TRIUMPHER -Storming the walls-


19 avril 2023

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Groupe : TRIUMPHER

Titre : Storming the walls

Label : Floga records

Année : 2023

Ô Dieux des Terres Nordiques, où étiez vous durant tout ce temps ? Abandonnant année après année les groupes qui vous rendaient honneur , les laissant boire leur propre pisse pour mieux la distiller à des fans aveuglés par trois riffs durant mille albums, les laissant poser leurs étrons dans des foyers qui n’avaient même pas de papier pour essuyer tant de misère. Pourquoi avez-vous juste laissé Unleashed encore vous offrir quelques véritables sacrifices. Même Manowar à qui l’on doit une vieille discographie intouchable, nous a laissé choir comme des gueux errants sans but sur cette planète aride…

Il aura fallu attendre tant d’années pour que viennent de l’Olympe de nouveaux adorateurs : TRIUMPHER qui avec un premier album à peine sorti, réalise un choc de titan, un ras-de-marée où Jörmungand affronte Poséïdon et perd le combat pour laisser la place à la mythologie grecque, d’une manière hybride puisque les mélodies de l’Iliade épousent à la perfection un esprit malgré tout assez nordique.

C’est Floga records qui remporte le challenge et qui produit ce premier album « Storming the walls ». Alors à quoi ressemble la musique de TRIUMPHER ?

Du heavy metal dans toute sa splendeur avec la puissance d’un Manowar, et la voix surtout de Antonis Vailas (Alias Mars Triumph), son bassiste/vocaliste qui chante d’une manière si puissante avec une tessiture extraordinaire qu’elle s’approche littéralement de celle de Eric Adams, dans ses meilleures années (De Hail to England à The Triumph of steel). Et immédiatement il met la barre extrêmement haute vocalement.

Mais ceci ne serait pas si impressionnant si leur heavy metal n’allait pas se fondre dans des atmosphères et des riffs presque thrash et parfois jusqu’aux frontières du black metal, le tout avec une production signée George Emmanuel qui a mixé et masterisé ces 10 titres grâce à la puissance de Zeus.

Du début jusqu’à la fin, de la première note à la dernière, TRIUMPHER capte l’attention et seconde après seconde dévore votre âme.

Sur le premier titre, qui fait office d’intro de cinq minutes, on s’aperçoit très rapidement de la profondeur de TRIUMPHER qui n’a pas écrit de chansons pour des soirées d’alcooliques ou pour faire la vaisselle, non cet album « Storming the walls » est né pour être écouté, écouté avec le matériel adéquat , écouté avec l’attention nécessaire et pas sur une application ou un téléphone.

« The journey/Europa victrix » montre le chemin à parcourir pour arriver à la fin de l’album en cinquante deux minutes et traverser une mer en colère, une mer agitée faite de naufrages et de combats.

Avec « The Thunderer » TRIUMPHER attaque rapidement, et tape dans le mille, le heavy metal du groupe prend ce qu’il y avait de meilleur chez Manowar à l’époque des « Sign of the hammer/Fighting the World/Kings of metal » dans leur moments les plus violents, les plus agressifs. Et TRIUMPHER y apporte quelque chose de personnel, de plus orchestral et cinématographique et tellement épique. On assiste durant les morceaux à un déferlement de puissance, de talent , de musicalité qui fait virevolter votre esprit comme si Atlantean Kodex avait accéléré sa cadence, et cela faisait longtemps qu’un groupe inconnu n’avait pas écrit un album aussi intense et inspiré.

Le groupe a l’intelligence d‘aérer ses chansons d’une manière presque progressive car il écrivent des chansons comme la bande-son d’un film (« Storming the walls ») , en insistant sur l’environnement pour matérialiser les divines paroles qu’ils y ont mis. C’est comme ça que « Mediterranean wrath » fait office d’hymne à la guerre, comme si TRIUMPHER écrivait sa légende. Rien n’est oublié car sur la plupart des chansons TRIUMPHER sait être agressif (« I wake the dragon (Promachos ) » / « Esoteric church of dagon ») à en percer les lignes du heavy en prenant la vitesse et la violence sur ces titres là d’un « Painkiller » de Judas Priest . Ajoutons à cela les guitares de Christophe Tsakiropoulos et de Apostolos Papadimitriou, qui sont constamment heavy speed et qui aiment faire des solos olympiques qui vont jusque dans les ténèbres les plus profondes.

En allant jusque « Divus de Mortus », on se rend compte que TRIUMPHER noircit nettement le tableau sur la fin d’album avec un titre qui annonce ouvertement « Epitaphios », une mixture heavy perfusée par un liquide black metal pénétrant à vous empoisoner de sa torpeur théatrâle de début de morceau, pour continuer sur une batterie ultra blastée de John Votsis, batteur impressionnant jouant dans tellement de groupes dont Thou Art Lord pour les initiés.

C’est sur « The tomb » que la batterie très « Painkiller » se reconnaît encore, tandis que la musique de TRIUMPHER est encore plus imaginatif, léchant les origines d’un heavy speed proche de « Walls of Jericho » par endroits, avec une connotation un peu prog sur d’autres. Pour terminer TRIUMPHER revient avec « Blazing circle » sur des envies telles que « The thunderer » et finit l’album en apothéose.

Sur les dizaines et dizaines d’albums qui sortent chaque année, celui-ci mérite une place de choix, parce qu’il n’est pas de ceux qui ont juste l’étincelle, il est de ceux qui ont la flamme divine, de ceux que l’on écoute encore et encore parce qu’il est complet, musicalement, vocalement, stylistiquement, techniquement et visuellement.
TRIUMPHER porte bien son nom et « Storming the walls » est tellement bon qu’il ne devrait jamais avoir de suite.

Arch Gros Barbare

19/04/2023