HOROH - Horde of horror -


19 février 2025

HOROH Horde of horror.jpeg (182 KB)

Groupe : HOROH

Titre : Horde of horror

Label : Crypt of Dr Gore

Année : 2025

Si HOROH était un film d’horreur il serait Re-animator, il serait Scanner, il serait Street Trash, il serait Cannibal Ferox ou encore Cannibal Holocaust, il serait Zombie, il serait Bad Taste, il serait même Evil Dead et Brain Dead, le tout enrobé dans une Petit boutique des horreurs pour faire passer l’ensemble en comédie musicale de l’enfer.

« Aberration » était déjà une souillure musicale sans nom, mais ce nouvel album dépasse l’entendement et surpasse la crasse.

D’abord parce que la pochette et tout l’artwork sont un véritable hommage au gore, et si l’on savait déjà que Moky était un talentueux illustrateur qui n’avait plus à faire aucune preuve, il s’est surpassé dans son œuvre parce que l’atmosphère, les ambiances du gore et plus particulièrement de celui des années 70/80 en bd d’horreur , vous sautent à la gueule littéralement. De plus le jeu des couleurs jaune, mauve , vert, rouge, est incroyablement bien pensé, le devant du LP, l’arrière , l’insert...C’est du nectar qui s’adresse aux amateurs et qui met terriblement en valeur le contenu de ce nouvel album.
Et vous le savez l’ambiance, c’est ce qui compte, parce qu’on aime ce qui nous entoure, on aime se prendre au jeu, on aime être enveloppé dans une atmosphère totale qui nous fait pénétrer dans le monde que l’on veut explorer.

HOROH y arrive totalement avec ce nouvel album. Explications : Tout ce que vous aimez le plus chez Mortician, ce sont les intros et les outros. Ce qui était également puissamment mis en avant sur l’album de Asile Obscene. Mais là HOROH a mis les bouchées doubles, ils ont amené le monde de l’horreur avec eux, Silent Hill n’aurait pas fait mieux.

On se retrouve coincé immédiatement sur l’intro de « Chains and pleasures » avec un riff des plus primaires mais qui s’incruste dans le crâne à en faire saigner les oreilles et les yeux. HOROH balance du death metal extrêmement sale et précambrien. C’est avec sauvagerie que S vomit comme un damné ses vocaux crasseux, qui d’ailleurs ne sont jamais linéaires. Ça suinte par tous les pores, entre le guttural caverneux et le gargouillis étouffé d’un râle de fin de vie, Seb maîtrise l’art de rendre horrifique et terrifiant les morceaux de l’album. Entre folie et répugnance, HOROH vous amène dans son antre effroyable avec ce « Horde of horror », et c’est vraiment une espèce de bande son de l’abomination suprême à laquelle on assiste durant trente neuf minutes. Les deux compères J et S arrivent à créer véritablement un univers autant musical que visuel. Ça ne part jamais dans la vitesse et la brutalité, parce que HOROH y préfère la subtilité d’une rythmique lourde engluée dans l’épouvante et les ambiances cauchemardesques. Ainsi les guitares sont traumatisantes et le death metal putride prend toute sa dimension, car quand on a la sensation que c’est terminé les samples reviennent vous remettre une couche tandis que la violence de HOROH prend de la rage dans sa schizophrénie. Cet album est fou, mais en même temps tellement attirant. Le duo part dans des mouvements si guidés par l’abomination, que les treize actes de ce second album forme un ensemble artistique extrêmement soudé et homogène.

On revient vraiment dans les années 70/80’s, avec cette envie de découvrir le monde des morts. Ça tronçonne autant sur les intros que sur la violence de l’instant avec du riff dégoulinant sur « Family values ».
C’est un album incroyable, « Liberate me » et son intro culte, sans compter ce riff litanique qui donne un goût de vomit sous la langue avant de partir dans le gouffre des enfers, est certainement un des titres les plus efficaces de l’album. Atmosphère, guitares cinématographiques, batterie de la mort, tout est là, et certainement que ce titre est le plus représentatif de cette pochette dont on ne peut décrocher les yeux. Jusqu’à la violence de « Who goes there ? » tout s’emballe, c’est un album sans faute de goût et qui est à la hauteur de ce qu’il avance. « Bestial supremacy » porte bien son nom  car on ressent un peu ce qu’a traversé l’équipage de Sam Neil dans Event Horizon, même ressenti de traversée de l’enfer. Et c’est d’ailleurs sans doute pas étonnant, que ce soit un titre de l’album de « O Agios Pethane » des allemands de Blood qui a été repris sur ce nouvel album. HOROH rend les honneurs à un ce groupe légendaire et qui finalement ressemble en plusieurs points à leur musique.

HOROH vient de pondre quelque chose de très gras, efficace et direct. Il s’adresse sincèrement aux amateurs du genre, parce que si le reste du monde fragile passe à côté (et on le sait bien qu’ils ne comprendront pas ce que l’on ressent à l’écoute de ce « Horde of horror », ils ne comprendront jamais) , c’est obligatoire que dans la cave à champignons au milieu de la moisissure, ceux qui adorent s’y retrouver, vont forcément élever ce nouvel album à un statut relativement haut, parce qu’il est difficile aujourd’hui de retrouver les vieilles recettes qui nous ont fait vibrer. HOROH y arrive avec talent, jusqu’à la toute fin, jusqu’à « Vault of sin », grâce à eux, on sait définitivement que c’était bien mieux avant.

Arch Gros Barbare

19/02/2025