AETHERVOID -Even light decays -


20 novembre 2025

AETHERVOID cover.jpg (1.16 MB)

GROUPE: AETHERVOID

TITRE ALBUM: Even light decays

LABEL: Autoproduction

DATE DE SORTIE: 2025

Le froid est devenu l’apanage des groupes de black metal actuels, où le riff est glacial et les atmosphères gelées, mais lorsque celui-ci devient astral, lorsque celui-ci provient du vide intersidéral, « entre chaos stellaire et silence tellurique », il se fait terrifiant de puissance invisible. C’est ce que vous offre AETHERVOID et son premier mini cd quatre titres.

La réunion mystique entre Benoit Gateuil (Aenimals, Kesys, Tellma) à la basse, Jeff Grimal (ex-The Great Old Ones, Kesys, Prisme) à la guitare, programmation de batterie, chant, et direction artistique et Boris Doussy (ex-Psalm, ex-Bristol Meyers Squibb, ex-Skyshift) au chant et aux paroles, au concept sur les thèmes du zodiaque , pour construire ce « Even light decays », était sans doute écrite dans les étoiles. Et cette réunion, provoque certainement un alignement d’astres imprévu qui durant vingt quatre minutes vous permet de découvrir une musique d’inspiration black et death metal dans son enveloppe, mais très atmosphérique dans son essence, mêlant noirceur et corps célestes dans un univers en véritable formation totalement évolutive.


Si les sujets de ces chansons demeurent axés sur une thématique très personnelle du côté sombre du zodiaque, on retrouve bien évidemment l’âme de poète qui a toujours dominé les pensées du Sieur Boris au cours du demi siècle traversé, tandis qu’autant visuellement qu’en matière de composition on retrouve également les muses torturées du Sieur Grimal, tant dans les couleurs de ses illustrations que dans celles de ses compositions.

C’est donc armé de ces informations qu’il vous faut explorer cet « Even light decays », parce que le voyage bien que faisant moins d’une demi-heure sera émotionnellement rempli et complètement tentaculaire dans ses mouvements.

C’est avec un riff qui pourrait immédiatement vous permettre de vous fourvoyer quant à la portée de la musique de AETHERVOID, que ce mini débute. Saccades solennelles et rythmiques stellaires, voici l’entrée en matière d’AETHERVOID. On sent immédiatement le côté progressif lié éternellement aux sujets astraux qui du coup mettent en valeur les mélodies avec la sensation de s’élever spirituellement au fur et à mesure de l’écoute. Le trio aime rapidement à poser ses bases extrêmes, son chant torturé autant dans le guttural que dans les moments les plus posés. Et c’est avec stupeur que l’on découvre cet énorme travail effectué sur le chant car les tessitures et sonorités des personnages font montre d’un véritable boulot pour que les lignes vocales deviennent réellement un instrument. Tandis que la basse sur ce premier titre « Even light decays » se fait maîtresse sur la seconde partie plus éthérée, plus cosmique , la puissance réapparaît en fin de titre pour asseoir de son attraction, tout auditeur égaré.

Ce premier titre fait mouche, car il touche les profondeurs de chacun et que l’on aime les inspirations black ou death , AETHERVOID manie les changements de style avec brio.

Mais alors que l’on sent avoir déjà cerné le style de AETHERVOID, voici qu’arrive « Echos of her name », un titre qui dérange et qui vous emmène sur des terres inconnues sur ses deux premières minutes. En effet en offrant directement quelque chose de différent qui rappelle certainement les écoutes plus shoegaze, plus rock prog à la Pink Floyd ou encore les écarts de post rock de ses géniteurs, « Echoes of her name » est polymorphe, car après cette atmosphère plus black atmos meets post rock, AETHERVOID arrive à donner à cette chanson un aspect spectral encore une fois, un visage astral non palpable où des ambiances à la SUP (tant dans le style que dans les voix) viennent subjuguer le tout dans un bain presque electro indus , en gardant encore à l’esprit qu’il s’agisse véritablement d’espace . Mais pourtant là encore, on va de surprise en surprise car le morceau évolue et on ne sait jamais où il va, où il part, ce qu’il devient. La musique de AETHERVOID est étrange autant qu’elle attire, dérangeante autant qu’elle appâte.

Egaré, décontenancé ou tout simplement perdu avec cette sensation de béatitude, c’est intrigué que l’on entame « The giant breath », un titre qui justement, propose un retour au côté massif et impulsif, tout en conservant cette facette mystique. Les guitares et la basse deviennent hypnotiques autant que l’orchestration tandis que les voix vous entourent, vous donnent le tourbillon, pour apporter l’univers de Limbonic Art dans la musique de AETHERVOID, appelant le black metal et le côté stellaire.

Mais tout ceci bien qu’impressionnant de composition, n’était rien à côté de la surprise que vous réserve « Crowned in fire ».
C’est sur ce dernier titre que AETHERVOID vous désarçonne complètement. La rage de la cavalcade du début de titre avec une orchestration aussi puissante que la charge des Walkyries, suivie de cette interlude de basse presque jazzy, où les guitares se font très Pink Floyd encore une fois, prouve que AETHERVOID est là pour faire de la musique, écrire de la musique et chanter de la musique. Les inspirations, partent des années soixante à aujourd’hui où les Tangerine Dream régnaient en maître et où maintenant le black metal n’a plus de codes. Et lorsque vous arriverez sur le dernier acte de « Crowned in fire », vous comprendrez ce qu’avaient écrit quelques années auparavant les Ved Buens Ende, Fleurety et autres groupes aujourd’hui oubliés...

Ce premier mini « Even light decays » est un ovni sur cette scène occise, il est incroyablement complet et riche en mouvements. AETHERVOID est avant-gardiste du voyage stellaire dans ce monde en destruction et si vous faites partie du voyage, avec ce premier méfait, vous n’en reviendrez jamais…

Arch Gros Barbare

19/11/2025

https://aethervoid.bandcamp.com/album/even-light-decays