LEKCS INC. -E.G.O-


19 mai 2022

LECKS-INC.-–-EGO-Everybody-Gets-One.jpg (314 KB)

Groupe : LECKS INC

Titre : E.G.O

Label : M&O Music

Année : 2018

Pour les anciens quand on parle d’indus, qu’il soit à consonance rock ou metal, on pense à Nine inch nails, Swans, Godflesh, Skinny Puppy, Dead World ou encore Pitch Shifter. Donc évidemment à découvrir LECKS INC récemment, on peut penser ( on a le droit !! ) , que ce groupe a baigné dans les ambiances citées, puisqu’il est présenté comme groupe indus. En fait pas du tout que nenni !!

On ne va pas se mentir, je n’ai jamais écouté un seul album de ce groupe, et je ne connaissais pas jusqu’à ce que Gauthier (reporter sans frontières) aille les voir en concert, et ramène un album, notamment leur troisième , « E.G.O » (Chose marrante tous leurs albums ont des titres en acronyme).

Mais bordel de merde, c’est hyper bien branlé !

Alors c’est pas old school paléolithique pour un sou, les mangeurs de cailloux et les faiseurs de veuves vont passer leur route, mais franchement, la patate de cet album mérite que ceux qui n’ont jamais posé une oreille le fassent .

La bio vous dira plein de trucs, ils sont français, c’est le troisième album, et oui, il est sorti en 2018 !!!

Ben , on a le droit de le découvrir que maintenant, on a le droit !!

En terme d’ambiance visuelle, on est plus proche de Murderdolls, Marilyn Manson, Mysticum (je ne sais pas pourquoi je dis Mysticum ; sans doute parce que la batterie et la rythmique de « As weird as me », m’ont fait pensé à un passage du premier album), avec cette atmosphère malfaisante,un peu black c’est vrai, futuriste et androgyne. Mais musicalement, c’est quelque chose de hyper bâtard, ça part partout, c’est aussi moderne que old school, aussi violent que musical. On sent que les membres, en tous les cas son créateur, ont une certaine bouteille.
A plusieurs reprises que ce soit sur « Of men & worms » ou « 
Not a sextoy », on se surprend à repenser au premier album de Strapping Young Lad de 1995, avec le premier titre « S.Y.L ». J’ai la sensation, que c’est exactement là-dedans que LECKS INC prend sa tambouille.

Les vocaux se baladent du growl le plus immonde au guttural le plus propre.

Et au fur et à mesure de l’avancée des titres, ont prend un pied phénoménal grâce à un éclectisme, aussi intemporel que non genré (oui, non genré oui !, mais pour les styles). On navigue, dans des trucs horrifiques, death, thrash, black, mais aussi des passages ultra speed, c’est complètement fou, comme si le Mr Bungle de « California » avait baisé avec la musique de Ministry époque bénie du trio « The land of rape and honey-The mind is a terrible thing to taste-Psalm 69 ».

Parce que les morceaux sont aussi barrés que pouvaient le faire Carnival in Coal, même si c’est complètement différent musicalement (là c’est chaud à replacer musicalement), mais on parle de cette folie des premiers albums, ou encore de celle de « Jesus Built my hotrod » de Ministry.

Bref, par moments, c’est ultra brutal et d’autres on est à l’asile en train de danser.

Les riffs sont puissants dans toutes leur modernité, les rythmiques propres et toujours précises, autant que leurs changements de tempo. Comme si la folie n’avait pas atteint son paroxysme, ils jouent aux grinders avec « Everybody gets one » , titre d’une seconde, ou encore viennent à chercher l’exotisme cinématographique avec « Dance with death », avant d’envoyer du bois comme des bûcherons canadiens avec des riffs, presque death tech /thrash tech, sur des mouvements intellectuellement progressifs.

Cet album est impressionnant de surprise, de talent de création, tellement il nous amène dans une multitude de bas-fonds, jusqu’à en offrir une poésie si indescriptible sur le solo signé Stéphan Forté (Adagio) de cette gigantesque « Dance with death » .


Non seulement, LECKS INC se paye le luxe d’écrire de la prog, mais ils invitent une chié (explication plus bas) de guests avec Delora (Moonskin), ASPE Rachel (Ex-ETHS), BISMUT Gabriel , CHAOS Heidi (Ex-Asylum Pyre), CHESCHIRE, FORTE Stéphan,Fred(ACOD), SUGIYAMA Keiichi, AEBI Arnaud (Hypocras), Elsa et Bruno (FENRIR), ELEMIAH Ted (HYBRID ORIGINS).


Explication : le compte est bon, ça fait bien onze. Et pourquoi ? Parce que « onze fait chié. »

Voici un album réellement ouvert à tout, brillamment écrit où l’on rencontre même du power épique mêlé à des choses plus « britishement vampiriques » : « The blood of the innocent » allant à la rencontre du côté un peu goth de Cradle of filth, avec quelque chose de plus viking black en face.

Enfin bref (on l’a déjà dit), surtout... surtout !! Ne vous fiez pas à la pochette, le contenu, est vraiment technique, frais, tous azimuts, et crée quelque chose de neuf et aussi de captivant.

Et pour la pochette de l’album , on a le droit de ne pas l’aimer, on a le droit !!!

Arch Gros Barbare

19/05/2022