
20 juillet 2023
Groupe : OVERKILL
Titre : The years of decay
Label : Megaforce recprds
Année : 1989
Avoir quatorze ans lors de la sortie de cet album est quelque chose qui reste gravé dans la mémoire de tout adolescent.
Et bien qu’ayant commencé très tôt à écouter de la musique de barbares, ( un truc qui devait passer, dixit ma mère mais qui a squatté comme une sale habitude au fur et à mesure des années), c’est avec nostalgie que cet album qui marque un virage considérable dans la carrière d’ OVERKILL, revient tranquillement en ce mois de juillet sur la platine. Et même si les « Feel the fire », « Taking Over » et autres « Under the influence » restent des albums de thrash d’anthologie, ce « Years of decay » fut placé rapidement sur un piédestal. Et si encore une fois, on sait bien que c’est « Horrorscope » qui a frappé les esprits car ils étaient déjà plus mûrs grace à « The years », comme le « Painkiller » des Judas, (même réputation, et même primo références pour la plupart) ; il n’empêche que cet album a agrandi le chemin des ricains pour en faire une autoroute.
Bref, j’étais jeune, et mon voisin un petit branleur dont les parents le gavaient de cadeaux, et qui roulait avec un peugeot 103 tout neuf, avec barre transversale et un casque à laTonnerre mécanique (pour ceux qui s’en rappellent), s’était vu offrir le vinyle de « The Years of decay ».
Un cadeau arrivé par erreur dans sa chambre étant le seul album de thrash et plus généralement de metal qu’il aura eu entre les mains. Mais peu importe, le fait est qu’il me l’a prêté, et même avec des « Rotten to the core », « Hammerhead », « Deny the cross » , « In union we stand » et autres « Hello from the gutter » plein la tête, c’est sans forceps que les aujourd’hui indétrônables « Time to Kill », « Elimination » « I hate » sont arrivés dans la place pour mettre la fessée à tout le monde.
OVERKILL pénétrait dans les années 90’s avec panache, exit les années 80’s, le logo sur cet album en est un parfait exemple, le groupe donne du relief à son image, avec une pochette de Fastner & Larson qui reste encore dans nos mémoires, et un logo qui prend de la profondeur. Mais ce n’est rien comparé à l’inspiration présente sur ce chef d’oeuvre.
L’enchaînement direct des trois premiers titres que sont « Time to Kill », « Elimination » « I hate » , les a propulsé dans le firmament des titres de dingues d’OVERKILL. Et rien que pour ça, on ne s’aperçoit pas de la grande longueur de certains morceaux qui font durer l’album presque jusqu’à l’heure d’écoute.
Bobby Ellsworth se permet de chanter encore plus que sur les premiers albums et de donner de belles variations à sa tessiture si particulière. Mais rassurez-vous on n’est pas au niveau de « Promises » sur « From the uunderground and below ».
Si la mélodie au milieu de la violence était bien présente sur les premiers morceaux de l’album, OVERKILL montre que c’est un groupe qui sera toujours inspiré avec une « Nothing to die for » complexe et progressive mais plutôt courte comparée au reste . Et quel reste puisque « Playing with spider/Skullkrusher » vient alourdir l’ambiance d’un pas pesant et malsain à la Black Sabbath sur plus de dix minutes. C’est ici que l’on se rend bien compte de l’évolution du groupe dans ses envies et de leur capacité à écrire une musique terrifiante qui aujourd’hui fait toujours couler de l’encre.
Certains titres sont plus dans ce qu’on avait eu avec «Under the influence », des morceaux comme « Birth of tension », ou encore « Who tends the fire » montrent une ambiance plus scolaire au tempo de croisière, plus classique avec la noirceur que peut avoir OVERKILL, mais avec des riffs assez basiques, bien que leur patte soit omniprésente. Mais peut être que ce combo dont l’ambiance rappelait le morceau « Overkill III » de l’album précédent, aurait pu être placé différemment pour offrir ce théâtralisme qui leur est propre de manière plus pertinente.
Et en matière de théâtralisme, de décor, d’atmosphères OVERKILL sait amener l’auditeur où il veut, preuve en est avec l’ovni « The Years of decay » qui démarre comme le titre « Never,neverland » de Annihilator (sans doute l’époque qui voulait ça, même période de sortie), qui vous fait cadeau d’une bande son véritablement inspirée par cette pochette épique, avec une voix phénoménale, des guitares mélodiques qui explorent un monde encore inconnu à ce moment là, pour vous faire voyager durant huit minutes.
Que dire d’autre si ce n’est que même le titre final qui nous rappelle que le mal ne meurt jamais, donne le coup de grâce avec l’agressivité et l’inventivité particulière d’un groupe qui aujourd’hui brille encore de mille manières et emporte avec lui tout une foule de fanatiques intarissable.
« The Years of decay » est une référence de la discographie de OVERKILL , un album culte comme dirait l’autre.
Arch Gros Barbare
20/07/2023