’HELLOWEEN, il y a eu des concerts inoubliables en format physique à commencer par le nostalgique et bien trop court « Live in the UK » (sorti sous trois noms différents avec le Japon « Keepers live » et avec les Etats-Unis « I want out live »), puis d’autres plus dispensables comme le moyen « High Live » qui fut le premier avec Andy Deris.
Et pourtant HELLOWEEN n’a pas sorti qu’un seul live inestimable, puisque beaucoup moins connu le « Live in Sao Paulo » (décliné en vidéo comme le « Live on 3 continents ») est un petit bijou où, Andy Deris chante extrêmement bien dessus pour faire oublier quelques prestations antérieures.
Puis est venu le temps de la réunification avec le retour de Michael Kiske, de Kai Hansen et ce terrible « United Alive » qui a tout ravagé sur son passage, pour définitivement réconcilier les fans de HELLOWEEN de toutes les périodes, de tous les âges. Un live parfait qui donne encore le frisson.
Et pourtant , à partir de là, difficile de faire mieux, entre temps un album de la réunification est sorti, portant le doux nom éponyme de « Helloween » pour acter le fait que ce groupe, après tant d’années (depuis 1983) nous transporte et nous unis tous et toutes au travers des âges, sans que la citrouille ne se transforme en carrosse, alors que l’on sent encore et toujours cette magie incroyable.
Et pourtant, les planètes, étaient de nouveau alignées. Le Japon, meilleur public du monde, le Budokan , Salle cultissime ayant accueilli Dream Theater, Ozzy Osbourne ou encore Yngwie Malmsteen, un groupe en pleine forme pour préparer un nouveau concert filmé, que vous pouvez découvrir soit en cd/vinyle ou en blu ray.
Voici donc un nouveau live fabuleux, incroyable, puissant, magique, inoubliable et surtout indispensable. D’abord parce que pour la version digipack , le design et l’artwork de Martin Haeusler en noir et blanc nous ramènent à quelque chose de old school, de traditionnel loin des IA actuelles, loin de ce côté superficiel systémique et mondial. HELLOWEEN revient aux traditions, et ce petit logo en relief rouge si simple en est la preuve ultime.
L’intro « Orbit » vous met l’eau à la bouche, le son est terrible, et on s’ouvre sur un concert mémorable qui met comme d’habitude en avant les titres hyper connus de HELLOWEEN, mais malgré tout le « Skyfall » du dernier album prend une dimension dix mille fois meilleure que sur l’album avec une frénésie du public autant que du groupe.
Les morceaux du dernier album ont une patate tellement différente que sur l’album et donnent envie de se refaire « Helloween » dans la foulée. HELLOWEEN est grand, HELLOWEEN est fort, et le public lui rend son amour sur ce live. Kiske et Deris chantent à l’unisson, et créent une harmonie juste parfaite. Le public hurle de joie, de bonheur, au point que cela en donne des frissons. Et ce sera la même chose pour « Mass Pollution » et « Best time » qui représentent avec fierté la présence du dernier album.
Sur ce live, HELLOWEEN n’oublie pas ses classiques de l’époque Deris, avec « Perfect gentleman » issu du premier grand retour de l’essence du groupe en 1994, après le désastre de « Chameleon », et surtout premier album avec le nouveau chanteur, à savoir « Master of the rings ». Un « Perfect gentleman » choisi minutiueusement et placé intelligemment presque à la fin du concert juste avant « Keeper », pour montrer que ces albums là sont aussi dans l’essence et l’âme d’HELLOWEEN. Du nectar qui se concentre aussi sur un de leur meilleurs albums époque Deris, avec « Power » et surtout le classique « Forever and one » que chantent ensemble Kiske et Deris avec passion et réel amour de la musique et du groupe. Ce titre donne le frisson sur cette version live, du grand HELLOWEEN plein de majesté et de classe, avec des voix vraiment parfaites.
Mais n’ayez crainte, les classiques du groupe sont et seront toujours là, d’abord le medley de Kai Hansen que tout le monde attend, mettant à l’honneur le légendaire « Walls of jericho » et les morceaux « metal invaders – victim of fate – gorgar – ride the sky et bien sûr heavy metal is the law!!) sans oublier forcément « How many tears », et là vous prenez une branlée sans nom.
Ensuite lorsque sur « Eagle fly free », tout le public chante le refrain collégialement, et finit le morceau tous en chantant c’est simplement énorme, et ça donne envie d’y être. L’ambiance est là, la folie est là et on l’entend pendant l’interlude juste après « Eagle fly free », parce que Tokyo est en vie et le montre.
On enchaînera les « Future world », les « Save us, Dr Stein, I want out…. » autant de titres issus de l’époque Kiske sur les Keeper, avec aussi le titre obligatoire « Keeper of the seven keys » lui-même.
Alors bien sûr ce sont des titres présents sur le « United Alive », mais la performance dans ce Budokan, est encore plus puissante, plus prenante, plus intense, on monte au paradis avec cet album live.
On a grandi avec Slayer, et on a vécu avec HELLOWEEN. Ce groupe est à jamais éternel, leur histoire se retrouve complètement dans ce « Live at budokan » et chaque année qui passera on aura toujours plaisir à écouter « Keeper of the seven keys » jusqu’à la fin des temps. Ce concert offre le meilleur de HELLOWEEN en live, il vous le faut. Ecoutez le, savourez le, parce que c’est un véritable diamant. Le Japon, meilleur public du monde.
Arch Gros Barbare
17/02/2025