
04 décembre 2022
Groupe : BORN AGAIN
Titre : Live hard die free
Label : Autoproduction/Ellie Promotion
Année : 2022
La confrérie du Phenix ne pouvait qu’en être satisfaite, car dans cette affaire musicale on aurait du se douter qu’après la mort programmée de Broken Edge, qui avait envoyé du bois durant deux decennies (et pour ceux qui s’en rappellent, avaient pourtant écrit un dernier album Kaos/Fear qui méritait sa bonne réputation), l’ombre de BORN AGAIN planait au dessus des cendres de Broken Edge, et la renaissance d’un groupe avec ses anciens membres étaient sans nul doute la raison plausible de les soupçonner d’avoir commis le meurtre du groupe de thrash par lassitude peut-être…
Mais bon, inutile de ressortir un Cold Case car BORN AGAIN a prouvé son innocence avec sa volonté de proposer une chaleur à l’ancienne, quelque chose de roots, sans fioriture ni technique de chirurgie plastique pour vous refaire l’arrière train avec la dextérité d’un contrôleur du rail en grève.
« Du coup », (pour rester dans le néo-élitisme actuel), c’est un premier album simple mais groovy qui vit le jour avec « Strike with power », signé chez unvieux et gros label allemand, (qui fait un massacre maintenant sur la scène plus goth) ; et c’était parti, BORN AGAIN s’embrigadait dans la dictature heavy metal à l’ancienne avec de la sueur de stoner.
Et cette sauce,l’air de rien, prend à chaque production.
Le leader vocal, Thierry, connu dans les cavernes sombres comme la réponse masculine à Raiponce mais avec du poil autour, au vu de la longueur interminable de ses cheveux, avait trouvé avec ses comparses un style qui s’adaptait mieux à leurs pieds ; une espèce de pantoufle de vair, avec du solo incendescant.
Et donc néo-élitisme oblige, « Du coup », le « vair soufflé » permettait de créer une véritable ambiance ardemment écrite et matérialisée toujours par des pochettes, elles aussi encore et toujours à l’ancienne.
« True Heavy Nation » confirmait le style, confirmait ses visuels comics, confirmait la reprise qui va bien à chaque fois, mais confirmait surtout la pertinence de BORN AGAIN : Un heavy metal basique certes, mais brûlant à la voix cassée, aux guitares graisseuses et à l’atmosphère très rock’n’roll et tout aussi NWOBHM.
Il aura donc fallu attendre quatre ans pour que les BFC reviennent avec un Ep cinq titres. Une vingtaine de minutes pour nous faire patienter avec une fois de plus des morceaux où les solos ne font qu’accélérer la donne, et où la rythmique est rougeoyante.
Les BORN AGAIN se penchent encore un peu plus sur du gros heavy / hard rock , ils se raidissent sur les riffs, et mettent du feu dans l’huile du moteur. En un mot comme en cent, ils se Motorheadissent donc, mais en se gardant de rester eux-mêmes. C’est l’impression que cela donne sur le titre « Live hard die free » avec une composition de pirates sans vergogne au groove imparable, et une basse tonitruante à l’intensité bouillonnante.
Pourtant même si « Night of the beast » entretient la guerre des tranchées avec un tempo constamment soutenu , c’est son solo de puriste qui vient sauver le morceau et qui lui donne la rage de détruire. Tandis que « Hellbreaker » vous balade, comme un détective privé en imper dans les années 30 pour vous faire tabasser en règle au coin d’une rue sombre par des gangsters en Cadillac. En effet ce titre possède lui aussi le saint groove et BORN AGAIN s’en sert intelligemment.
Pourtant c’est au final la new wave of british heavy metal qui mènera le mieux la danse dans ce feu infernal avec « Metal Wings » un chef d’oeuvre d’écriture où solos,accélérations et hymne au heavy metal se disputent la part belle avec quelques influencent à la Judas Priest qui donnent au morceau une saveur particulière et une puissance réellement époustoufflante.
Finalemement néo-élitisme toujours, « Du coup », BORN AGAIN, pond un Ep transistoire qui reste dans la voie tracée depuis 2017, avec un esprit traditionnel des plus virulents, pour offrir en pâture à un public toujours plus exigeant, tandis qu’il écoute de moins en moins, une nouvelle production bien agréable à écouter, qui se tourne vers ses sources comme ils l’ont déjà fait, et c’est tant mieux.
« Live Hard Die Free », du pur hevay metal hurlant, c’est comme les quenelles Petit Jean, c’est bon mangez-en.
Arch Gros Barbare
04/12/2022