IDOLOS -Naa-


04 novembre 2021

IDOLOS NEW EP.jpg (754 KB)

Groupe : IDOLOS

Titre : NAA

Label : None posse Mori Records

Année : 2021

Le temps nous manque, mais pas l’envie. Cependant l’écoute demeure toujours sensible et attentive.
Le retour des Vénusiens, le second message de ces gardiens de l’Atlante est sorti il y a quelques mois, mais
certains mots n’avaient pas été encore posés.

IDOLOS, ce groupe, ce duo si particulier où se mêlait shoegaze et black atmosphérique, a trouvé indubitablement sa voie.

Une voie tout d’abord conceptuelle, dont le contenu très atypique, mêlant science et fiction, histoire et fabulations, est le fil d’Ariane qui guide IDOLOS dans cette nasse cosmique ; mais une voie musicale surtout et vraiment personnelle. En effet si l’on a pu découvrir une musique onirique avec « Ahi Cab », avec « Naa » ce nouvel ep, IDOLOS signe quelque chose de très personnel, qui ne se cherche plus, qui réussit à mêler son concept intellectuel réellement avec sa musique.

Et au travers de ce somptueux digipack qui donne le moyen de palper la musique d’IDOLOS, on comprend mieux ce qu’ils veulent exprimer, et comment la vision vénusienne de notre humanité nous est donnée.

Nettement plus sûr, tellement plus mûr que son prédécesseur, ce nouvel ep (quatre titres pour tout de même trente deux minutes) est stellaire. Il est stellaire, parce que dès le prologue on discerne tellement mieux la notion d’espace que veut mettre en avant IDOLOS dans ses compositions.

Et les titres, autant black qu’atmosphériques, sont si riches de mélodies et de mélancolie qu’ IDOLOS ne présente plus vraiment de style, mais joue simplement une musique enivrante.

La longueur des chansons qui varie entre cinq et huit minutes, offre à nos oreilles quelque chose de vraiment unique ici.
La notion d’univers, de cosmos se ressent énormément sur les guitares et leur sonorité, tandis que la batterie donne l’impression de flirter avec l
e firmament.

Ici IDOLOS vous offre réellement un voyage céleste, où le chant est plus que du chant, il s’adapte aux variations des rythmiques , devenant ainsi l’écho brumeux d’un conteur intersidéral.

On nage , on explore en apesanteur des titres progressifs, bien que très sombres, tels que « The tricks of lady blood », où IDOLOS ne cherche jamais à tomber dans la facilité, mais plutôt à créer un univers peuplé de galaxies . Et c’est exactement cette sensation d’immensité que l’on ressent à l’écoute de ces variations, comme si notre œil devenait le Hubble du black atmosphérique du nouveau monde.

Du début jusqu’à la fin IDOLOS maîtrise son sujet, à en devenir plus opaque avec « The miracle of the maize » plus ténébreux,comme s’ils avaient encore besoin de se prouver qu’ils étaient capables de composer quelque chose de malsain. Mais ils n’en n’ont pas besoin, car à l’intérieur de ce chef d’oeuvre, se tapissent des mélodies aussi sombres qu’un trou noir, avec toujours ces solos presque heavy metal qui sont devenus un signe distinctif d’IDOLOS, reconnaissable entre tous.

Si la piste la plus singulière demeure la cinquième qui n’est pas sans rappeler le morceau « 666 » de Diabolos Rising, on se doit d’aller jusqu’au bout pour découvrir le bonus track « Lustful father », qui n’est autre qu’une reprise des grecs de Varathron , extrêmement bien amenée et totalement dans l’esprit du Ep.

Très à part sur la scène, IDOLOS, signe ici un second Ep, d’un niveau bien plus haut que « Ahi cab » et permet au groupe de confirmer son talent, mais surtout sa valeur et sa raison d’exister, qui quelque part nous replonge dans une époque où les Arcturus venaient à peine de commencer...


Indéniablement à écouter.

Arch Gros Barbare

04/11/2021