OVERCHARGER -From The Ashes-


19 mai 2023

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Groupe : OVERCHARGER

Titre : From The Ashes

Label : Autoproduction

Année : 2023

Treize putain d’années d’existence et OVERCHARGER est encore debout. Il est loin le temps de « Words from my ennemies », il est loin le temps où on se bougeait tous aux Runes, avec un Nounours phénoménal (paix à son âme) et que l’on sirotait une pinte de houblon en écoutant ces putains de rednecks.

De cette période, il ne reste que poussière, beaucoup sont partis et certains définitivement, beaucoup ont vieilli mais quelques uns plus lentement. Et le temple n’est plus...
Après plusieurs changements de bassistes, un ep et deux albums plus tard, OVERCHARGER est toujours debout. Après de multiples péripéties de groupes et personnelles, oui, OVERCHARGER est toujours debout !!!

Alors levez-vous ! Levez-vous pour ce groupe authentique !

Parce que c’est avec la rage au ventre que les girondins reviennent, David Teullet (Womenizer, ex-Emera), leur apporte la puissance rythmique, et le trio Basty/JB/Tom n’a rien perdu de sa verve légendaire. Ressortis pas tout à fait indemnes de la pandémie et de tout ce qui en a suivi pour devenir encore plus frappadingues, les OVERCHARGER qui avaient déjà amorcé un virage plus sombre depuis « Origin » leur deuxième album, refont surface comme la créature du marais, et c’est avec l’esprit encore puant les Ténèbres et la vase presque séchée sur la rondelle que le groupe revient avec un EP trois titres qui sent la mort.

Trois titres après cinq ans d’absence en studio, vous pensez que c’est peu ; mais lorsque vous aurez écouté, ingurgité et apprécié ce Ep, vous saurez que OVERCHARGER est plus puissant musicalement que jamais, vous comprendrez la noirceur qui brûle aujourd’hui dans leur musique , et vous verrez que les flammes embraseront la moquette table de votre studio sous plafond, quand ça sentira le cramé jusqu’aux poils de votre for intérieur.

Enregistré et mixé une fois de plus au Bud Studio chez Mathieu Pascal (GOROD), ces gens du terroir ont préféré faire masteriser le bousin par Alexis Bardinet à Globe Audio Mastering et le résultat final donne la fièvre alors qu’on n’a aucun symptome.

Police d’écriture nouvelle en adéquation avec leur musique et un visuel de toute beauté signé Mathieu Aziza (Mantis Factory) leur ami de toujours, on comprend immédiatement qu’OVERCHARGER renaît de ses cendres et que la lave va couler…

« Hate » ouvre le bal des mort vivants, et ce titre est d’une opacité époustouflante, parce que l’introduction annonce la nouvelle essence d’OVERCHARGER et ça monte en puissance au fur et à mesure. C’est intéressant d’entendre que le groove est toujours bien présent, tandis que Basty a amélioré encore un peu plus sa tessiture et sait jouer de ses variations pour mieux conter son histoire et faire trembler l’ensemble à la manière d’un Massacre à la tronçonneuse auditif ou d’un Détour mortel en rythmiques.

Avec ce premier morceau OVERCHARGER laisse déverser toute sa haine, tout son côté sombre, et au beau milieu de notes lugubres, y rajoute ces petits passages southern qui ont fait et feront toujours leur identité première. Entre atmosphères de massacre et solo brûlant d’un JB sous acide, l’entrée en matière de « From the ashes » nous montre que tout ceci valait le coup d’attendre.

« Eternal Hangover » presque sludge dans ses passages les plus glauques, proposent un animal à plusieurs formes. Le début du morceau va chercher l’anarchie avec du riff quasi punko-crusty-hardcore qui n’est pas sans rappeler que le père Bast va prêcher parfois chez les coreux de 589. Mais la section rythmique basse/batterie ne lâche rien du combat, et même si l’on sent la liberté suprême dans l’ambiance de ce morceau, le mélange stoner/groove/metal/southern qui a toujours guidé OVERCHARGER s’est épaissi de plusieurs couches de saindoux. Et à mi-parcours le titre se militarise, on se retrouve en plein champ de bataille dans des ambiances dignes d’un Full Metal Jacket, à se planquer du traumatisme de l’engagé Baleine. Et c’est d’ailleurs pour ça que que ce titre se termine d’une manière pachydermique et psychotique où les riffs sont pesants, lents, que la basse mène la danse et ordonne à la batterie de se faire la plus lente possible. On sent que le groupe est devenu Maître es atmosphères heavy/doom comme Black Sabbath a su le faire sur ses tous premiers albums.

Enfin avec « Tales from the south », on retrouve les santiags, le désert, les crotales et la poussière qui gratte légèrement le fond du caleçon. On reprend la salopette, le pick up et le foulard plein de cambouis parce que les sudistes vous racontent une histoire.

La guitare de JB récupère son groove laissé à l’entrée, Basty prend des accents et chante vraiment pour ensuite bouffer du gravier. Avec ce morceau OVERCHARGER vous offre les belles histoires qu’il racontait quand « il était soldat » et on retrouve ce legendaire southern metal inimitable qui fait la signature de ces mecs. Une fois de plus la basse de David maintient avec agressivité un tempo de schizo pour que la guitare vous étourdisse avec un solo intense et chaleureux en bout de piste.

« From the ashes » annonce le retour de l’enfant sauvage, il nous manquait, et c’est avec des cendres encore toutes chaudes qu’OVERCHARGER ravivera le brasier. Ne ratez pas ce Ep, parce que jamais le groupe n’avait été si inspiré.

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Arch Gros Barbare

19/05/2023