UPPER DECKER - The scatonomicon -


16 mai 2025

UPPER DECKER SCATONOMICON.jpg (233 KB)

Groupe : UPPER DECKER

Titre : The Scatonomicon

Label : France Blackdeathgrind

Année : 2025

La chose à ne pas faire avec UPPER DECKER c’est de prendre au sérieux tout ce qu’il s’y passe, et y mettre de l’importance vitale au point d’être choqué de leur connerie humaine. Parce que de la connerie, il y en a en série et par caisse de vingt.

Le panneau dans lequel il ne faut vraiment pas tomber avec UPPER DECKER c’est de croire que ce sont des bas du front reptiliens totalement dépourvus d’un système de pensée leur permettant de composer quelque chose de foutrement bien écrit et d’impitoyablement attractif au final.

La chose à véritablement faire avec UPPER DECKER c’est enlever toute idée préconçue (et dans préconçue il y a « con »), où l’on se dit que ce n’est que du grind, du slam, du brutal death, du death, de black/death, du death/melo, du deathcore, où juste le cul et le caca mélangé au caca kaki qui est collé au cucul jusqu’au kiki sont les principaux mots-clés du groupe, et que la merde asexuée dans une horreur « gorifique » ne sont que des pensées binaires contenues dans ces énergumènes. Non leurs pensées sont non binaires, c’est certain.

Alors,...Hum...bon ok...le titre de l’album s’appelle « The Sactonomicon »…
Bon...ok, il y a une pochette aussi élégante que Cerebral Fix en son temps ou Gronibard du sien, avec tout de même un découpage photoshop digne des plus grands ténors du clavier et de la souris, et quand même une orgie de références comme ils aiment à le souligner eux-mêmes, où baignent mille anecdotes scatomanciennes : mélanges d’une vie, voire de plusieurs et pas des meilleures, avec lesquelles même les IA maléfiques de la nouvelle ère, celle de rien, n’aurait pas fait mieux.
Un véritable « brouillon de culture » qui vous occupe pendant quelques minutes, en vous disant « oh putain les cons, il ont mis ça, ils ont osé ! ».

Mais il y a de la couleur dans cet album et pas que sur leur logo radio actif. Non il y a de la couleur sur ces huit petits titres qui durent à peine trente neuf minutes, et UPPER DECKER vous fait voyager à travers toutes les différentes bouses qui existent en ce bas monde, la liquide, la dure, la longue, l’interminable et qui touche le fond, celle qui passe crème, celle qui arrache les bords et détruit la rondelle, celle qui hésite à voir le jour, ou même celle qui pèse un âne mort et qui éclabousse au point de vous chatouiller le scrotum, le poil du SIF à côté encore juste chaud et humide.

Bref, leur death est brutal, technique, parfois grind, mais complètement fou en tous les cas est toujours aussi prenant que sur leur premier ep « Family dinner » qui avait laissé pas mal de traces…au fond du caleçon.

Ces gens veulent vous faire croire que ce sont des doux-dingues pas assez sérieux pour discuter avec vous, ils veulent vous faire croire qu’ils n’ont qu’une seule note dans leurs accords à savoir 0/20, mais en fait tout ceci cache une dextérité complètement ouverte à la folie musicale comme certains Crotchduster ou autres Mr Bungle et Carnival In Coal en mode brutal death et très violent. Et derrière toute cela il y a de la poésie...Bien cachée derrière les rots et les pets ( « Big bizeps ants »), mais elle est là.

Cet album poursuit totalement la direction fécale qu’avait déjà pris « Family dinner », et l’on retrouve, alors que l’on s’attend à quelque chose de primaire en mode cucul la praline sur fond de goregrind trop stérile, leur death brutal tantôt technique, tantôt plus grind, mais toujours très groovy.

C’est une explosion de feu d’artifice, et déjà le premier titre « Egg », donne la couleur exotique de l’album, parce que si vous ne l’avez pas entendu, UPPER DECKER vous demande bien si « tu vas les bouffer les oeufs ». Et au beau milieu de ce poulailler (à croire qu’il y a trop de clones d’animaux sur cet album) vous prenez une première giclée de diarrhée d’entrée, sur le coin de la joue et rien pour d’essuyer. UPPER DECKER reste gras, mais accélère rapidement, et change de rythmes autant de fois qu’il le faut pour vous perdre. Tout ça pour qu’à la fin on se demande qui était là en premier l’oeuf ou la poule. Ceci dit ok d’accord là encore ça finit par un pet.

Mais c’est en cela que demeure cette putain de poésie !

Après c’est vrai que vous allez halluciner sur « Big bizeps ants » et son allure schizophrénique jazzy de guitar hero qui se la pète comme Malmsteen sous ecsta avec un chant à la Gutalax furax, mais ce n’est rien face à « Fatberg ».

« Fadberg » c’est la meilleure fête à neuneu musicale, avec du pouet pouet de footeux en début de match, mais aussi leur délire technique habituel qui refait surface, parce que faire du goregrind c’est bien, mais le death metal syncopé d’hallucinations saccadées par la folie d’un groupe qui part dans tous les sens en maîtrisant à chaque seconde tous les instruments pour terminer de manière ouille ouille ouille sur une musique de salon de l’érotisme avec la voix d’une fan qui « semble apprécier ce qu’elle regarde », il n’y a même plus de mots pour décrire ce que l’on entend.

UPPER DECKER maîtrise les verticales et les horizontales, entre brutal death, death, goregrind et grind death de cow boy amérindien et virtuosité de chancelier allemand.

C’est une déferlante de riffs pour matheux qui tombent comme une tourista dans le bol de ton petit frère cet album. « Fecalized at birth » : évidemment que ceux qui vomissent ultrament ce groupe aujourd’hui ce rappellent de leur première référence salade tomate oignons sauce blanche de leur début de carrière. Ce titre là rivalise gentiment avec certains morceaux de Benighted sur « Icon ».

Il est strictement impossible de décrire cet album de UPPER DECKER, parce qu’il y a tellement de références, tellement de changements, tellement d’intensité qu’on ne sait plus où donner de la tête, sans se la retrouver dans le cul.

La musique de ces bolchéviks d’ UPPER DECKER est en fait extrêmement riche, et même si l’on a envie de rire ou de sourire, c’est superbement bien fait.

« Pompecrotte » dont le nom rappelle les légendaires Rompeprop et leur « Menstrual Stomphulk », vous offre cette ambiance un peu punk et death melo qui manquait à l’appel depuis le début.

Et si dans le death goregrind le plus lourd du monde, ce titre arrive à battre en fin de parcours Caninus et son « No dogs no masters » ; c’est parce qu’en lieu et place du chien brutal canin, on a du chat et du bébé bizarre si on arrive à discerner l’amalgame, pour finir de vous achever.

Vous allez adorer ça pas comme ces« fils de p*** d’Ikea », mais va comprendre pourquoi.

« Family dinner » c’était du grand art, mais là avec « The scatonomicon », c’est le festival de l’horreur en musique, le Gérardmerde de la musique fécalo-brutale, tout simplement excrellent.

Entre envies de salon et brutalités acoustiques, UPPER DECKER ne sait pas non plus que choisir, mais une chose est certaine « The Scatonomicon » est un hymne à la merde, comme jamais vous ne l’auriez imaginé. Alors faites les jouer, sinon vous allez vous faire chier.

Et comme un fait exprès, exactement un an après celle de « Family Dinner », cette chronique tombe le même jour, si ça c’est pas de l’amour…

Arch Gros Barbare

16/05/2025