07 juin 2022
Groupe : LORDS OF THE CEMETERY
Titre : Luminous gate
Label : Noir Carroussel
Année : 2022
Voici venu le troisième album de LORDS OF THE CEMETERY, projet de Christophe Florian (VANGUARD X MORTEM) , soutenu par Cadaver à la batterie.
Dans la veine de ce qui a déjà été fait sur les deux premiers albums sortis, LORDS OF THE CEMETERY, revient avec son death/dark metal visqueux dans les guitares, où le côté old school américain est toujours présent,à la limite de l’horrifique souvent, et une fois de plus, sur une durée plus que parfaite, puisque l’album fait la demi-heure.
La signature de Christophe Florian, qui écrit tout, enregistre tout, mixe tout et qui chante tout, c’est bien évidemment cette volonté et cette capacité à imbriquer ses solos qui hennissent à la floridienne, dans des harmonies de rythmiques que l’on pourrait trouver grandiloquentes parfois, mais qui offrent à l’esprit de la musique de LORDS OF THE CEMETERY quelque chose de dérangeant et glauque.
Et c’est cela que l’on retrouve sur ce nouvel album, un peu les ambiances des films de Cronenberg, lorsque l’on parle de films fantastiques ou d’horreur, notamment la période « Rage » « Chromosome 3 » « Scanners » ou « Dead zone ». Eh bien LORDS OF THE CEMETERY c’est exactement la même chose, un univers singulier où l’atmosphère est également apportée par les claviers, mais surtout où les thèmes de guitares restent ténébreux.
La production y fait pas mal, et l’enregistrement des vocaux également. Et si justement un autre mixage et une autre masterisation était choisis, on aurait certainement une couleur différente qui mettrait plus en exergue ces hommages constants à la scène américaine des 90’s et plus précisément floridienne que l’on peut écouter sur des morceaux tels que « When a king burns a master ».Ce que LORDS OF THE CEMETERY devrait essayer...
« Luminous gate », c’est une fois de plus du sombre, où le taulier se régale à vous faire vomir les ténèbres en poudre, avec des morceaux tels que « Ouroboros », c’est régulier comme la marche des spartiates,
et c’est délicieux sur les leads comme un « puits d’amour » juste caramélisé à point.
L’album est court, et c’est très malin pour ne pas tomber dans la fatigue du branlage de manche, mais ce qui est encore plus malin, c’est qu’au beau milieu on a « The procession of shadows » , instrumental qui porte bien son nom, et qui conserve cette ancienne manière d’écrire des groupes de death des 90’s où on avait bien souvent ce genre d’interlude en paradoxe total avec le reste de l’album et pourtant si bien placé.
C’est à partir de cet instrumental qu’on peut découvrir l’excellente « The gloomy seer » (et c’est là qu’un autre mix/master ferait la différence) qui mélange les genres, entre black metal et death metal, la violence du morceau donne à cet album ses lettres de noblesse, parce que même les claviers offrent une facette quasi théâtrale au morceau, jusqu’à l’explosion finale de la guitare. Ce titre est parfait.
Et comme s’il y avait un espace temps très grand entre les compositions du début d’album et celles d’après « the procession of shadows », la suite de l’album continue d’amener la tourmente intelligemment, laissant aux premiers morceaux un goût d’anus alors qu’on voulait grignoter le bitoniau de devant ; parce que la succession « The gloomy seer » ,« Luminous gate », brille sur l’album, et la combinaison « Throne of the ocean » (très éthérée) avec « Return to the witch lord » demeure assurément subtile pour offrir à l’auditeur ce côté presque death/doom que sait avoir son géniteur, dans une ambiance putride et gothique (époque « Gothic » de Paradise Lost).
Avec un design, encore signé Headsplit design, LORDS OF THE CEMETERY signe un troisième album plutôt réussi, qui aura mis du temps à sortir et tant mieux car des périodes trop rapprochées, ne permettent pas de véritablement apprécier la musique des groupes...
Arch Gros Barbare
07/06/2022
