FOSSA COMUNA - Deprofundis tenebrium / Doomed to the mass graves


20 novembre 2025

FOSSA COMUNA Ep.png (1.00 MB)

GROUPE: FOSSA COMUNA

TITRE ALBUM: Deprofondis Tenebrium/Doomed to the mass graves

LABEL: Cabale Prod

DATE DE SORTIE: 2025

La morbidité se perd au profit du gore sans limite, pas celui outrancier comme Brain dead ou Bad taste , mais celui des derniers Evil dead qui n’ont plus aucune réelle poésie.
L’art du macabre est en perdition, mais valeureusement quelques bastions tiennent le coup ici et là et offrent encore la possibilité de répandre encore un peu la contagion avant extinction. FOSSA COMUNA, venu d’outre tombe, creuse sans fin pour faire remonter les émanations infernales d’un sepulchral death doom des temps anciens où les effluves de la mort lugubre et terrifiante , sentant encore le petrichor, vienne
nt vous terrasser sur seulement huit morceaux qui sentent la terre, les cendres et la poussière.

FOSSA COMUNA anciennement Fosse Commune, vous propose de réanimer la démo deux titres « Doomed to the mass graves » avec le ep « Deprofundis Tenebrium » pour que vous puissiez suffoquer dans cette odeur forte et âcre qui émane du trou d’où le trio provient, tandis que l’air rance qui s’échappe de ces huit morceaux, soit la seule musique qu’il vous restera dans les oreilles avant l’ultime fin.

C’est avec une grande poésie morbide que les râles de l’Hamor , moribond tristement éprouvé par les années de sévice, viennent se coller aux litanies funèbres des cordes de basse et de guitare de Mansch Piosch, tandis que résonnent les tambours mortuaires de Naja Attra, car le glas sonne, on entend son écho partout dans la vallée signalant la lente agonie de ceux qui sortent de la fosse, réveillés une dernière fois de leur catatonie.

L’introduction pose le décor, dissipe la brume et offre à ce Ep déjà
attirant par ses visuels funestement glauques un premier appel aux profondeurs pour laisser s’échapper « Sepulchrum Ossuarum » dont le tout premier riff rappelle quelque part l’entrée du titre « Symbolic » du grand Chuck.

« Sepulchrum ossuarum » est la première pierre de l’édifice, du temple du Sepulchral death/doom qui porte parfaitement son nom, parce que la production est râpeuse ce qui donne un certaine authenticité à la batterie et aux guitares. FOSSA COMUNA amène d’une manière extrêmement macabre une atmosphère lente, pesante et caverneuse. On y retrouve l’esprit malsain des années 80’s et 90’s au travers d’une noirceur opaque dont on a du mal à se dépêtrer. Le riff est simple mais puissant, alors que les voix d’outre tombe viennent vomir leurs entrailles au dessus de la cérémonie.
Et c’est lorsque vous pensiez que FOSSA COMUNA vous enivrerait d’un doom/death plutôt freiné qu’arrive « Aeternum Hibernatum » une saleté crasseuse où l’Hamor gerbe encore plus son fiel sur une rythmique très régulière mais méphitique à souhait. L’odeur de la fosse vient petit à petit envahir votre espace de survie…
C’est certainement pour cela que « Olfactum Pestilentia » s’offre à vous juste après. Là encore si le death/doom était une toile, Fossa Comuna en serait sa Joconde
abandonnée. La batterie se lâche un peu tout en respectant ce dress code mortuaire noir et ténébreux, le travail sur les vocaux gutturaux est incroyablement nauséabond de puissance, alors que les guitares cherchent encore plus à creuser profond dans une ambiance fétide tout bonnement singulière. Les breaks batterie et les nombreux patterns de ce morceau mènent cette dans macabre à la Camille St Saens comme dans Evil Dead 2 pour ceux qui ont encore l’image en tête.
FOSSA COMUNA est maître en sa demeure, purulent mais aussi solennel, chaque avancée dans ce ep, est une marche de plus vers les abîmes.
Ce n’est pas un voyage que le groupe vous propose mais un confinement dans le caveau de famille, un enfermement vivant alors que l’on referme la pierre tombale au dessus de vos têtes. Les atmosphères de ce ep sont incroyablement putrides, le son , les guitares, la batterie organique et cette voix. Cette voix dégueulasse, crasseuse qui jaillit chaque fois de nulle part avec un gargarisme ignoble qui vous éclabousse au visage sur chaque verset...FOSSA COMUNA est la mort. Et dans toute sa poésie noire, on y découvre des chansons réellement
insufflées par la matérialisation morbide d’une musique inspirée où l’on pourrait presque toucher la décomposition et la voir se désintégrer sous nos yeux.
« 
De profundis Tenebrium » se termine avec la terrible « Luto crypta », une ode au ténèbres, une ode à la mélancolie où l’on sait qu’il ne faut pas écouter ce riff entêtant et cette voix terrifiante d’agonie un temps de pluie, parce que l’âme y trouvera sa fin de vie. Ce morceau est stupéfiant de pureté dans toute sa crasse et sa souillure, car encore une fois FOSSA COMUNA vous offre un sepulchral death/doom qui vous permet de mieux concevoir le côté obscur.
Après ce titre, on s’aperçoit que l’on est posé sur ce charnier virtuel et que notre dépouille vient rejoindre les autres, abandonnées à leur triste sort, alors que se termine « Deprofundis Tenebrium », ce ep maudit mais dont la portée est éternelle.

Puisque creuser est un sacerdoce pour FOSSA COMUNA, c’est avec un cérémonial quasi religieux que viennent se poser les deux derniers titres issus de la démo « Doomed to the mass graves », les versions plus roots de « 
Olfactum pestilentia » et « Aeternum Hibernatum » alors que la Fosse était encore Commune.

Cette première excursion dans le monde des vivants permet à FOSSA COMUNA de marquer le pas et de marquer les esprits, parce que ce Ep en édition plus que limitée, c’est de l’art musical au sommet de sa morbidité. Il suffira de vous regarder après la première écoute si vous commencez à vous désagréger, c’est que la musique de FOSSA COMUNA aura eu l’effet escompté.

Arch Gros Barbare

20/11/2025