13 mars 2021
Vint-huit ans plus tard, les terrifiants NECROPHILIAC reviennent avec un second album « No living man is innocent », une suite à « Chaopula citadel of mirrors » qui avait laissé pas mal de traces dans la scène undeground death du début des 90’s.
Un retour réussi, avec quelques guests, y compris bien évidemment Dave Rotten , voici comment les Necrophiliac ont envisagé leur retour. Pour savoir ce qu’il s’est passé pendant toutes ces années, petite interview avec Bongo et Necrophiliac...Il n’y a que dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe.
Vingt-huit ans séparent «Chaopula citadel of mirrors» et «No living man is innocent», et vous revenez presque au complet, avec Swieck, Miguel, Ery et Bongo. Que s'est-il passé pendant toutes ces années, qu'est-il arrivé à Uly, remplacé par Ramon, et qu'est-ce qui vous a poussé à reformer NECROPHILIAC et à recomposer après tant d'années?
Pendant toutes ces années entre les deux sorties, nous nous sommes concentrés sur le travail au quotidien, les études et en général nous sommes retournés à d'autres occupations pendant notre temps libre. Certains étaient partiellement impliqués dans la musique mais la plupart liés à des compétences techniques travaillant pour d'autres groupes, et certains ont passé la plupart des années complètement hors de la scène metal. Quand nous sommes revenus avec tous les membres, Uli, faute de temps, a dû être remplacé par un autre bassiste pendant une courte période, puis nous avons trouvé Ramon comme membre stable. Je me souviens que lorsque le label Dark Symphonies a sorti à nouveau «Chaopula, Citadel of Mirrors» sur double vinyle, nous parlions de l’intérêt inattendu suscité par cet enregistrement de 1992 dans la scène old school, et de la façon dont ces chansons pouvaient sonner de nos jours avec un équipement moderne. Nous avons laissé de nombreuses idées en 1992 sans enregistrement, donc il pourrait être intéressant de continuer à créer des chansons à partir de là.
Le chant de Bongo n'a pas forcément beaucoup changé, c'est plutôt une bonne chose, car sa signature vocale torturée était aussi une particularité de Necrophiliac, après 28 ans, vous attendiez-vous à réussir à bien faire ressortir le côté encore putride?
Eh bien, je dois dire que c’était difficile pour moi de retrouver la «mémoire» de la façon dont j’avais fait ce chant torturé par le passé. J'avais clairement à l'esprit que nous devions préserver une partie de l'essence de notre travail passé, et le chant est peut-être une signature spéciale de ces années, avec quelques parties mélodiques des deux guitares. Cette fois, je voulais «moduler» un peu plus ces voix pour accompagner les guitares et utiliser des passages plus «bruts». Je pense que ça atteint globalement ce sentiment de putride, de brutal et d'extrême.
"Chaopula citadel of mirrors", n'a jamais été réédité sauf en 2015 sur vinyle par The Crypt, et je suppose que ça a dû aller vite. Avec la sortie récente de votre deuxième album "No living man is innocent", y a-t-il des plans pour rééditer votre premier album d'une manière plus large?
Récemment, j'ai reçu un message d'un label intéressé par une réédition de CD, qui est particulièrement difficile à trouver à un prix raisonnable. Après une conversation avec notre label actuel (Xtreem Music), tout ce que je peux dire, c’est qu’il existe des projets pour une nouvelle version limitée de «Chaopula» avec un respect absolu pour cette édition de 1992. Quand? Il n'y a pas de date pour le moment.
Au fait, vous avez sorti "No Living man is innocent" sur Xtreem Music, le label de Dave Rotten qui a créé Repulse Records et bien avant Drowned Productions qui a produit votre premier album. Donc, compte tenu de votre amitié avec Dave Rotten (Avulsed) et de tout ce qu'il a fait sur votre premier album également, était-ce normal pour vous de signer avec Xtreem Music?
Quand nous avons commencé à penser à enregistrer de nouveaux morceaux pour une deuxième production, nous nous sommes interrogés sur qui pourrait être intéressé à le sortir. Nous avons été plusieurs fois hors de la scène metal et ne savions pas si quelqu'un envisagerait même de sortir une deuxième œuvre 28 ans plus tard d'un groupe très caché comme le nôtre. Mais, eh bien, quand Dave connaissait nos plans, il pensait que Xtreem pouvait être le bon label pour le faire, et compte tenu de notre bonne relation toutes ces années, il était aussi notre option préférée (peut-être que nous ne trouverons personne d'autre, hahaha !!) ..
2020 a également annoncé le retour de Unbounded Terror, presque en même temps pour la sortie de leur deuxième album, est-ce un hasard? Comment vous reliez-vous aux gars? Parce qu'avec Avulsed vous étiez les ténors de la scène underground espagnole des années 90
Lorsque nous parlions avec Dave de la sortie de notre deuxième album, il nous a dit qu'il avait l'intention de sortir de nouvellesproductions pour de nombreux groupes de Death Metal de cette année, comme Obscure, Unbounded Terror et Aposento. Chaque groupe avait un calendrier de sortie différent, en fonction de la maturité de l'enregistrement. Je me souviens que Unbounded Terror a sorti le premier LP de Death Metal en Espagne en 1992 et que «Chaopula» était le deuxième, tous deux sur Hard Vinyl Records. Cette fois, quelque chose de très similaire s'est produit. En 1992, nous avons joué les deux groupes à Séville, cette fois, nous devrons attendre un peu plus à cause de la pandémie.
Vous avez gardé sur votre nouvel album l'esprit des années 90 et on retrouve parfois dans vos chansons le fantôme de Chuck Schuldiner, alors que beaucoup ont pris le train, vous êtes vraiment revenus sur le quai de l'ancienne gare, que vous aviez quitté quand vous avez arrêté. Comment voyez-vous le death metal aujourd'hui?
Tu as tout à fait raison. Chuck Schuldiner était un génie, un maître pour nous, et mis à part nos modestes compétences par rapport à Chuck & Death, il a toujours eu une grande influence. Je me souviens que lorsque nous sommes entrés en studio d’enregistrement à Séville pour «Chaopula», nous avons donné à l’ingénieur du son une copie de «Spiritual Healing» comme référence. De toute évidence, «Chaopula» sonne complètement différent (soupir) mais nous ne pouvons pas nier son influence mondiale. Pour "No Living Man is Innocent", nous avions clairement à l’esprit que si l’on parle de compositions, notre place c’est la vieille école des années 90. Le Death Metal d'aujourd'hui a beaucoup évolué, explorant de nouveaux mondes et de nouvelles influences, mais nous sommes à l'aise avec le fait de créer ce genre de chansons avec ce goût old school. Je pense que même lorsque vous composez des trucs datant des années 90, il y a de nouvelles choses à essayer et le Death Metal est si polyvalent que vous pouvez encore explorer beaucoup de choses sur le style.
Est-ce que c'est depuis le concert à Séville en 2016 avec Avulsed que vous avez commencé à écrire "No living man is innocent"?
Oui, la plupart des morceaux ont été composés plus tard. Nous avons joué une nouvelle chanson sur ce concert intitulé «A Grim Sleep» qui a ensuite évolué vers «Magma of Flesh (Beasts of the Earth)», en ne conservant que quelques-uns des riffs originaux. «Inhabitants of the red forest» a également été joué en direct sur certains concerts, et même il y a une vidéo sur Youtube de concerts à Séville et à Grenade avant la sortie de «No Living Man is Innocent» jouant en direct cette chanson.
Depuis quelque temps, nous assistons à un retour vraiment incroyable de groupes chez Dan Swanö et Unisound, comme si c'était maintenant la référence de la vieille école comme Morrisound à son époque? Qu'est ce que tu penses de ça ?
Eh bien, d'après notre expérience, Dan & Unisound a poussé notre enregistrement à un tout autre niveau. L’enregistrement original manquait de «punch» que Dan réalise avec le mastering. Je pense que c’est la raison pour laquelle de nombreux groupes l’embauchent pour obtenir la touche finale et le son distinctif dont le Death Metal old school a besoin. Et il est vraiment un expert sur ce sujet.
Si l'artwork de "Chaopula" avait été réalisé par Luis Alfaro, celle-ci l’est par Artem Grigoryev, vous êtes loin des couleurs que nous aurions pu avoir sur votre premier album, mais surtout sur le côté le plus sanglant. Le côté gore du death metal au fil des ans a-t-il cédé la place à quelque chose de plus solennel?
Quand j'ai vu pour la première fois les œuvres d'Artem Grigoryev, j'ai réalisé qu'il était le bon artiste pour notre pochette. Je n'avais aucun doute là-dessus, absolument. Nous avions clairement à l'esprit que notre travail devait préserver cet esprit old school à la fois sur le son, la musique et l’artwork. J'adore les illustrations en noir et blanc et le pointillisme (j'ai fait des pochettes pour des démos et des illustrations dans le passé avec du pointillisme ... rien de semblable à la maîtrise d'Artem, bien sûr ...) et la possibilité d'utiliser le travail d'Artem pour notre seconde réalisation était quelque chose de très spécial pour moi. Et je pense que le résultat est vraiment impressionnant! L’édition vinyle avec cette pochette est géniale et je pense que cela rappelle les anciennes réalisations des années 90. Peut-être que le côté sanglant reviendra sur les prochaines sorties, tout dépend du concept principal, la cohérence entre la musique, les illustrations et les paroles est très importante sur notre travail.
La crise sanitaire et covid-19, selon vous, ont-ils peut-être entravé la visibilité du retour de NECROPHILIAC, par le manque de concerts bien sûr, comment peut-on s’organiser dans des moments comme celui-ci où de nombreux groupes ont opté pour le live streaming, que pensez-vous de tout ça?
Eh bien, notre visibilité a toujours été très faible .. haha. Je pense que l'impact du covid-19 sur notre visibilité a été minime, mis à part le fait que nous n'avions fait aucun concert pour montrer nos derniers morceaux. Nous faisons généralement très peu de concerts à cause de nos réalisations, donc pour nous, c’est une question de patience d’attendre que la crise du covid disparaisse. Je me souviens que nous avions prévu de faire notre premier concert au Royaume-Uni à l’Erradication Festival, mais à cause d'une opération chirurgicale planifiée, nous avons dû changer nos plans. Les groupes devront s'adapter à cette période très difficile et le live streaming est une bonne option pour rester en contact avec les fans. Je pense que les prochaines années verront de nombreux changements liés aux concerts et aux grands festivals, et les groupes devront s'adapter et être créatifs. Pour le moment, nous n’avons pas de projet pour un futur concert, mais je peux vous dire que nous préparons quelque chose en rapport avec le live streaming pour montrer «No Living Man is Innocent» en live.
Les versions de "No living mans is innocent" sur cd et vinyle sont excellentes, après tant d'années de silence, qu'avez-vous pensé lorsque vous avez sorti votre nouvel album une fois entre vos mains?
Merci beaucoup. Comme je le dis d'habitude, nous considérons comme un privilège de créer de la musique autour d'un concept, d'écrire des paroles exposant ce concept et d'emballer tout cela avec un artwork exclusif comme la pochette d'Artem. Partager tout ce travail avec de nombreuses personnes qui peuvent l’écouter et éventuellement avoir des sentiments à son sujet, c’est vraiment excitant. Tenir entre vos mains tout ce travail est quelque chose de très spécial, étant donné que nous ne sommes pas un big band et que tout cela suppose beaucoup de travail pour nous.
Merci beaucoup pour tes questions et pour nous donner l’opportunité de partager nos réflexions et notre travail récent «No Living Man is Innocent».
Arch Gros Barbare
13/03/2021
Liens :
https://www.facebook.com/necrophiliacdeathmetal
https://xtreemmusic.bandcamp.com/album/no-living-man-is-innocent
